Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Trois outils pour un public de femmes plurielles

Le Centre régional du libre examen1 publie trois ouvrages liés. Ils traitent des associations et des femmes…

19-11-2006 Alter Échos n° 219

Le Centre régional du libre examen1 publie trois ouvrages liés. Ils traitent des associations et des femmes…

« Il s’agit de mettre en lumière la diversité des associations et de favoriser les synergies visant à la stimulation d’initiatives démocratiques, derelayer les voix des femmes migrantes du secteur populaire dans le dialogue interculturel », dit Fathy Sidibé, qui a coordonné ce travail.
Le premier ouvrage est Un aperçu des associations s’adressant à un public de femmes plurielles2… un qualificatif préféré àcelui d’immigrées dans un but de décloisonnement. Ce répertoire présente évidemment les adresses et les personnes de contact, il expose égalementl’objet social de chaque association, l’origine du public et la représentation des femmes par rapport à son ensemble, l’âge ciblé et les activitésproposées. Cent quatre associations sont compilées. Ce travail de relevé est le premier volet d’un projet de mise en valeur des forces multiculturelles des femmes enRégion bruxelloise et leur rôle dans l’émergence d’une citoyenneté active. Le second, une recherche sur l’associatif féminin issu del’immigration, s’incarne dans le deuxième ouvrage, Quels enjeux, quels défis pour les femmes migrantes ?3. La centaine d’associations listéesdans le répertoire, parmi les quelque quatre cents sollicitées, sont celles qui ont accepté de répondre à un questionnaire visant à définir leurprofil : s’estiment-elles féminines, féministes ou ni l’un ni l’autre, combien de femmes compte leur conseil d’administration, leurs activités sont-ellesmixtes ou non, travaillent-elles en partenariat, quelles sont leurs ressources ?… On en apprend aussi sur la parité et l’origine des usagers. Aux côtés des chiffres, unequinzaine de femmes témoignent de leur engagement.

Le dernier élément de cette espèce de trilogie, De la migration à la citoyenneté : parcours au féminin4, se veut quant à lui uneréflexion à partir du vécu de femmes migrantes en alphabétisation. Elles abordent l’exil, le regard de l’autre, l’amour, les traditions, les pratiquesreligieuses, les contraintes familiales, les rapports hommes-femmes.

Matière à débat

Cette prose ne reste pas prisonnière des pages. Elle est outil de communication, elle est aussi matière à débat, comme cette semaine à Saint-Gilles dans le cadredu Parcours de convivialité. Une journée d’échanges s’y est tenue en présence de nombreuses associations. Il y fut question de synergies, desdifficultés et des richesses des partenariats ainsi que de leur financement complexe. Il y fut aussi question des nouveaux défis pour ces associations et de l’œuvred’émancipation à laquelle contribue l’alphabétisation. L’accent fut notamment porté sur les différents aspects de la mixité : sociale,culturelle, philosophique ou de genre, tant du public que des équipes. « Il est important de faire un travail avec les femmes pour renforcer leur identité, en tout cas avec lesplus défavorisées qui vivent des difficultés supplémentaires, pour mettre au jour leurs qualités, leurs talents et leurs rêves et ne pas travailler seulementà partir de leurs problèmes », disait une intervenante soutenue par la motivation de travailler à partir du semblable et des valeurs universelles plutôt que desdifférences, et de bâtir ainsi des projets. Illustrée par l’exemple de projets d’alphabétisation, la mixité quelle qu’elle soit, n’estpossible qu’à deux conditions : « Qu’il y ait un point d’accroche commun, explique une responsable de ces formations, c’est essentiel pour se reconnaître etpartager un point de départ commun. Il faut également appliquer une méthodologie centrée sur la personne. » Par le « faire ensemble », on dépasse lesdifférences. « C’est une chance d’avoir différentes cultures sur notre territoire. De la mixité culturelle émerge une nouvelle façon detravailler, chacun laisse un peu de ce qu’elle est pour construire quelque chose de nouveau, » remarquait une autre intervenante… devant un public essentiellementféminin.

1. Centre régional du libre examen, rue Coenraets 66 à 1060 Bruxelles – tél. : 02 535 06 78 et 79 – fax : 02 535 06 93 – courriel : fsidibe@centrelibrex.be

2. Des associations & des femmes… un aperçu des associations s’adressant à un public de femmes plurielles, 110 pages (5 €).
3. Des associations & des femmes… quels enjeux, quels défis pour les femmes migrantes ?, 92 pages (3,5 €).
4. De la migration à la citoyenneté : au parcours au féminin, 96 pages (3,5 €).
Tous trois peuvent être obtenus sur demande au Centre régional du libre examen.

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