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Regard critique · Justice sociale

Ne m'appelez plus jamais CJEF

Les arrêtés d’application pour le nouveau Conseil de la jeunesse ont été pris. Reste à organiser des élections pour désigner sesreprésentants.

12-06-2009 Alter Échos n° 275

La mise en place du nouveau Conseil de la jeunesse, plus représentatif et efficace, est en bonne voie. Reste à dénicher les candidats pour siéger dans sonassemblée générale : avis aux amateurs !

Le décret de la mise en place du nouveau Conseil de la jeunesse a été voté le 14 novembre 2008. Non sans susciter quelques grincements de dents, on s’en souvient,puisque les 86 organisations de jeunesse (OJ) reconnues, toutes-puissantes dans l’ancienne formule, se voient obligées de partager leurs places dans l’assembléegénérale (AG) avec les fédérations d’étudiants, les centres de jeunes et les structures d’Aide à la jeunesse. Une manière pour le cabinetTarabella de rendre le CJEF1 un peu plus représentatif du secteur, plus efficace – le nombre de sièges a été sérieusement restreint – etcréatif. L’âge maximum pour siéger a par ailleurs été ramené de 35 à 30 ans et le nom de l’organe sera bientôt « Conseil de la JeunesseWallonie-Bruxelles (CJWB) »: exit le « CJEF »…

« Les choses avancent. Les arrêtés d’application ont été pris il y a quelques semaines, l’agrément devrait arriver et il restera àorganiser des élections pour déterminer qui siégera », assure Carlos Crespo, en charge du dossier chez le ministre Marc Tarabella (PS). Le texte prévoit quel’assemblée générale comptera un minimum de trente membres et un maximum de cinquante, répartis entre les différents types de structures d’origine, un quotade 10 % étant dévolus aux porteurs « d’initiatives collectives de jeunes », non identifiés à l’une ou l’autre structure.

« CJEF cherche candid. j. & dyn. »

Les tensions aplanies, l’énergie est à présent consacrée à l’organisation des élections qui vont permettre de constituer l’AG. Lescandidats devront dorénavant « faire campagne » et se présenter tous les deux ans pour un mandat renouvelable deux fois (soit six ans maximum). Ce n’est pas possiblede faire venir tout le monde au même endroit pour voter de manière classique. On va donc prévoir une page web pour faciliter l’organisation, à la fois de laprésentation des candidats et l’élection proprement dite », explique Alexandre Azer-Nessim, secrétaire général du CJEF.

La difficulté est évidemment de toucher un maximum de personnes, notamment les jeunes qui ne sont inscrits dans aucune structure organisée. « Pour la communication, onva passer par les relais habituels, faire des réunions d’information mais aussi essayer d’avoir accès à des médias grand public, comme les radios de la RTBF.Cela dit, nous sommes conscients de nos limites, surtout pour cette première fois. On s’aventure dans un tout nouveau fonctionnement, je pense que personne ne s’attend à ceque l’on soit opérationnel tout de suite. Il va falloir un petit temps d’adaptation. Mais globalement, si nous allons perdre en termes d’expérience politique, je penseque nous gagnerons sur le plan du discours. La future équipe sera nettement moins dans le jeu institutionnel, moins dépendante des structures existantes, ça devrait lui permettred’être plus pertinente et offensive. »

Pour Brice Many, secrétaire général du Conseil de la jeunesse catholique2, les préoccupations à venir sont avant tout qualitatives. « Avec cenouveau CJ plus ouvert, il ne faut pas tomber dans le piège de l’exhaustivité, se dire que dorénavant, tous les jeunes seront représentés. Le vrai défià relever sera de remettre des avis de qualité, qui puissent avoir un impact. Un autre défi sera celui des moyens. » Car si les subsides ont étéaugmentés pour passer de 93 000 à 150 000 euros, les missions du nouveau Conseil sont aussi nettement plus ambitieuses, notamment en termes de décentralisation del’action.

Des défis qui imposent que ce nouveau Conseil soit effectivement composé de jeunes engagés et motivés, prêts à jouter pour défendre lesintérêts de tous. Mais avant d’en arriver là, il faudra des candidats et des votants. Une autre gageure… Car comment s’assurer, sans porter atteinte à la vieprivée et à la confidentialité du vote, que les électeurs sont bien des jeunes âgés de 16 à 30 ans et qu’ils ne voteront qu’une seule fois? « Nous sommes relativement confiants sur ce point… Le Conseil de la jeunesse est certes un organe important, mais les enjeux de l’élection ne sont sans doute passuffisants pour susciter des magouilles et tricheries… », assure Alexandre Azer-Nessim.

1. Conseil de la Jeunesse d’expression française
– adresse : bd Léopold II, 44 à 1080 Bruxelles
– tél. : 02 413 29 30
– site : www.cjef.be
2. Conseil de la jeunesse catholique (CJC) :
– adresse : rue de la Charité, 43 à 1210 Bruxelles
– tél. : 02 230 32 83
– site : www.cjc.be

aurore_dhaeyer

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