Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Et Bijez jeunesse !

Le Bureau international jeunesse (BIJ) gère le budget européen « Jeunesse en Action » pour la Communauté française. Premier bilan.

27-02-2009 Alter Échos n° 268

Les deux premières années du programme européen Jeunesse en action se sont clôturées sur un bilan globalement positif. Mais il reste des axes encore peuinvestigués par les jeunes. L’argent est là, le soutien institutionnel aussi, ne manque plus que des porteurs de projet dotés d’un peu de créativité,d’ambition et d’enthousiasme.

« L’année 2008 fut excellente, 100 % des crédits ont été utilisés avec des projets dans tous les volets de la programmation » sefélicite Anne Demeuter, coordinatrice du programme Jeunesse en action au BIJ (Bureau international jeunesse)1. « Au lancement d’un nouveau programme, il faut toujoursattendre un peu pour que les choses se mettent en place », concède la coordinatrice. En 2007, la première année du septennat (2007-2013), tous les volets n’ont pasfait le plein de projets, faute de candidats. Un comble !

Pour rappel, « Jeunesse en action » est le programme européen destiné à soutenir les « activités non formelles d’apprentissage », qui asuccédé au « Programme jeunesse 2000-2006 ». Il entend faire bouger des 13-30 ans dans le bon sens de la citoyenneté, du partage et de la tolérance. Si lesambitions sont vastes et la tranche d’âge, large – « la jeunesse européenne n’est pas monolithique, un Polonais peut se considérer comme indépendant à 18ans et un Italien continuer à vivre chez ses parents jusqu’à 30 ans… », fait-on remarquer au BIJ – les budgets ne le sont pas moins. Ce sont 885 millions d’euros quisont dégagés pour l’ensemble de la jeunesse européenne. Il y a de quoi « bouger », en effet. Complexités institutionnelles obligent, en Belgique, c’estle BIJ qui gère l’enveloppe pour les jeunes francophones, soit un million d’euros par an pour les différentes actions du programme : « Échanges de jeunes», « Initiatives jeunes », « Projets jeunesse et démocratie », « Service volontaire européen (SVE) », « Jeunesse dans le monde »,« Système d’appui à la jeunesse » et « Soutien à la coopération à la jeunesse dans le domaine européen ».

Si le SVE, déjà mis en place il y a une dizaine d’années, est devenu culte et connaît toujours un bel engouement (il représente un tiers du budget total),certains axes sont quelque peu boudés par les jeunes. Ainsi, le BIJ a reçu très peu de demandes de fonds pour des projets « Jeunesse et démocratie », que laCommission souhaite pourtant appuyer. Même en cette année d’élections européennes, la thématique ne paraît pas exciter follement notre jeunesse. «Dans les projets que l’on reçoit, ça se limite assez vite à la création de Conseils de jeunes », note Thierry Dufour, chargé de projets au BIJ. « Il estvrai que le cadre est relativement contraignant puisqu’il implique la participation d’au moins quatre partenaires issus d’au moins deux pays membres. En outre, le projet doit s’étaler surtrois à dix-huit mois. Ça demande beaucoup de préparation en amont et d’autres sources de financement. »

Étonnamment, les échanges de jeunes sont également en net recul, alors qu’ils faisaient partie des best sellers du BIJ. « Nous sommes en traind’étudier les moyens de relancer cette activité. Il y a des restructurations dans le secteur associatif, les animateurs évoluent vers d’autres activités et nosinterlocuteurs changent, on perd des relais… Nous devons donc informer et former en permanence », note Anne Demeuter.

Autre préoccupation de la Commission européenne : la participation des publics moins avantagés. Moins avantagés d’un point de vue culturel, social,économique, de la santé… La coordinatrice reconnaît que pour le Service volontaire, par exemple, l’accès de ces jeunes reste compliqué. Pouréviter que leur participation ne devienne marginale, le BIJ travaille les liens avec les associations et collectifs qui s’occupent de ces jeunes « qui ont moins depossibilités », même si elles ne rentrent pas de projets. « C’est une des chances de travailler sur un petit territoire, cela nous permet de toucher un maximum de personnes.» Concrètement, un millier de jeunes bénéficient directement des différents axes du programme tous les ans. Avec des effets multiplicateurs puisque le plus souvent,les projets soutenus ont un impact sur l’environnement direct des jeunes.

Chaque année, la Commission définit de nouvelles priorités pour les axes du programme Jeunesse en action. Pour 2010, il s’agira de la lutte contre la pauvreté etl’exclusion. Une année où la Belgique assumera la présidence de l’Union européenne. Raison de plus pour rentrer un projet. « Nous sommes disponibles pour recevoirles porteurs de projet et les aiguiller. Le comité de sélection accepte en moyenne 70 % des projets présentés, mais il y a toujours moyen de représenter undossier quand on a été refusé. C’est une réelle opportunité pour les jeunes, ils ne doivent pas hésiter à s’en servir… ». À bonentendeur.

1. BIJ :
– adresse : rue du Commerce, 20-22 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 227 52 71
– site : www.lebij.be

aurore_dhaeyer

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