Aujourd’hui, avoir un emploi en Europe n’est plus un rempart contre la précarité. Il permet de survivre, tout au plus. Et encore. En Allemagne, ils sont quelque 7 millions demini-jobbers à gagner un « plantureux » salaire mensuel de 400 euros. Qu’importe, pourvu qu’on ait la croissance et que l’on soit présenté en modèle.Accolée à sa frontière, la Pologne tente de battre l’Allemagne sur le terrain de l’ultraflexibilité avec ses fameux contrats-poubelles. Rien qu’à Varsovie,près de 60 % des nouveaux employés ont des contrats temporaires, sans sécurité sociale, sans points de retraite, sans congés payés. Taillables etcorvéables à merci, ils peuvent être licenciés à tout moment. Aux Pays-Bas, le nombre de nouveaux contrats à durée indéterminéesignés en 2010 a chuté de 97 %. Et, en Belgique, force est de constater que le sacro-saint contrat à durée indéterminée n’est plus une protection contrela précarité, surtout lorsqu’il rime avec emplois très mal payés. A bien y réfléchir, et tous comptes faits, c’était peut-être mieux au tempsdes serfs…
Le temps des serfs
Avoir un emploi en Europe n’est plus un rempart contre la précarité. Croissance et flexibilité l’emportent sur la qualité des conditions de travail.
Baudouin Massart
Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !
Sur le même sujet
Les plus consultés
- Une idée qui a du chien
- «La Belgique a trouvé un équilibre financier relatif, mais son coût social est élevé»
- Une longue résistance antifasciste
- Détectives privés, aux frontières de la surveillance
- Jérôme Van Ruychevelt Ebstein : «L’enjeu prioritaire, c’est de remettre
des gens ensemble» - Vivre vieux, un privilège social
- Divorcer plus vieux, divorcer heureux?