Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Archives

Les offres d’emploi voyagent. Et les chômeurs?

Le 24 février 2005, les Régions wallonne et bruxelloise, les Communautés flamande et germanophone, et la Commission communautaire française (Cocof) signaient un accordde coopération concernant la mobilité interrégionale des chercheurs d’emplois.

16-06-2006 Alter Échos n° 210

Le 24 février 2005, les Régions wallonne et bruxelloise, les Communautés flamande et germanophone, et la Commission communautaire française (Cocof) signaient un accordde coopération concernant la mobilité interrégionale des chercheurs d’emplois.

Un an plus tard, une première concrétisation en a été rendue publique : les différents services régionaux de l’emploi (Orbem à Bruxelles, Foremen Wallonie et VDAB en Flandre) se communiqueront désormais à toute une série d’offres d’emploi susceptibles d’intéresser leurs homologues, qui pourront les diffuserauprès de « leurs » demandeurs d’emploi. C’est ce qu’ont annoncé les trois administrateurs généraux des services publics régionaux de l’Emploi : EddyCourthéoux (Orbem), Jean-Pierre Méan (Forem), Fons Leroy (VDAB), lors d’une conférence de presse commune… dans les locaux de la SNCB !

Ce n’est pas pour marquer des velléités de refédéralisation des politiques d’emploi, que le lieu avait été choisi mais bien pour illustrer l’avantage queretirent les trois organismes régionaux – regroupés dans le consortium des services publics de l’Emploi – à collaborer sur des dossiers précis. Parmi lesquels,celui des 1 500 nouveaux engagements à effectuer à la SNCB d’ici à la fin de l’année 2006, pour palier le vieillissement et le départ à la retraite denombreux agents.

Quelles offres?

En matière d’échanges d’offres d’emploi, toutes les bases de données ne seront évidemment pas fusionnées. Pour pouvoir être échangée, uneoffre devra être classée dans au moins une des quatre catégories suivantes :
• les offres appartenant aux listes des fonctions critiques de l’organisme « receveur » ;
• les offres qui restent non satisfaites pour une durée particulièrement longue ;
• les offres émanant d’employeurs qui engagent pour un siège se trouvant dans une autre région que celle du service d’emploi contacté par l’employeur ;
• les offres correspondant à des fonctions très spécifiques pour lesquelles le plus difficile sera de trouver des candidats au profil adéquat.

Le premier résultat du processus, visible depuis le 1er juin, est une augmentation du nombre d’offres disponibles sur chacun des sites des trois organismes. Ainsi, en ce quiconcerne l’Orbem, Eddy Courthéoux annonce un quasi triplement : on serait passé de 1.788 annonces en mai à 5.267 en juin (dont 2.457 en région bruxelloise), aprèsla mise en œuvre de l’accord.

Une association positive

Pour le Forem, Jean-Pierre Méan a tenu à préciser que cet accord ne constitue qu’un avant-gout des collaborations à venir entre services publics de l’Emploi, maissurtout que l’association est positive, et certainement pas dirigée contre d’autres, par exemple les entreprises d’intérim1.

Reste à voir, aussi, comment les facilitateurs de l’Onem interpréteront le refus d’un « emploi convenable » situé à Vilvorde par un chômeurrésidant à Clabecq, sachant que les balises contenues dans la « loi chômage » sont au nombre de deux : l’emploi ne peut entraîner une absence journalièredu domicile d’une durée supérieure à douze heures ou un déplacement journalier qui dépasserait quatre heures.

1. Une déclaration d’autant plus crédible que l’administrateur général du Forem vient de recevoir le prix 2006 de Federgon, la fédération des partenairesprivés de l’Emploi, pour « sa vision et son engagement personnel dans l’amélioration du marché du travail ». À la tête du Forem depuis 1989, Jean-PierreMéan aurait réussi « la mutation d’un service public essentiellement axé sur l’accompagnement des chômeurs en une institution résolument tournée versles besoins des entreprises qui recrutent, et ce, au bénéfice des candidats à l’emploi. »

Edgar Szoc

Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, notamment ceux en lien avec le Covid-19, pour le partage, pour l'intérêt qu'ils représentent pour la collectivité, et pour répondre à notre mission d'éducation permanente. Mais produire une information critique de qualité a un coût. Soutenez-nous ! Abonnez-vous ! Et parlez-en autour de vous.
Profitez de notre offre découverte 19€ pour 3 mois (accès web aux contenus/archives en ligne + édition papier)