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"Agence d'intérim d'insertion à Charleroi : premier bilan"

17-04-2000 Alter Échos n° 73

Pour mieux répondre aux besoins de certains candidats intérimaires, le T interim (opérateur public wallon en matière d’intérim) 1 s’est lancé depuis lemilieu de l’an dernier dans «l’intérim d’insertion accompagné» avec le concours de la Mission régionale pour l’insertion et l’emploi à Charleroi (Mirec) 2. Cetintérim d’insertion s’adresse à des travailleurs inoccupés en situation de décrochage. Objectif : leur faire reprendre pied sur le marché de l’emploi en les aidantà résoudre leurs problèmes. La Mirec met ici son background et son savoir-faire en matière d’accompagnement à l’emploi, le T interim apporte son expertise enmatière de travail intérimaire.
Si une réflexion et une expérience sur l’intérim d’insertion avaient déjà été engagées, il y a deux, trois ans, les critiques de ce premierprocessus furent reprises au bond, par la Mirec et le T interim. Pour rappel, ces critiques portaient surtout sur le manque de suivi et donc d’accompagnement des individus dans leur démarched’intérimaires, rappelant là, la qualité des personnes concernées et leurs attentes en terme de soutien vers l’emploi. «L’agence d’intérim d’insertion trouveici sa différenciation dans l’accompagnement socio-pédagogique et collectif des candidats intérimaires et dans la sensibilisation des entreprises à la démarchecitoyenne et à leur rôle dans l’environnement social», explique Micheline Michielsens, general-manager du T interim.
Elle fonctionne avec une conseillère en intérim orientée « insertion » et deux agents mi-temps de la Mirec; un mi-temps qui se consacre à l’accompagnement social etpédagogique, l’autre mi-temps assurant un suivi commercial de l’action tout en incluant des actions de sensibilisation internes et externes. Le dispositif 3 concerne les candidatsintégrés dans un parcours d’insertion. Jusqu’à présent 140 candidats des deux sexes ont bénéficié de l’expérience. Les niveaux d’étudessont très variés et, en moyenne, plutôt insuffisants. Les principaux statuts rencontrés sont ceux de chômeurs complets indemnisés, de minimexés, de sansressources et de jeunes en stage d’attente. «Il faut insister sur le fait que l’objectif du dispositif est de mener les candidats à l’emploi en intérim en tant qu’étapevers l’emploi dit ‘fixe’ sans capitaliser sur un maintien dans le dispositif», complète Micheline Michielsens. En chiffres, cela signifie 80 candidats sur 140 sortis du processus dont 15ont signé un contrat à durée indéterminée, c’est-à-dire +/- 10%.
Des séances d’information sont réalisées à deux niveaux : vers les travailleurs sociaux du monde de l’insertion et vers les candidats lors de séances collectivesorganisées par certains opérateurs (dont la Mirec) à la fin d’un parcours de formation et d’insertion.
Pour constituer une réserve de recrutement, l’opérateur doit identifier des candidats. «Certains se présentent spontanément, mais dans la plupart des cas, ils noussont envoyés par les intervenants sociaux (EFT, CPAS,…)», poursuit Micheline Michielsens.
Un entretien individuel permet alors d’établir leur parcours, d’évaluer leurs compétences, de déterminer leurs préférences et le cas échéant,de les réorienter vers d’autres filières, de formation par exemple. En l’occurrence, rien ne se décide jamais sans leur accord. Les missions sont soumises à leur librechoix. S’ils refusent, ils ne sont pas pénalisés pour autant.
Sous peine de se solder par un échec, le retour à l’emploi doit s’effectuer en douceur. On commence donc par des missions de courte durée qui s’allongent progressivement.Après chaque intérim, une double évaluation sociale et professionnelle permet au candidat de mesurer ses progrès, et de se repositionner.
Compte tenu des résultats, l’expérience devrait s’étendre à d’autres régions. On parle du Hainaut occidental mais aussi de la région du Centre. «Nousserons fixés lorsque le ministre Daerden (ndlr : actuellement Marie Arena) aura redéfini les zones d’action des missions régionales,» a indiqué l’ex-directeur de laMirec 4. Reste à voir dans quelle mesure ce projet est complémentaire ou concurrent des passerelles-intérim développées depuis un an par le Forem, elles aussi audépart d’un projet pilote de la Mirec. 5
1 T interim, rue Neuve 87 à 6000 Charleroi, tél. : 071 20 20 80.
2 Mirec, rue de Trazegnies 41 à 6031 Monceau-sur-Sambre, tél. : 071 20 82 20, fax : 071 30 08 23, e-mail : mirec@ntc.be
3 Personnes de contact : Vinciane Michel, Christiane Delire, Gisèle Aubly, tél. T interim/Mirec : 0477 30 05 58.
4 Christian Laurent, directeur de la Mirec, vient de rejoindre le cabinet de Marie Arena, ministre wallonne de l’Emploi.
5 Voir AE n° 50 du 12 avril 99 pp. 3 & 15.

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