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Regard critique · Justice sociale

Dans le cadre de la Journée mondiale de l’habitat (2 octobre) et à la veille des élections communales, l’asbl Convivence1ýSamenleven a publié son rapportsemestriel 2000 sur l’offre de logements à Bruxelles. Reconnue et subsidiée par la Région de Bruxelles-capitale au titre d’association œuvrant à l’insertion par lelogement, Convivence dépend du secrétaire d’État au Logement de la Région bruxelloise. Son activité est celle d’un service (social) logement. L’asbl couvre leterritoire de Bruxelles-ville compris entre l’axe Nord-Midi et le Canal (soit les quartiers « Anneessens-Fontainas », « Senne » et « Béguinage-Petit-Château » ou encore la partie nord-ouest duPentagone). Son action comprend deux volets principaux :
n sur le marché locatif privé : aide à la recherche logement; établissement d’une liste des logements à louer et diffusion de cette liste auprès d’unetrentaine de services sociaux, associations et maisons d’accueil de Bruxelles-centre; accompagnement et aide individuelle des locataires dans leurs recherches, dans leurs démarches.
n Établissement d’un inventaire des immeubles vides et/ou laissés à l’abandon; recherche et contacts avec les propriétaires.
ýans son rapport annuel 1999, Convivence/Samenleven posait des constats alarmants. Le nombre de logements mis en location à Bruxelles-centre n’avait cessé de diminuer tout aulong de l’année, les loyers, quant à eux, subissaient des hausses continuelles et l’état général du parc locatif continuait à se dégrader. L’offre,elle, ne répondait pas plus que les années précédentes à la demande des locataires. Or, selon l’association, durant le 1er semestre 2000, la situation ne s’estguère améliorée. L’offre hebdomadaire de logements est passée d’environ 125 durant le 1er semestre 1999 à une moyenne de 74 durant le 1er/semestre 2000. Quant auxloyers, une constante : se loger coûte cher, de plus en plus cher : le loyer moyen est de 17.435 F/mois ! Seuls 41 logements, soit à peine 7,8% de l’offre totale de logements mis enlocation (523 entre le 1er janvier et le 30 juin 2000), ont un loyer inférieur ou égal à 10.000 F/mois. Et seulement 31% ont un loyer compris entre 10.000 et 15.000 F/mois. Or,la moitié des usagers de la permanence de Convivence souhaitent trouver un logement dont le loyer ne dépasse pas 10.000 F/mois et près de 40% cherchent un logement dont le loyerest compris entre 10 et 15.000 F/mois. Malgré ces loyers élevés, les logements mis en location sont avant tout de petits logements : appartement une chambre à coucher(loyer moyen : 17.173 F); flats/studios (loyer moyen : 12.874 F) et chambres garnies (loyer moyen : 12.859 F). Ils représentent 67,5% de l’offre totale des logements et 61,5% de l’offrehebdomadaire. Mais seuls 58% des usagers sont des personnes isolées ou couples sans enfants.
La situation est pire encore en ce qui concerne les familles : plus d’un tiers des usagers de la permanence sont des familles dont les 2/3 comptent trois enfants et plus. Or, toujours dans le 1ersemestre 2000, seuls 39 logements comptaient trois chambres et plus, soit 7,5% de l’offre totale. Et leur loyer moyen était respectivement de 25.771 F pour les appartements trois chambresà coucher et de 46.500 F pour les appartements quatre chambres.
« Non seulement l’offre globale des logements ne cesse de diminuer, dénonce l’asbl, mais cette offre n’est pas adaptée à la demande. » Par la taille tout d’abord : beaucoup trop depetits logements sont mis en location et pratiquement aucun grand logement (trois chambres à coucher et plus). Par le montant des loyers ensuite : des loyers moyens qui représententplus de la moitié, et parfois plus des 3/4 des revenus des locataires (72% des usagers de la permanence ne disposent que de revenus de remplacement : chômage, minimex ouéquivalent, pension). Par la qualité enfin : plus de la moitié des logements visités par l’association ne répondent pas à au moins deux des critèresminimaux auxquels doivent répondre les logements mis en location comme résidence principale. Il s’agit le plus souvent de problèmes d’humidité ou de gaz.
Forte de ce constat, l’asbl ne compte pas en rester là et a d’ores et déjà rédigé une série de propositions à l’attention des nouveaux édilescommunaux. Parmi celles-ci :
n le contrôle systématique de la qualité des logements mis en location;
n une taxe dissuasive sur les immeubles à l’abandon : enrôlement systématique des immeubles concernés;
n la mise à disposition par la Ville et le CPAS d’un quota de logements appartenant à leur patrimoine privé pour chacune des agences immobilières sociales sur leterritoire de Bruxelles-ville et le Fonds du Logement.
1 Convivence/Samenleven asbl, rue du Poinçon 19a à 1000 Bruxelles, tél. : 02 512 68 61, fax : 02 502 58 08, e-mail : convivencesamenleven@misc.irisnet.be

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