"Intérim d'insertion : 7 nouvelles conventions et doublement du budget"

Le 11 octobre, Johan Vande Lanotte, ministre de l’Intégration sociale1, a signé une convention avec sept entreprises de travail intérimaire. Il s’agit dessociétés publiques T-Intérim Wallonie, VDAB Interim et T-Service Bruxelles, et des entreprises privées Randstad Interlabor, Start Interim, Vedior Interim et Creyf’sInterim. Toutes ces entreprises s’engagent également à respecter un code déontologique. Il y est question de discrimination positive en faveur des groupes à risques;d’élimination des « freins qui entravent l’intégration d’un individu dans le circuit normal du travail »; de prise en compte des problèmes individuels d’intégration dechaque personne; de loyauté de concurrence; de résultat final maximal en termes de remise à l’emploi dans des conditions optimales. Un point – le plus vague – du codedéontologique a trait à l’accompagnement et à la formation.
En tout, quelque 1.600 minimexés ou bénéficiaires d’une aide financière sont concernés par ces nouvelles conventions. Comme il est précisé dans lecode, le ministre a rappelé que l’objectif poursuivi est avant tout qualitatif et pas seulement quantitatif. Il s’agit d’offrir à terme « un emploi classique dans des situationsd’emplois classiques ». L’accent a été mis sur le rôle des CPAS dans ce projet. Le succès de l’intérim d’insertion dépend en grande partie de leurcollaboration (la circulaire à leur attention, contenant le modèle de convention CPAS-agence d’intérim, est en préparation à l’administration). Enfin, pour 2001, lebudget prévu initialement devrait doubler : il passerait de 400 à 800 millions de francs, soit 3.000 minimexés concernés.
En matière de formation, précisons que chaque bureau à la possibilité de l’organiser comme il le désire. Par exemple, Randstad Interlabor dispose de 25 formationsinternes et conclut des partenariats avec le Forem, le Cefora, etc. En termes d’engagement et de convention, chaque firme d’intérim s’est engagée sur un chiffre. « Mais ce n’est pasquelque chose que nous avons mis en avant, explique Didier de Laminne de Randstad Interlabor. On ne veut pas donner un aspect marketing à cette opération, précise-t-il.2 Nousvoulons centrer notre attention sur le qualitatif : on sait que ce sera une opération délicate, et que les CPAS ont déjà tenté une série de choses pourmettre au travail ce public difficile. »
Du côté de l’intérim public, la priorité a été mise sur l’accompagnement et la déontologie. « On n’a pas de problèmes éthiques àentrer dans le dispositif fédéral, souligne Marc Dascotte, le nouveau responsable du service T-Intérim du Forem. On n’est pas là pour faire du profit : nosbénéfices sont de toute façon réinvestis dans des projets sociaux. » Il précise : « En Wallonie, en particulier, les propositions de Vande Lanotte vont venir segreffer sur l’expérience pilote d’intérim accompagné que nous menons depuis juin 1999 avec la Mirec.3 Dans ce cadre, on ne travaille pas seulement avec des minimexés, maisaussi avec des chômeurs de longue durée et d’autres publics difficiles. On va en quelque sorte plus loin. Ici, nous recevons un soutien financier important pour une partie de ce public.À terme, on souhaite profiter de l’intérim d’insertion fédéral pour généraliser ce projet pilote à d’autres endroits en Wallonie ».
1 Cabinet : rue Royale 180 à 1000 Bruxelles, tél. : 02 210 19 11, fax : 02 217 33 28.
2 Adecco entend engager 1.000 minimexés par an.
3 Voir AE n°73 du 17 avril 00 p. 5.