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"Pictoflex : support informatisé pour la formation permanente des coiffeurs"

12-02-2001 Alter Échos n° 91

Se former, se recycler via CD-Rom, la méthode est depuis longtemps éprouvée, notamment pour l’apprentissage des langues. Par contre, apprendre via son PC un nouveaumétier, surtout quand celui-ci est manuel, comme la coiffure, il y a de l’innovation dans l’air…
Défrisage, teinture, permanente, coloration, chignon, shampooing n’ont depuis bien longtemps plus aucun secret pour Walter Pope, responsable du management à l’Union des coiffeursbelges1 et patron de plus de 60 salons de coiffure en Flandre et à Bruxelles. Le métier, s’il le connaît par cœur, il sait aussi par expérience qu’entre les coursà l’école de coiffure et l’art capillaire in situ, le décalage est parfois grand. Interpellé par ce fossé, M. Pope et l’Union des coiffeurs belges, l’UCB, ont doncdécidé de mettre « les professionnels de la profession » autour de la table et de mettre en commun leur savoir-faire et leur expérience sur support informatique, histoire destructurer l’info.
À l’époque, on est en 1994, on ne parle que très peu d’Internet et de Cd-Rom, l’UCB se veut pionnière. Cinq ans plus tard, le premier guide informatique pour la formationcoiffeur est consigné intégralement sur CD-Rom avec plus de 800 scènes vidéo et 1.800 pages, textes et pictogrammes compris. La Flandre, première régionbelge à avoir pu bénéficier de cette innovation en matière de formation, compte aujourd’hui plus de 350 formateurs qui utilisent quotidiennement la méthode avecleurs élèves. Elle couvre actuellement les deux premières années d’apprentissage, la troisième devrait être prête dès juin 2001. En Wallonie, ila fallu attendre une année supplémentaire (soit le temps de la traduction du système) pour l’installer. Quinze écoles l’utilisent actuellement, soit en projetant lesimages sur grand écran, soit sur PC.
« Nous avons voulu que ce guide, baptisé Pictoflex, puisse être compulsé par les élèves et ne pas comporter trop de textes mais beaucoup d’images, explique WalterPope. En lieu et place de l’usage du papier nous avons choisi l’usage de l’ordinateur. Bruits et images en mouvement (vidéo et animations : virtual reality) sont incluses. Le tout estconstruit comme un site Web et existe sous forme de rubriques reliées entre elles par « hyperliens ». Le site peut donc être consulté à l’aide du disque dur d’un ordinateur,d’un CD et bientôt via le net mais toutes les écoles n’y sont pas encore reliées. Le système Pictoflex fonctionne via Explorer 5. Nous avons à cet effet signéune convention avec Microsoft. »
L’introduction au système, très simple, ne nécessite qu’une seule journée de formation organisée par l’UCB. Ensuite, plusieurs journées dansl’établissement sont nécessaires pour l’implantation même de Pictoflex et l’adaptation aux besoins de l’école. Une fois le système mis en place, des mises àjour sont effectuées régulièrement. Le coût est pris en charge intégralement par l’Union des coiffeurs. Financée par le Fonds de sécuritéd’existence du secteur, la mise sur pied de Pictoflex a coûté jusqu’à présent quelque 40 millions.
Mais ce qui fait aussi l’originalité de Pictoflex, c’est qu’il n’est pas seulement destiné aux écoles mais également aux professionnels désireux de se recycler.Dans les prochains mois, il leur sera en effet possible de se relier directement de leur salon à Pictoflex via Internet. Les mises à jour se feront automatiquement, il suffira alors auFigaro de service d’introduire son numéro de TVA et il pourra ainsi accéder à toute la base de données de Pictoflex et se recycler via son petit écran, mêmechose pour les ouvriers et apprentis. Un recyclage qui lui permettra aussi de demander un barème de rémunération plus important.
« Nous avons jusqu’à présent passé beaucoup de temps à la conception du produit. Maintenant, nous allons tout doucement passer à une phase de commercialisation carles sollicitations sont nombreuses, précise Patrick Coopman, président de l’Union des coiffeurs belges. La Fédération belge de la construction s’est, par exemple,montrée intéressée. » Un secteur qui compte pas moins de 30 métiers différents !
1 Union des coiffeurs belges, contact : Patrick Coopman, Zeugsteeg 18 à 1900 Gent, tél. : 09 224 18 73, site : http://www.coiffure.org

Nathalie Cobbaut

Nathalie Cobbaut

Rédactrice en chef Échos du crédit et de l'endettement

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