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Regard critique · Justice sociale

Justice

Christophe Mincke: «Se soucier des détenus est devenu politiquement risqué»

Christophe Mincke est directeur opérationnel «criminologie» à l’Institut national de criminologie et criminalistique. Alors qu’au moment de l’interview (fin mai), la grève des agents pénitentiaires entamait sa cinquième semaine, il revient sur la politique carcérale de la Belgique et l’un de ses problèmes majeurs: la surpopulation.

03-06-2016
Kevin Show, Flick Creative commons

Christophe Mincke est directeur opérationnel «criminologie» à l’Institut national de criminologie et criminalistique. Alors qu’au moment de l’interview (fin mai), la grève des agents pénitentiaires entamait sa cinquième semaine, il revient sur la politique carcérale de la Belgique et l’un de ses problèmes majeurs: la surpopulation.
Alter Échos: La surpopulation carcérale est un trait marquant des prisons belges. Pourtant, des alternatives à la prison ont été développées. Les travaux d’intérêt général, les bracelets électroniques. Elles n’ont pas fonctionné?
Christophe Mincke: Ce qui a été fait n’a apporté aucune solution. Aujourd’hui, environ un tiers des détenus sont en détention préventive. Dès les années 90, on a voulu baisser ce taux et cela n’a pas fonctionné. Ensuite, on a développé la médiation pénale (le but est de régler un conflit sans passer par le juge. La mesure a été introduite dans le code d’instruction criminelle en 1994, NDLR). On a tenté de créer de nouvelles peines et de nouveaux modes d’exécution comme la probation, la surveillance électronique. Chacune de ces mesures a connu un succès relatif. De 1.500 à 2.000 personnes sont aujourd’hui sous surveillance électronique. La peine de travail a eu un gros succès sans effet sur la population carcérale. On a présenté ces dispositifs comme des alternatives à la prison alors qu’elles n’en sont pas et qu’elles n’ont...

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Cédric Vallet

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