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"Des faiblesses dans les plans d'action nationaux sur l'inclusion sociale"

22-10-2001 Alter Échos n° 107

Le 10 octobre 2001, la Commission européenne a présenté un rapport analysant les politiques d’inclusion sociale des États membres sur la base des plans d’actionnationaux de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (PANincl) établis par chacun des 15 pays1. Réalisés pour la première fois par les gouvernements en2001, ces plans d’action feront l’objet d’une révision tous les deux ans.
Ce rapport de la Commission constitue une nouvelle étape dans la stratégie européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, après l’approbation dunouveau programme sur l’exclusion sociale, le 18 septembre dernier. Dans ce cadre, le Conseil, le Parlement européen et la Commission sont arrivés à un compromis qui dote ceprogramme de 75 millions d’euros sur cinq ans.
Dans son analyse comparative, la Commission met en exergue huit défis communs à la plupart des États membres :
> Développer un marché du travail favorable à l’inclusion et faire de l’emploi une opportunité et un droit pour tous;
> Garantir des ressources et des revenus adéquats permettant un niveau de vie décent;
> Lutter contre les inégalités devant l’éducation;
> Préserver la solidarité familiale et protéger les droits des enfants;
> Donner un logement décent à tous;
> Garantir un égal accès à des services de qualité et investir dans des services publics de haute qualité;
> Améliorer la mise en œuvre et la fourniture des services;
> Régénérer les zones souffrant de désavantages multiples.
EAPN pointe de nombreuses faiblesses
Le Réseau européen de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (EAPN)2, le principal interlocuteur des institutions européennes dans cette matière, s’estfélicité de la reconnaissance du phénomène de la pauvreté et de l’exclusion sociale et de la nécessité de les combattre. Mais EAPN a aussiexprimé sa préoccupation quant à certaines faiblesses constatées dans les plans d’action nationaux. Le Réseau européen regrette que les gouvernements, dansleur majorité, ont davantage procédé à un inventaire de l’existant plutôt qu’au lancement de nouvelles initiatives. Cela s’expliquerait par le délai tropcourt dont ont disposé les gouvernements. Mais d’autres faiblesses sont tout aussi préoccupantes, selon EAPN :
> l’emploi est au centre des préoccupations et pas le droit des personnes en situation d’exclusion;
> le manque de propositions visant les groupes particulièrement vulnérables;
> la consultation des populations vivant des situations de pauvreté restent le maillon faible de tous les plans;
> la timidité des propositions sur la mobilité des acteurs qui constitue pourtant un élément clé de la stratégie européenne de lutte contre lapauvreté et l’exclusion sociale.
Une première étape vers une stratégie européenne contre la pauvreté est donc franchie. La Commission devra à présent trouver un accord avec leConseil, avant de soumettre cette stratégie aux chefs de gouvernement lors du sommet de Laeken de décembre 2001.
1 Le rapport de la Commission sur « l’Inclusion sociale” est disponible en anglais et en français sur le site de la DG EMPL de la Commission: http://europa.eu.int/comm/employment_social/soc-prot/soc-incl/index_fr.htm
2 Le réseau EAPN dispose d’un site web : http://www.eapn.org. Tél. : 02 230 44 55.

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