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Regard critique · Justice sociale

Un Belge sur cinq n’a jamais utilisé d’ordinateur

Environ 1,9 million de Belges n’ont jamais utilisé d’ordinateur et 2,6 millions n’ont jamais navigué sur internet, a révélé ce 8 novembre le service publicfédéral (SPF) Économie, sur la base d’une étude réalisée auprès de 10 659 Belges ayant entre 16 et 74 ans.

19-11-2006 Alter Échos n° 219

Environ 1,9 million de Belges n’ont jamais utilisé d’ordinateur et 2,6 millions n’ont jamais navigué sur internet, a révélé ce 8 novembre le service publicfédéral (SPF) Économie, sur la base d’une étude réalisée auprès de 10 659 Belges ayant entre 16 et 74 ans.

Pendant le deuxième trimestre de cette année a été effectuée pour la première fois, dans tous les États membres de l’Union européenne,une enquête identique sur la société de l’information, une attention particulière ayant été portée à la fracture numérique. La directiongénérale Statistique et Information économique (SPF Économie) en publie aujourd’hui les premiers résultats1 concernant la Belgique.

Il ressort qu’en Belgique, la fracture numérique concerne surtout la population inactive. En effet, 40 % des chômeurs et deux tiers des personnes de plus de 55 ans n’ont jamaisutilisé internet. Au total, 57 % des ménages belges sont équipés d’un ordinateur, 97 % d’entre eux étant connectés à internet.

Le niveau d’instruction est un facteur important puisque 60 % des personnes à faible niveau d’instruction n’ont jamais utilisé internet, contre seulement 10 % des personnes avec unniveau élevé. Par ailleurs, l’ordinateur reste un inconnu pour 60 % des hommes et 75 % des femmes ayant entre 55 et 74 ans.

Le pourcentage de la population qui n’a jamais employé un ordinateur est nettement plus élevé en Wallonie (34 %) que dans le reste du pays. Seuls 46 % des familles wallonnesdisposent d’un PC à la maison, souligne encore l’enquête.

La moitié des ménages n’ayant pas à accès à internet à la maison ne jugent pas cela souhaitable, n’en ressentent pas le besoin ou y sont opposéspar principe. Les familles monoparentales jugent le plus souvent le coût du matériel et du raccordement trop élevé, tandis que les ménages de deux adultes sansenfant mettent davantage en doute l’utilité d’une connexion à internet.

Le point sur les projets en cours

Le ministre de l’Intégration sociale Christian Dupont (PS)2 a pris acte de ces premiers chiffres officiels sur la fracture numérique en Belgique. Pour lui, leschiffres publiés aujourd’hui restent inquiétants : « Au moment où nous avons lancé le Plan national de lutte contre la fracture numérique, nousn’avions qu’une connaissance incomplète de la situation effective en Belgique. Le rapport de l’INS nous révèle aujourd’hui l’ampleur duphénomène et nous rappelle combien le combat est nécessaire. »

Depuis un an, rappelle le ministre, plusieurs initiatives ont été lancées dans le cadre du Plan national de lutte contre la fracture numérique. Citons notamment :

• la création des 30 premiers « Easy-e-Space » pour renforcer l’accès aux technologies de l’information au sein des CPAS (un appel à projets estaujourd’hui lancé pour atteindre 110 Easy-e-Space début 2007) ;
• le soutien à 72 projets visant à réduire la fracture numérique chez les personnes âgées ;
• le lancement du recyclage des ordinateurs des services publics pour les revendre à moindre coût dans le cadre de l’inclusion numérique et soutenir au niveaulogistique différents projets dans le secteur associatif ;
• la promotion des logiciels libres à travers des expériences pilotes dans les CPAS et dans les services publics ;
• le lancement du pack « Internet pour tous » ;

À l’initiative de Christian Dupont, le gouvernement a par ailleurs lancé un vaste appel à projets visant à encourager la création ou l’extension de300 espaces publics numériques. Répartis à travers tout le territoire, ces espaces devront offrir un accès facile et gratuit à internet, ainsi qu’unaccompagnement favorisant l’initiation aux nouvelles technologies.

Enfin, l’instauration d’un tarif social pour l’internet haut débit semble revenir dans l’actualité. Mandaté par le gouvernement lors du Conseil desministres spécial « large bande pour tous » en juin dernier, Christian Dupont poursuit actuellement ses concertations avec le secteur et les experts en télécoms« afin d’identifier les possibilités de baisse structurelle des coûts et les possibilités de soutien des publics fragilisés, à l’image du tarifsocial téléphonique ».

1. L’étude peut être téléchargée : sur le site du SPF Économie.
2. Cabinet Dupont, rue de la Loi, 51 (6e et 7e étages) à 1040 Bruxelles – tél. : 02 790 57 11 -courriel : christian.dupont@p-o.be.

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