Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Pour une gouvernance du bien-être

Le CLPS du Brabant wallon organisait le 15 mars une journée sur la qualité de vie comme capital local commun avec la question du travail en réseau et du partenariat entreintervenants sociaux.

19-03-2011 Alter Échos n° 312

Le Centre local de promotion de la santé du Brabant wallon (CLPS-BW) organisait le 15 mars dernier une journée d’étude à Louvain-la-Neuve sur le thème de laqualité de vie comme patrimoine local avec, en point de mire, la question de l’intersectorialité et d’une stratégie de collaboration entre intervenants locaux, pour plus debien-être.

Lorsque le groupe Toyota s’est installé à Valenciennes, il a étudié les différents atouts de la région, dont la situation géographique, le capitalhumain disponible dans les environs et… le tissu associatif! Et oui, explique Dominique-Paule Decoster, maître de conférence à l’Université de Mons, en introductionà la journée d’étude organisée par le CLPS-BW1, le capital social d’un territoire est un bon étalon de son dynamisme et de sa plus-value.

Pour cette journée consacrée à la collaboration intersectorielle, au partenariat entre associations et autres intervenants locaux, le ton est donné. Dominique-PauleDecoster relève d’emblée que les Etats délèguent de plus en plus leurs pouvoirs aux instances locales. Mais ces dernières ont-elles pour autant plus de moyensfinanciers? Pas sûr… Quoiqu’il en soit, pour la maître de conférence de l’Université de Mons, les différents niveaux de pouvoirs sont de plus en plus amenésà entrer dans une relation de collaboration.

Et au niveau local, les moyens financiers n’étant pas toujours disponibles, il faut aussi jouer la carte de la collaboration. Et oui, le partenariat peut être une mise en relationsouhaitée, mais aussi un mariage forcé! Différentes légitimités et différents enjeux coexistent en effet. Elus, associations, entreprises ou citoyenss’autorisent-ils à se connaître l’un l’autre? A se reconnaître donc, et à se donner une place sur leurs échiquiers respectifs?

La collaboration ne consiste pas en la seule addition des acteurs, souligne Dominique-Paule Decoster. « Le maillage forme une richesse immatérielle supplémentaire surlaquelle chaque acteur, chaque secteur peut s’appuyer au titre de ressource, de patrimoine partagé ou de capital social », précise l’oratrice.

Gouvernance locale du bien-être

Reste à mettre en place une gouvernance locale, tout spécifiquement orientée vers le bien-être puisque telle était l’objet de la journée d’étude duCLPS-BW. Une gouvernance locale qui identifie les enjeux de chacun, les enjeux transversaux, ceux qui peuvent être partagés. Il s’agit de concevoir un plan stratégiqueintersectoriel qui s’appuie non pas sur une démarche «gagnant-gagnant », ainsi que le veut la littérature classique à ce sujet, mais sur du« donnant-donnant ».

Un tel plan stratégique intersectoriel met en place une co-responsabilité des différents acteurs concernés (élus, associations, entreprises, individus) et il sefonde et s’alimente de la participation citoyenne. « Il ne faut pourtant pas imaginer que tout le monde va être intéressé au partenariat », noteDominique-Paule Decoster. Le partenariat doit être plastique! Une notion constitue une véritable clé de voute d’une telle stratégie : la confiance. C’est l’enjeuaujourd’hui : passer de « compétences paysagères à une confiance territoriale », ainsi que Dominique-Paule Decoster avait titré son intervention.

La journée d’étude a permis de mettre en lumière de nombreuses initiatives locales de contribution à l’amélioration du bien-être. Lors d’ateliers, desreprésentants de la commune de Braine-l’Alleud, par exemple, ont exposé la démarche de construction des indicateurs de bien-être. Ou encore, l’association« Bruxelles, ville-région en santé » a expliqué les techniques du diagnostic en marchant et des tonnelles, qu’elle utilise pour aller à la rencontredes populations dans les quartiers et transformer les plaintes en proposition politique.

Ces initiatives concrètes, et bien d’autres, le CLPS-BW les a rassemblées dans un livret, fort intéressant, édité pour l’occasion et intitulé« Quelques pistes pour vous aider à développer des projets Santé – Qualité de vie ».

1. Centre local de promotion de la santé du Brabant wallon (CLPS-BW),:
– parc des Collines, Bâtiment Copernic
– avenue Einstein, 4 à 1300 Wavre
– tél : 010 62 17 62
– courriel : info@clps-bw.be
– site : www.clps-bw.be

Arnaud Gregoire

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