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Reconnaître et valoriser l’action des jeunes bénévoles

Le 13 mars 2009, le Conseil de la jeunesse catholique (CJC)1 et ses 17 organisations membres organisaient un colloque sur le thème « Jeunes et Volontaires, motivations desjeunes et engagements associatifs ». Objectif : donner une visibilité et une considération aux jeunes volontaires.

27-03-2009 Alter Échos n° 270

Le 13 mars 2009, le Conseil de la jeunesse catholique (CJC)1 et ses 17 organisations membres organisaient un colloque sur le thème « Jeunes et Volontaires, motivations desjeunes et engagements associatifs ». Objectif : donner une visibilité et une considération aux jeunes volontaires.

Animateurs et cadres en mouvements de jeunesse ou en plaines, participants ou organisateurs d’ateliers de solidarité, de montage vidéo ou de sensibilisation à laparticipation citoyenne et militante… Que l’on recherche une expérience « socialement responsable », l’acquisition de nouvelles compétences ou bien unperfectionnement individuel, il y a autant de manières de s’engager qu’il y a de volontaires.

En Belgique, 17 % de la population exerce une activité volontaire. Autrement dit : un million et demi de personnes. Et parmi elles, un bon paquet de jeunes de 7 à 35 ans qui,chaque semaine, donnent de leur temps à des projets collectifs. Constituant la graine de l’activité associative, les jeunes volontaires restent souvent méconnus, peu prisen considération dans les programmes politiques, les médias ou les analyses scientifiques.

Fort de ce constat et pour palier les lacunes, le Conseil de la jeunesse catholique (CJC) et ses 17 organisations membres ont organisé, le 13 mars 2009, le colloque « Jeunes etvolontaires ». Plus de 150 professionnels et bénévoles des Organisations de jeunesse, des Centres de jeunes, de l’Enseignement de la Communauté françaiseet d’autres acteurs du monde de la jeunesse ou du volontariat se sont rassemblés à Bruxelles. Objectif : permettre de faire émerger et de définir les apportsparticuliers de l’engagement des jeunes dans leur développement personnel mais également dans la construction d’une société plus juste.

Cette journée a été animée par une trentaine de collaborateurs : acteurs de terrain, intervenants académiques, animateurs et rapporteurs d’ateliers,responsables politiques. Au travers d’ateliers interactifs, ils ont échangé sur les spécificités de l’engagement volontaire des jeunes : valeurs, motivations,projets de vie, reconnaissance et valorisation de cet engagement.

L’implication des jeunes, un enjeu citoyen

Premier constat : le volontariat des jeunes se porte bien. Si le secteur associatif s’est professionnalisé et des emplois salariés sont venus soutenir l’action despremiers volontaires, les jeunes pousses restent un socle indissociable de l’activité volontaire. Et constituent l’un de ses viviers le plus actif, à côté destrentenaires et des quadragénaires, légèrement plus nombreux à s’engager. Selon un rapport présenté par le CJC sous forme de« radiographie », ils seraient 300 000, regroupés au sein de 89 organisations de jeunesse en Communauté française, à s’engagerbénévolement. Les jeunes volontaires seraient en majorité des étudiants et des diplômés du supérieur. « Il y a peu de demandeursd’emploi : les volontaires sont donc des personnes qui peuvent se permettre de s’investir bénévolement… », précise le rapport. Toutefois, certainesorganisations de jeunesse du CJC sont composées de publics issus de milieux économiques ou sociaux plus défavorisés. D’où une série de questionsrestées ouvertes au terme du colloque : est-ce à cause d’un problème de ressources que le jeune chômeur ne s’engage pas ? Ou à cause d’unréseau social plus restreint ? Ou encore à cause des politiques d’activation et par peur des sanctions de l’Onem ?

Une « école de vie »

Ce colloque est la première action de la campagne « Tapis rouge pour les volontaires » que mène le CJC durant toute l’année 2009. Son but ?« Reconnaître et valoriser les jeunes acteurs du volontariat », explique Dominique Vitry du CJC. « Car si certaines de leurs actions sont visibles, lesbénévoles sont par essence discrets. Et ils restent encore plus difficiles à cerner et à reconnaître s’ils sont jeunes… Or leur engagement estprofond et multiple. » Avides de « supplément d’âme », plus ouverts à l’extérieur, les jeunes multiplient les expériences et s’engagentde plus en plus durablement.

« La motivation n’a jamais été aussi forte chez les jeunes, quoi qu’en disent les médias qui préfèrent refléter des clichésnégatifs à leur égard… En réalité, de plus en plus de jeunes acteurs s’impliquent, aussi bien sur le terrain que dans les centres dedécision », souligne Dominique Vitry. Et si d’aucuns s’obstinent à voir, dans le volontariat, un mode éculé en inadéquation avec la« valeur travail », le CJC en dresse un constat positif, voire militant : « Le volontariat, c’est une véritable « école de vie », un apprentissagenon-formel qui, par son enjeu collectif, les interactions avec les autres générations et son ancrage démocratique, contribue à faire les citoyens responsables, actifs,critiques et solidaires de demain », conclut Dominique Vitry.

1. CJC:
– adresse : rue de la charité, 43 à 1210 Bruxelles
– tél. : 02 230 32 83
– courriel : cjc@cjc.be
– site : www.cjc.be

Rafal Naczyk

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