Plusieurs opérateurs flamands1 ont regroupé leur énergie et constitué un nouveau fonds de participation de l’économie solidaire. « Rassembler et trouver ducapital risque reste un problème majeur pour l’économie sociale, explique Bert Van Thienen, directeur du Hefboom2 et initiateur du projet. Ce fonds est en quelque sorte unemanière de partager le risque entre différents opérateurs de l’économie sociale flamande, les pouvoirs publics et même des entreprises privées. Outre laresponsabilisation de chacun, il nous permet de travailler ensemble. Un pas de plus vers l’économie solidaire… »
Le fonds sera lancé officiellement le premier mai. D’ici-là, les partenaires espèrent réunir un montant de 81 millions de francs belges, réparti pour un tiers entreorganisations de l’économie sociale flamande (Hefboom, Febecoop, Netwerk Vlaanderen, Triodos, Kanaal 127, Vitamine W…) pour un autre tiers auprès des autorités publiques(pour lesquelles un accord de principe du gouvernement flamand est acquis par le biais des ministres Landuyt3 et Van Mechelen4) et le dernier tiers auprès d’instances privées, sans plusde précisions. À ce stade, on parle juste de banques ou de holdings privés d’investissement. « Notre objectif est de pouvoir donner au fonds une étendue locale, c’estpourquoi nous élaborons également un partenariat avec les provinces », explique Bert Van Thienen.
Qui pourra bénéficier de cet argent ? Première condition : le siège de l’organisme bénéficiaire doit être situé en Flandre. Les principesconstitutifs du fonds étant basés sur la définition de l’économie sociale du VOSEC5, les organisations se rapprochant de ces critères de définition serontbien placées pour introduire une demande de financement. On parle de critères ou plus-values sociétales (mise à l’emploi, respect de l’environnement, contribution audéveloppement durable), de fonctionnement démocratique, de transparence, de qualité des relations internes et externes, et de critères économiques (fonctionnant surle marché, efficience économique, de continuité et de rentabilité). On note cependant que le statut juridique ne joue aucun rôle, ni le fait d’être tributairede subsides pour une partie de ses activités.
« Sans pouvoir encore préciser d’objectifs affinés, sur une année de fonctionnement, nous espérons investir 20 millions sous la forme de participation en capital dansdifférents projets et 10 millions en prêts subordonnés6 », explique Bert Van Thienen.
1 Hefboom, Febecoop, Netwerk Vlaanderen, Triodos, Kanaal 127, Vitamine W…
2 Hefboom, Rue du Progrès, 303 à 1030 Bruxelles, tél. : 02 201 04 10.
3 Ministre flamand de l’Emploi et du Tourisme, rue aux choux 35 à 1000 Bruxelles, tél. : 02 553 25 11.
4 Ministre flamand de l’Economie, CAE, Quartier Arcades, Bloc F (6ème étage) à 1010 Bruxelles, tél. : 02 553 64 11.
5 Vlaams Overleg Sociale Economie vzw, regroupe une série d’opérateurs autour d’une définition de l’économie sociale proposée en 1997.
6 Prêt à risque. En cas de faillite, ce type de prêt n’est pas prioritaire dans les créances à rembourser.
Archives
"Nouveau fonds : 81 millions pour l'économie solidaire flamande"
serge
26-03-2001
Alter Échos n° 94
serge
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