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Regard critique · Justice sociale

Migrations

21 associations appellent à l’arrêt des activités de Frontex

Frontexit a présenté ce vendredi le bilan d’une année d’analyse des pratiques de l’Agence européenne pour la gestion et la coopération opérationnelle aux frontières extérieures (Frontex). Selon ce collectif d’associations, l’agence Frontex agit le plus souvent au mépris des Droits de l’homme.

23-05-2014
©Flickr

À l’approche des élections, l’Europe s’obsède sur la porosité de ses frontières, dont l’île italienne de Lampedusa, les enclaves espagnoles en Afrique du Nord de Ceuta et Melilla sont les symboles tragiques, alors que les flux migratoires venus des pays tiers sont ténus. Malgré la mise en place en 2004 de Frontex, l’agence de protection des frontières extérieures de l’UE, la situation aux frontières de l’Europe ne semble pas s’améliorer pour les migrants. Les accidents se répètent encore et toujours. Et les objectifs de l’UE restent essentiellement « sécuritaires » : dissuader et empêcher, migrants et réfugiés, de pénétrer sur le territoire européen.

Créée pour coordonner la surveillance des frontières extérieures de l’UE par les États membres, Frontex a été dotée en 2011 d’un nouveau règlement, lui donnant plus de moyens et d’équipements mais l’obligeant aussi à nommer un responsable de la protection des droits fondamentaux. Problème : l’absence d’une identité juridique clairement définie rend l’agence pratiquement intouchable.

C’est par souci de transparence et pour dénoncer les manquements aux droits fondamentaux des migrants, que 21 associations de la société civile du nord et du sud de la mer Méditerrannée, ont lancé la campagne FRONTEXIT, en mars 2013. Les 21 associations estiment en effet que les activités de Frontex ne sont pas en accord avec le droit européen et le droit des réfugiés.

Les objectifs mêmes de l’agence seraient porteurs de nombreux risques de violation de deux grands principes fondamentaux: le droit de quitter tout pays y compris le sien et le droit d’asile impliquant une interdiction de refoulement.

D’une manière générale, la campagne interassociative appelle la population à poser un regard différent sur les migrants. « Ce ne sont pas de dangereux profiteurs qui nous envahiraient », explique Caroline Intrand, chargée des questions européennes auprès de l’asbl CIRÉ et du réseau Migreurop. Le collectif appelle aussi l’UE à agir afin de faire cesser les activités de Frontex. Et l’invite à reconvertir sa politique sécuritaire en une politique d’accueil, afin que le droit d’asile soit réellement respecté sur le continent.

 

Pour aller plus loin : Le bilan 2014 de Frontexit, une campagne portée par 21 associations pour le respect des droits humains des migrants aux frontières extérieures de l’Union européenne.

AmnestyStories #1 Premier volet d’une série d’articles interactifs et de reportages sur l’actualité des droits humains et des réfugiés et migrants en Europe. Réalisé par Amnesty international en partenariat avec France 24, RFI, NouvelObs.com et Polka Magazine.

Comprendre l’immigration clandestine en Europe en une carte. Une vidéo réalisée par Le Monde.fr | 09.05.2014 |

Aller plus loin

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Rafal Naczyk

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