La section CPAS de l’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW) 1 tenait, ce vendredi, à Namur, son assemblée générale. En point de mire, la problématiquerencontrée par les CPAS pour réinsérer, professionnellement partant, les «assistés de longue durée». Qu’ils le soient pour des raisons de santé,d’assuétude, psychologiques, familiales ou encore parce que leurs parents et leurs grands-parents bénéficiaient déjà de l’aide d’un CPAS.
Comme le démontre une expérience menée par un chercheur en sociologie de la famille de l’Université de Liège, les problèmes d’insertion résultent dela connexion de deux grands modes. D’une part, la transmission familiale de comportements, de faiblesse en ressources. D’autre part, par l’intermédiaire de mécanismes d’enfermement dansdes catégories d’ayant-droit et d’assistance. Une autre étude, menée dans une garderie d’un quartier défavorisé, montre que 70% des interactions entre les enfantssont réalisés sous le mode de cris. Ce qui amène Jean-François Stassen, chercheur en sociologie, à confirmer l’idée d’une culture de la pauvreté quise transmet de génération en génération. Dès lors, il faudrait imaginer des projets innovateurs pour combler cette reproduction culturelle.
Mettant en avant de telles évidences, les représentants des CPAS veulent insister sur la dimension sociale de l’insertion, en amont d’une insertion professionnelle. Pour RicardoCherenti, coordinateur de la cellule «Insertion professionnelle» de la section CPAS de l’UVCW, les personnes qui sont des «assistées de longue durée» ne sont pasaptes à suivre le parcours d’insertion professionnelle. Tout simplement parce que ces personnes, souvent détachées de toute réalité sociale, n’ont plus aucuneréférence au collectif. D’où l’importance d’une insertion sociale avant de pouvoir se prononcer sur une éventuelle profession. Cette insertion sociale passerait par desateliers divers, où chacun peut s’exprimer et écouter les autres.
Le problème posé est que cette insertion sociale représente un coût. Or, le budget d’un CPAS, déjà trop souvent décrié comme exigu, ne permetpas de prendre cette problématique à bras le corps comme elle le mériterait. S’appuyant sur des arguments tels le fait que, selon une étude menée auprès de21 CPAS wallons, une moyenne de 41,8% des assistés est considérée comme «non-réinsérable» à court terme, les représentants des CPASwallons veulent «résoudre le problème à sa racine ?».
1 UVCW – Section CPAS, rue d’Arlon 53 bte 4 à 1040 Bruxelles, tél. : 02/233 20 03.
Archives
"UVCW : l'insertion sociale, premier pas vers l'insertion professionnelle"
Alter Échos
13-12-1999
Alter Échos n° 65
Alter Échos
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