Pendant un an, la criminologue, Alice Jaspart, s’est plongée dans le quotidien de trois institutions d’enfermement pour jeunes garçons poursuivis par la justice en Belgique francophone.
Alter Echos : A vous lire, on constate à quel point il est difficile pour les institutions de gérer beaucoup de missions à la fois.
Alice Jaspart : C’est vrai. Selon moi, dans le suivi des jeunes placés, en vue de leur resocialisation, il y a plusieurs difficultés qui se rencontrent. Au niveau des parcours des jeunes tout d’abord, pour certains, on peut observer toute une série d’interventions morcelées. Du coup, pour les jeunes concernés, il est difficile de comprendre le sens de ces différentes mesures qui peuvent être très variables. De plus, au fil de ces interventions, le projet de réinsertion a tendance à s’amenuiser dans ses propositions concrètes. Au fur et à mesure, et plus le placement se prolonge, plus les portes se referment pour le jeune pour trouver une école, un club de sport, un lieu de vie, une formation, etc. «L’étiquette IPPJ » peut coller à la peau. Cette succession d’interventions, souvent relativement courtes, peut donc manquer de cohérence dans le parcours de ces jeunes …
Alter : A cela s’ajoute une autre difficulté : les juges devraient placer en IPPJ au regard du projet pédagogique proposé, mais dans la pratique, tout dépend surtout des places disponibles.
A.J. : Oui...
La suite de cet article est réservé à nos abonnés
Abonnez-vous et accédez à l'intégralité de nos contenus et archives en ligne
Déjà abonné ?
Aller plus loin
Pendant un an, la criminologue, Alice Jaspart, s’est plongée dans le quotidien de trois institutions d’enfermement pour jeunes garçons poursuivis par la justice en Belgique francophone.
Alter Echos : A vous lire, on constate à quel point il est difficile pour les institutions de gérer beaucoup de missions à la fois.
Alice Jaspart : C’est vrai. Selon moi, dans le suivi des jeunes placés, en vue de leur resocialisation, il y a plusieurs difficultés qui se rencontrent. Au niveau des parcours des jeunes tout d’abord, pour certains, on peut observer toute une série d’interventions morcelées. Du coup, pour les jeunes concernés, il est difficile de comprendre le sens de ces différentes mesures qui peuvent être très variables. De plus, au fil de ces interventions, le projet de réinsertion a tendance à s’amenuiser dans ses propositions concrètes. Au fur et à mesure, et plus le placement se prolonge, plus les portes se referment pour le jeune pour trouver une école, un club de sport, un lieu de vie, une formation, etc. «L’étiquette IPPJ » peut coller à la peau. Cette succession d’interventions, souvent relativement courtes, peut donc manquer de cohérence dans le parcours de ces jeunes …
Alter : A cela s’ajoute une autre difficulté : les juges devraient placer en IPPJ au regard du projet pédagogique proposé, mais dans la pratique, tout dépend surtout des places disponibles.
A.J. : Oui...