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« FBMCJ : débats autour de l’accès au logement des jeunes bruxellois »

02-06-1998 Alter Échos n° 31

Ce 14 mai, la Fédération belge des maisons et centres de jeunes (FBMCJ)1 a diffusé les résultats de l’enquête «Le logement, les jeunes etl’exclusion». Le territoire couvert ici étant la Région de Bruxelles-Capitale. L’enquête fut menée par le Centre de Recherche Urbaine (CRU) de l’ULB2, avec le soutiendu Secrétaire d’état bruxellois au Logement, Eric Tomas.
Harlem Désir constate, d’entrée de jeu, qu’ «il y a une difficulté grandissante des jeunes d’accéder à un logement décent en fonction de leurs revenusqui sont de plus en plus faibles. Il semble qu’il reste beaucoup à faire pour le droit au logement pour tous».
Au niveau bruxellois, Françoise Noël, directrice du CRU, observe qu’ «il n’existe pas de véritable politique du logement en faveur des jeunes à Bruxelles, les jeunesne constituant pas une catégorie particulière». La ville attire pourtant de plus en plus de jeunes en tant que lieu de socialisation, d’intégration. Actuellement, lesjeunes sont un public fragile sur le plan économique. Près de la moitié des jeunes vivent chez leurs parents, tandis que parmi l’autre moitié, la majorité desjeunes habitent un logement qu’ils louent et très peu sont propriétaires. La politique ne correspond donc pas à la réalité du terrain puisqu’elle soutient plus lescandidats propriétaires alors que les aides aux locataires sont minimes.
Il se dégage donc «une solidarité familiale importante souvent liée au contexte du marché de l’emploi», note David Praile, chercheur au CRU. Sil’émancipation reste promue par la famille, elle doit faire l’objet de négociations pour les jeunes qui vivent chez leurs parents. Par contre, pour ceux qui veulent s’émanciperen rompant la solidarité familiale, cela peut aboutir à des situations «d’autonomie dépendante» vis-à-vis des services sociaux.
En conclusion, le rapport de synthèse souligne le fait que «l’entrée dans la vie adulte ne s’accompagne généralement pas d’emblée d’un modèle stabled’existence. Le transitoire, le momentané, le provisoire dominent largement, favorisés par des conditions matérielles peu affirmées, voire précaires».D’où la nécessité de revoir les politiques du logement :
n «extension d’un système d’allocation de loyer», le système ADIL étant trop restrictif;
n «créer ou étendre le bénéfice d’une caisse de prêt de la garantie locative»;
n «étendre les priorités d’accès au logement social», au moins comme lien de transition;
n accroître l’offre de logements sociaux;
n développer l’information au travers des secteurs associatif, administratif (Orbem, …), souvent amenés à rencontrer des jeunes; dans l’enseignement (formation sur lesrègles et les modalités relatives au logement et aux autres domaines de la vie autonome); de brochures claires;
n «création d’un système d’assurance de paiement du loyer», sur le mode de celui des Agences immobilières sociales;
n mise en place d’un système de médiation entre les jeunes et les acteurs du logement, tant publics que privés (négociation du bail, état des lieux, …).
Le ministre Tomas a clôturé l’après-midi en signalant qu’en matière de garantie locative, un projet sera bientôt approuvé par le Parlement bruxellois (budgetprévu : 25 millions). Il a émis quelques réserves à propos du système d’allocation de loyer et la création d’un système d’assurance de payement duloyer, craignant que cela n’entraîne la «déresponsabilisation des locataires, la perte de repères en ce qui concerne le coût réel du logement». Quant audéveloppement de l’information et à l’extension du parc de logements sociaux, Eric Tomas a assuré que des moyens y étaient consacrés depuis le début de salégislature.
1 Place Saint-Christophe 8 à 4000 Liège, tél. : 04/223 64 16, fax : 02/223 70 60, site web : http://www.altho.be/fbmcj5.htm Contactà Bruxelles : Philippe Helson, rue du Maraîcher 9 à 1082 Bruxelles, GSM : 0477/734 756, e-mail : Philippe.HELSON@village.uunet.be
2 Institut de Sociologie – Université Libre de Bruxelles

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