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Regard critique · Justice sociale

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"De la galère à l'entreprise, l'expérience de France Active"

26-08-2002 Alter Échos n° 125

L’expérience de France Active1nen matière de financement de l’insertion par l’économie est au centre du dernier ouvrage de Claude Alphandéry2: De la galèreà l’entreprise3. L’association France Active a été créée en 1988 sous l’égide de la Fondation de France par la Caisse des dépôts etconsignations, l’Agence nationale pour la création d’entreprises, le Crédit coopératif, la Fondation Macif et des organisations caritativºs. ClaudeAlphandéry en est le président d’honneur. À travers ce livre, il trace les lignes de force de l’action de cette association en faveur du soutien à l’insertion parl’économie.
Les outils financiers
France Active a développé une série d’outils financiers spécifiques permettant de surmonter un double obstacle:
> « l’angoisse ou l’inhibition de l’entrepreneur débutant devant un banquier qui est pour lui un personnage mythique;
> la frilosité du directeur d’agence devant un porteur de projet inconnu, sans référence et devant un projet dont il ne sait pas mesurer les risques ».
Concrètement France Active agit sur la question du financement en mettant au service des projets d’insertion par l’emploi les techniques usuelles de financement de l’entreprise tout en lesadaptant par des mécanismes particuliers d’instruction et de garantie:
> au niveau de l’instruction France Active finance le surcoût lié à l’instruction spécifique lié à ces dossiers,
> au niveau de la garantie, « France Active Garantie » après analyse du dossier, peut être garant sur son capital des prêts qu’une banque traditionnelle octroieà un créateur issu du chômage.
Ces deux éléments permettent de restaurer la relation entre le banquier et les créateurs d’entreprises issus du chômage ou du minimex. Claude Alphandéry constatenéanmoins que ce sont essentiellement les banques coopératives et mutualistes qui ont embrayé sur la démarche.
L’association est également active en matière d’apports de fonds propres ainsi qu’au travers d’un incitant financier permettant la pérennisation des emplois jeunes au sein desservices d’utilité sociale.
L’auteur interviewe une série de partenaires de France Active en leur permettant de préciser à la fois le sens et les modalités de leur implication. Il donneégalement l’occasion à différents entrepreneurs ayant bénéficié de l’appui de France Active pour se lancer de témoigner. L’éventail est large,cela va du centre d’appels téléphoniques qui emploie 80 personnes à Toulouse à un atelier de luthier en Bretagne.
En conclusion Claude Alphandéry insiste sur la manière par laquelle ces initiatives solidaires doivent s’articuler avec l’économie traditionnelle. Ce foisonnement d’initiativesaxées sur la solidarité ne doit pas « constituer un secteur de deuxième zone fermé au reste de l’économie » mais plutôt favoriser « unrapprochement dont nous ne savons pas jusqu’où il peut aller, mais qui doit être poursuivi, élargi, qui peut à tout le moins servir d’aiguillon pour réformer nosconceptions du marché et de l’État ».
1 France Active, 37 rue Bergère à F-75009 Paris, tél.: + 33 1 53 24 26 26, site: http://www.franceactive.org
2 Claude Alphandéry est un des experts français de l’insertion par l’économie. Il est président du Conseil national pour l’Insertion depuis 1991.
3 De la galère à l’entreprise, Claude Alphandéry, Éd. Charles Léopold Meyer, 1er trimestre 2002.

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