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Regard critique · Justice sociale

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"Une vingtaine d' "éco-recycleurs" Rosetta dans les administrations fédérales"

15-11-2001 Alter Échos n° 108

Plusieurs administrations fédérales, parfois non sans résistance, viennent d’adhérer à un projet de collecte sélective de déchets qui seraréalisé par une vingtaine de personnes engagées sous le statut d’emploi jeune (plan Rosetta). En cogitation depuis près d’un an dans la tête de quelquesfonctionnaires, le projet a reçu le soutien de Magda Aelvoet (Agalev), ministre de la Protection de la consommation, de la Santé publique et de l’Environnement.
Les administrations auraient-elles voulu suivre les recommandations du Plan fédéral pour le développement durable, qui prévoit spécifiquement une gestionécologique de l’administration? « En 1999, une étude a démontré qu’un fonctionnaire produisait 120 kilos de déchets, explique Christophe Bastien,éco-conseiller et gestionnaire du projet pilote au sein de l’administration. L’objectif est de diminuer ce volume de 30 kilos grâce à l’organisation d’une collectesélective. Un objectif facile si on considère que 80% des déchets sont du papier-carton ».
Alliant l’insertion socioprofessionnelle de travailleurs peu qualifiés à l’objectif environnemental, l’administration fait d’une pierre deux coups. Les candidats « éco-recycleurs »sont au nombre de 22 aujourd’hui. Douze de plus devraient être engagés en 2002. « Dans un premier temps, le recrutement s’est effectué via le site Internet du Forem et sanssuccès vu le profil des gens recherchés (niveau 3), explique Christophe Bastien. Après quelque retard, nous avons trouvé une vingtaine de candidats et ils ont suivi uneformation de quatre jours auprès de l’Agence Bruxelles-propreté ».
Le projet est-il durable pour autant? Sur le plan environnemental, pas de doute. Sur le plan social, le statut précaire des emplois jeunes (dépendant d’un renouvellement annuel enconseil des ministres pour le volet administration fédérale) ne plaide pas dans ce sens. Pourquoi alors ne pas analyser une rentabilité de la filière et le financement desemplois par la vente des déchets récoltés? « La solution se trouve au ministère des Finances, gestionnaire du ‘domaine’ de l’État, en ce compris lesdéchets et les appareils en fin de vie (ordinateurs, voitures,…), explique Christophe Bastien, c’est également ce ministère qui se charge de l’écoulement (vente) desdéchets recyclables. Les bénéfices de cette vente pourraient en partie financer l’emploi des ‘éco-recycleurs’. Un autre moyen de pérenniser les emploisserait de récupérer le poste budgétaire d’évacuation des déchets, inutilisé vu l’effet bénéfique du projet pilote… Mais à ce stade, jemesure mon engouement, ajoute Christophe Bastien, car la manière dont certains ministères ont refusé de participer aux frais de nettoyage des tenues des employés estsymptomatique des résistances à ce type de projet. Pourtant, à titre d’exemple, ici 11 containers quittent chaque jour le bâtiment. Si l’on additionne les coûtsunitaires d’évacuation (850 francs/container), l’économie qu’on leur fait faire n’est pas négligeable ».
1 Ministère de la Protection de la consommation, de la Santé publique et de l’Environnement, tél. : 02 210 64 03, e-mail : christophe.bastien@health.fgov.be

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