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Vers une rationalisation de la Stratégie européenne de l’emploi

Après cinq années de fonctionnement, la Stratégie européenne de l’emploi (SEE), lancée à Luxembourg, en novembre 1997, a fait l’objetd’une large évaluation réalisée par les soins de la Commission européenne, après consultation auprès des partenaires sociaux. L’analyse montrequ’elle a apporté une contribution importante à l’amélioration de la situation en matière d’emploi et au rapprochement des politiques menées dansce domaine au sein de l’Union européenne1. Parmi les résultats obtenus, on relèvera :

01-08-2005 Alter Échos n° 135

Après cinq années de fonctionnement, la Stratégie européenne de l’emploi (SEE), lancée à Luxembourg, en novembre 1997, a fait l’objetd’une large évaluation réalisée par les soins de la Commission européenne, après consultation auprès des partenaires sociaux. L’analyse montrequ’elle a apporté une contribution importante à l’amélioration de la situation en matière d’emploi et au rapprochement des politiques menées dansce domaine au sein de l’Union européenne1. Parmi les résultats obtenus, on relèvera :

> la création de 10 millions d’emploi

> la réduction du chômage de 10,1 % à 7,4 % (moyenne UE)

> la diminution du chômage de longue durée de 5,2 % à 3,3 %.

Pour atteindre les objectifs de Lisbonne, il faudra encore créer 15 millions d’emplois supplémentaires. Le processus d’évaluation a ainsi mis en évidence lanécessité d’aménager la SEE afin de l’aligner davantage sur la stratégie de Lisbonne et de relever de nouveaux défis pour remédier aux faiblessesstructurelles importantes qui subsistent, parmi lesquels :

> des taux d’emploi et d’activité insuffisants,

> le chômage élevé des jeunes, des travailleurs âgés, des femmes ou de certains groupes défavorisés,

> l’écart qui reste important entre les hommes et les femmes,

> les disparités importantes entre les régions,

> la baisse de croissance de la productivité du travail.

Une nouvelle stratégie plus pratique

La nouvelle stratégie qui devrait être lancée lors du prochain Conseil européen de printemps, le 21 mars 2003, se veut plus pratique afin de relever de nouveauxdéfis tels que l’accélération des changements économiques, le vieillissement de la population et l’élargissement2. La méthode ouvertede coordination (MOC) basée et fondée sur l’article 128 du Traité ayant fait ses preuves, la Commission européenne propose désormais de mettre moinsl’accent sur les méthodes employées pour mieux définir les résultats à atteindre, en fixant, lorsque c’est possible, des objectifs quantitatifsadéquats. Les grandes lignes de la nouvelle stratégie proposée peuvent être résumées comme suit :

> la valeur ajoutée de la SEE est étroitement liée à sa capacité de favoriser l’apprentissage mutuel et de développer une cultured’évaluation pour améliorer la qualité des politiques et des mesures (programme d’évaluation entre pairs)3,

> il faut atteindre une meilleure coordination entre la SEE, les GOPE (Orientations générales de politiques économiques), l’éducation et la formation,l’inclusion sociale, les retraites, l’immigration,

> la MOC peut contribuer à la mise sur pied d’une nouvelle structure de gouvernement plus efficace et plus démocratique dans l’Union européenne.

Tenir compte des nouveaux membres

Une attention particulière est accordée aux pays qui deviendront membres de l’UE en 2004. Si la situation de l’emploi varie d’un pays à l’autre, il y ades défis communs à relever parmi lesquels :

> l’accroissement de l’offre de main-d’œuvre,

> le retard des taux d’emploi, notamment chez les hommes et les travailleurs âgés,

> le transfert ordonné des activités agricoles et de l’industrie traditionnelle vers les services, sans aggraver les disparités régionales à moyenterme,

> des investissements significatifs dans les ressources humaines.

Il faudra enfin lever un certain nombre d’obstacles pour que la nouvelle Stratégie européenne de l’emploi débouche sur des résultats significatifs dans lescinq ans à venir. Un décloisonnement accru des politiques s’impose tout d’abord comme une mobilisation de tous les acteurs. Ensuite, le manque de participation desparlements nationaux dans la mise au point des Plans d’actions nationaux (PAN) est notoire. Elle est encore trop souvent dans les mains des seules administrations. Enfin, ledéveloppement d’une véritable dimension territoriale dans la politique de l’emploi doit permettre de mieux articuler le niveau local et européen dans l’espritd’une meilleure gouvernance de l’emploi.

1. L’avenir de la Stratégie européenne de l’emploi. Une stratégie pour le plein emploi et des emplois de meilleure qualité pour tous (COM (2002)416 du 17juillet 2002 et COM (2003). Ces documents peuvent être téléchargés à l’adresse Web suivante : http://europa.eu.int/comm/employm…ial/2003/jan/ees2003_fr.html

2. Au début du mois d’avril, la Commission devrait présenter des propositions officielles de nouvelles lignes directrices et recommandations pour l’emploi.
3. Pour trouver des exemples pratiques d’évaluation par les pairs, on peut consulter le site : http://peerreview.almp.org

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