C’est d’octobre 99 à juin 2000 que 16 personnes handicapées bénéficiant du minimex (8 du CPAS de Mons et 8 autres du CPAS de La Louvière) ont suivi unepréformation en « technique à l’environnement ». Celle-ci était coordonnée par l’AWIPH-Mons, par les CPAS des deux communes, par le Service environnement de la Ville de LaLouvière1 ainsi que par l’asbl « Phragmites »2.
Michel Charlot, directeur du bureau régional de l’Awiph Mons tire de cette expérience un bilan en demie-teinte. « Tout d’abord, cette démarche était une premièretentative d’activation de différents partenaires autour d’une même formation. Il est donc normal que nous ayons rencontré des problèmes. Avant de les aborder, on peut dired’ores et déjà que c’est un succès au niveau des personnes handicapées3 puisque 14 des 16 personnes invitées à cette formation, sous statut article 60, ensont sorties satisfaites. Elles n’ont donc pas eu à subir directement les conséquences des difficultés rencontrées durant ces 9 mois. Quant aux difficultés, ellesont été de plusieurs types : certaines sont la conséquence de conflits, latents et antérieurs à cette formation, entre les différentes structures en jeu.D’autres sont liées à la culture, elle aussi différente, selon les partenaires. En effet, deux fois par semaine, les responsables de l’asbl Phragmites assuraient la formationthéorique en matière de flore, de faune, d’embellissement du cadre de vie, d’entretien des écosystémes, etc, tandis que les trois jours restants consistaient en une miseen pratique du savoir coordonnée par le service environnement du CPAS de Mons et par le service environnement de la Ville de La Louvière. Nous nous sommes rendus compte que l’aspectpratique était souvent en décalage par rapport à l’aspect théorique. Pourquoi ? Sans doute parce que le travail demandé au personnel des Services environnement desvilles partenaires ne correspond pas exactement à l’objectif plus écologique sous-tendu par la part de formation assurée par l’asbl Phragmites. »
« D’autre part, continue Michel Charlot, pour déterminer les sites où mettre en pratique cette formation, nous avons eu aussi quelques difficultés, dans la mesure où notreinitiative est venue chambouler les plans de gestion environnementale programmés de longue date par les communes ou par les CPAS, ou parce que, si le CPAS peut disposer d’un site naturel, telque par exemple le bois d’Obourg, ce dernier se révéla en fait être sous la tutelle du service des Eaux et Forêts. »
Ceci dit, il n’en reste pas moins vrai que les services inhérents à cette formation (fauchage, entretien des berges, création de pièces d’eau, etc) répondentà des attentes auxquelles ni les services habilités au niveau des entités administratives (communes, provinces et régions), ni les sociétés privées,ne peuvent ni ne souhaitent répondre. Reste à convaincre les entités de la qualité potentielle de cette formation et du moindre coût de sa mise en fonction, sousforme de création d’entreprise à finalité sociale ou d’entreprise d’insertion. Selon nos informations, il apparaît que l’IOS de Pâturages seraitintérressé par ce type de nouveaux boulots.
1 Car le CPAS de la cité des Loups ne dispose pas, au contraire de celui de Mons, d’un service-environnement.
2 Phragmites asbl (réaménagement de sites désaffectés, études sur l’écologie et la biodiversité, etc.), Mme Dendal, rue des Ecossais 16 à 7034Mons-Obourg, tél. : 065 36 10 22.
3 Il s’agit essentiellement de personnes handicapées mentales et/ou sociales.
Archives
"Mons-La Louvière : article 60, personnes handicapées et entretien des écosystèmes"
Alter Échos
24-07-2000
Alter Échos n° 79
Alter Échos
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