Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Pas d’embouteillage aux « Carrefours des générations »

Initiée par la Fondation Roi Baudouin, l’opération « Carrefours des Générations » s’est déroulée ces 25 et 26 avril dans une trentainede communes du pays. Beaucoup d’opérateurs pour un public relativement peu nombreux.

29-05-2009 Alter Échos n° 274

Initiée par la Fondation Roi Baudouin, l’opération « Carrefours des Générations » sera reconduite l’année prochaine. Le défi desrelations intergénérationnelles est en effet incontournable quand on sait que, dans quelques années, un quart de la population aura plus de 65 ans.

Dans sa petite boutique bio du centre de Philippeville1, Anne Watteyne a pris l’habitude d’offrir un thé à chacun de ses clients. Ex-professeur de religion,elle s’est impliquée dans nombre de projets sociaux. Aujourd’hui, c’est au sein de son magasin pas comme les autres qu’elle a décidé de s’investir.« J’estime qu’un commerce de proximité a un rôle à jouer pour créer du lien social », souligne-t-elle. Et la commerçante de rebondir surl’idée d’une habituée de la maison qui, depuis un an, lui apporte de la menthe fraîche en échange de touries. C’est ainsi que, progressivement,s’est installée une dynamique de partage au sein du magasin. On y dépose un livre que l’on a aimé en repartant avec celui qui nous est proposé parmid’autres. On y écrit sur une fiche un truc ou astuce pas cher et respectueux de la nature, du domaine du nettoyage, de la beauté et du bien-être. A terme, il estprévu que les meilleurs conseils pratiques soient réunis dans un petit livre à distribuer au public.

Faire se rencontrer les différentes tranches d’âges

« Mon souhait est d’instaurer une dimension intergénérationnelle », commente Anne Watteyne qui renoue ainsi avec sa fibre sociale. Une démarche qui n’apas échappé au comité organisateur de « Carrefours des générations »2, l’initiative impulsée par la Fondation RoiBaudouin3 qui s’est concrétisée le week-end des 25 et 26 avril. Pour préparer ces deux jours, la trentaine de communes ayant répondu présent asuscité l’adhésion d’acteurs locaux des mondes associatif, culturel, public et du privé. L’objectif étant de proposer un riche programmed’activités visant à faire se rencontrer les enfants, les adolescents, les jeunes, les médiors et les seniors.

C’est ainsi que la boutique de produits bio d’Anne Watteyne s’est retrouvée dans l’aventure avec pas moins de 59 autres ambassadeurs, Philippeville étant lacommune qui a proposé le programme le plus copieux.

Du tournoi intergénérationnel de pétanque au pique-nique agrémenté de contes en passant par la rencontre des anciens et jeunes du patro – le mouvement dejeunesse venant de fêter ses 50 ans -, l’offre d’activités était diversifiée.

Potager, covoiturage et bouts de PHI’SEL

Cependant, ces 25 et 26 avril, là où l’on s’attendait à trouver une fourmilière, c’est une commune fonctionnant au ralenti que l’on aarpentée. Certes pas par manque d’enthousiasme des différents ambassadeurs qui étaient bien présents, mais en raison d’un public qui n’a guèrerépondu à l’invitation.

On ne peut dès lors que se réjouir en découvrant dans le programme porté par le comité organisateur philippevillois que la participation à «Carrefours des générations » dépassait la volonté de se présenter comme une vitrine de l’intergénérationnel. L’initiative a effetété l’occasion d’annoncer des projets s’inscrivant dans le temps, comme l’organisation d’un service de covoiturage durant le week-end ; la créationd’un potager collectif ergonomique accessible aux personnes âgées. Ou encore – et non des moindres – le projet PHI’SEL4 – réseau d’entraide localbasé sur l’échange de biens, de services et de savoirs. Outre qu’il contribue à mettre en contact des personnes d’horizons divers PHI’SEL permet aussià différentes générations de se rencontrer. Idéal par exemple, en ce moment : l’offre d’aide d’un aîné à la préparationdes examens, en échange de travaux de jardinage.

« L’intergénérationnel n’est pas un thème facile », confirmait Jean-Pierre Goor, responsable de projets à la Fondation Roi Baudouin pourexpliquer le relatif intérêt manifesté par le public. Il n’a cependant pas manqué de souligner le nombre total de 650 ambassadeurs ayant apporté leur pierreà l’édifice, ainsi que la contagion culturelle qui a fait naître de nouvelles initiatives.

1. Commune de Philippeville :
– site : www.philippeville.be
2. Carrefours des générations :
– site : www.carrefoursdesgenerations.be
3. Fondation Roi Baudouin :
– adresse : rue Brederode, 21 à 1000 Bruxelles
– site : www.kbs-frb.be
4. PHI’SEL :
– adresse : rue de France, 1 à 5600 Philippeville
– contact : Muriel Sainthuile
– tél. : 071 61 49 76
– courriel : ppp.philippeville@scarlet.be

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