VD’ici peu, la construction d’une tour translucide de neuf mètres devrait être finalisée au coin de la rue Dupont et de la rue Linné à Schaerbeek. Elle prendra laplace de ce qui était devenu un véritable dépotoir depuis près de 20 ans. L’idée d’un tel projet s’est concrétisée au sein de l’asbl City mine(d) 1sous le nom de «Limite Limite».
La demande émane de Steven Degraeve 1 une personne active dans le milieu des associations de quartier néerlandophones. Désirant donner une meilleure image du quartier, il a faitappel à l’asbl City mine(d) pour la mise sur pied d’un projet original. «Le but était d’avoir un impact très visuel, poursuit Jim Segers de City mine(d). Le projet devaitavoir un potentiel fort pour s’imposer comme image du quartier. Il fallait d’une part fermer le coin, parce qu’il était utilisé comme dépotoir, et d’autre part le laisser ouvert,car il y avait une demande pour un parc». Chris Rossaert, l’architecte, a donc opté pour une tour : «Il fallait faire autre chose qu’un banc et un parc, d’où l’idéed’une tour qui sorte de sa base et rentre dans la rue. L’avantage est qu’elle est visible même de loin. Il faut attirer l’attention de l’extérieur sur ce quartier».
Un des objectifs est donc de tirer ce quartier de l’oubli. «Ce qui est assez exceptionnel pour ce quartier, c’est qu’il n’y a pas de contrat de quartier, précise Jim Segers. Jusqu’iciles interventions se sont toujours faites sur des quartiers limitrophes. Entre les deux, c’est plus obscur, cela reste un quartier à éviter, voire à oublier. Pour nous, l’enjeuest de le remettre en évidence comme quartier d’habitation, plutôt que comme quartier de transit. Les habitants n’y restent en moyenne que deux ans. Le plus souvent, parce qu’ilsn’investissent pas dans leurs maisons. Personne ne sait si l’endroit va ou pas devenir une extension du quartier administratif de la gare du nord». Ce quartier n’a pas de nom, on le situetoujours par rapport aux quartiers voisins, limite quartier nord, ou Brabant, ou Gaucheret. D’où le nom du projet, «Limite Limite», qui fait aussi référence aucaractère limité des moyens mis en œuvre.
Côté finances, City mine(d) a sollicité la Fondation Roi Baudouin dans le cadre du programme «Quartiers de vie». Pour bénéficier de cette intervention,l’asbl a dû trouver un partenaire privé. La banque Morgan, située dans le quartier nord, a accepté d’investir 360 000 francs dans le projet. «A côté decela, les fournisseurs nous ont fait des prix exceptionnels, déclare Jim Segers. Au niveau de la main-d’œuvre, l’école APAJ 3 intervient pour la gestion du projet, ainsi que lamission locale de Schaerbeek avec cinq PTP (Programme de transition professionnelle). Quant à Chris Rossaert, il travaille bénévolement … En tout, la construction vacoûter 400.000 francs. Le reste du budget nous servira à réaliser des initiatives en faveur de cette image du quartier et à intégrer la tour».
Initialement prévu pour être terminé en mai, le chantier a été prolongé jusqu’au 15 juillet. «Il est difficile d’estimer combien de temps allait durerle chantier, explique Chris Rossaert. Personne ne connaissait ce type de travail. De plus, nous ne travaillons ni avec du matériel professionnel, ni avec des professionnels. Il faut aussitenir compte de l’aspect formation, donc il est impossible de mettre la pression. Il faut laisser la place à l’erreur, parce que les gens sont là pour apprendre. L’objectif est de lesrendre plus professionnels». La rentabilité est avant tout sociale, conclut Jim Segers.
1 City mine(d) : nouvelle adresse : Vandendriesschenlaan 11 à 1150 Bruxelles, tél. : 02/ 779 59 00.
2 Rue Dupont 27 à 1030 Bruxelles, tél. : 02/ 219 18 40.
3 Un noyau dur de quatre écoles supporte le projet : il s’agit de l’APAJ, l’école d’architecture Sint-Lukas, la Vlamse Economische Hogeschool et la Sociale Hogeschool.
Archives
« Limite Limite : une tour pour revitaliser un quartier »
Alter Échos
21-06-1999
Alter Échos n° 55
Alter Échos
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