Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale
Le journaliste du futur, sera-t-il un robot ? Plutôt un très bon assistant, parions-nous chez Alter Échos. ©thepeoplespeak

La rédaction d’Alter Échos a la fierté d’accueillir un petit nouveau dans ses rangs. Il démontre une mémoire infaillible des chiffres et travaille 24 h sur 24 sans jamais prendre de pause. Ses dadas: la mesure de la pollution atmosphérique et la cartographie interactive en ligne. Il compose des textes, que l’on saluera, il faut l’avouer, davantage pour leur objectivité et leur précision factuelle que leurs qualités littéraires. Le nom de notre nouvelle recrue? Il s’appelle Bxl’air bot et c’est… un robot! Et plus précisément le premier newsbot belge lancé par un média belge francophone. Cette application de datajournalisme a pour objet d’auditer quotidiennement la qualité de l’air dans la capitale (découvrir «Bxl’air bot, le robot qui surveille la qualité de l’air bruxellois») sur la base des données publiées quotidiennement par CELINE, la cellule interrégionale de l’environnement.

Popularisé à la fin des années 2000 aux États-Unis, le mouvement des données publiques ouvertes a fait naître de nombreux espoirs en termes de démocratie et d’économie. En mettant librement leurs données à la disposition des citoyens, les administrations contribueraient à une gouvernance plus transparente et au développement d’applications porteuses d’emplois. En 2017, il reste encore du chemin à parcourir. Pour passer de l’idéal à la réalité, encore faut-il que ces données soient rendues facilement accessibles et communiquées correctement par les administrations qui ne disposent pas toujours des moyens humains et techniques pour le faire (lire  «L’open data et ses promesses»), qu’elles soient traitées, analysées, mises en perspective pour ne pas rester d’obscurs tableaux dormant dans les arcanes de la Toile et que des citoyens, des geeks, des entrepreneurs, des journalistes se mobilisent pour leur donner du sens et de l’utilité (lire «Les valeurs ajoutées de la data citoyenne»).

Quand Laurence Dierickx, journaliste et développeuse dont vous reconnaîtrez aussi la patte derrière les sites flambant neuf d’Alter Échos et de l’Agence Alter, nous a présenté «baby bot», un projet développé dans le cadre de sa thèse doctorale à l’ULB, nous l’avons adopté sans l’ombre d’une hésitation!

«Si les robots existent, alors autant les tailler sur mesure et leur faire faire ce qu’ils savent très bien faire tout seuls: compter, compiler, calculer…», Laurence Dierickx

Depuis sa création, l’Agence Alter met en avant l’innovation, que ce soit à travers les projets qu’elle présente dans les colonnes de ses magazines, ou dans ses propres pratiques. Émergences de plateformes collaboratives à destination de professionnels du social et/ou de leurs publics, financement collaboratif, nouvelles applications dans le domaine de la santé, hackathons (marathons de programmation) menés en faveur de causes sociales ou environnementales… les nouvelles technologies de l’information et de la communication exercent une influence croissante et concrète sur le travail social. Pour le meilleur comme pour le pire. À titre d’exemple, dans le domaine du big data (mégadonnées), le croisement des données fait peser des menaces sérieuses sur notre vie privée (lire notre dossier «Big data, bug brother?» d’Alter Échos n°433, décembre 2016). Il permet aussi d’automatiser l’accès à une série de droits sociaux.

Aujourd’hui, voyons le verre à moitié plein. «Mon hypothèse, explique Laurence Dierickx, est que l’on peut faire des machines des alliées, au moment où l’on parle d’une automatisation accrue des tâches vue potentiellement comme une menace sur l’emploi. Si les robots existent, alors autant les tailler sur mesure et leur faire faire ce qu’ils savent très bien faire tout seuls: compter, compiler, calculer… Pour autant, ils ne peuvent pas contextualiser une problématique et y apporter de la profondeur.» Au terme d’un an d’expérience, les résultats archivés par le newsbot seront mis en contexte par nos journalistes, bien en chair et en os, qui analyseront les conséquences que l’on peut en tirer en matière de santé publique, de mobilité, d’économie… Rendez-vous en avril 2018. Et d’ici là, allez nous rendre visite sur www.bxlairbot.be .

Sandrine Warsztacki

Sandrine Warsztacki

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