Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Le temps des serfs

Avoir un emploi en Europe n’est plus un rempart contre la précarité. Croissance et flexibilité l’emportent sur la qualité des conditions de travail.

06-07-2012 Alter Échos n° 342

Aujourd’hui, avoir un emploi en Europe n’est plus un rempart contre la précarité. Il permet de survivre, tout au plus. Et encore. En Allemagne, ils sont quelque 7 millions demini-jobbers à gagner un « plantureux » salaire mensuel de 400 euros. Qu’importe, pourvu qu’on ait la croissance et que l’on soit présenté en modèle.Accolée à sa frontière, la Pologne tente de battre l’Allemagne sur le terrain de l’ultraflexibilité avec ses fameux contrats-poubelles. Rien qu’à Varsovie,près de 60 % des nouveaux employés ont des contrats temporaires, sans sécurité sociale, sans points de retraite, sans congés payés. Taillables etcorvéables à merci, ils peuvent être licenciés à tout moment. Aux Pays-Bas, le nombre de nouveaux contrats à durée indéterminéesignés en 2010 a chuté de 97 %. Et, en Belgique, force est de constater que le sacro-saint contrat à durée indéterminée n’est plus une protection contrela précarité, surtout lorsqu’il rime avec emplois très mal payés. A bien y réfléchir, et tous comptes faits, c’était peut-être mieux au tempsdes serfs…

Baudouin Massart

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