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Regard critique · Justice sociale

Le 19 janvier dernier, le Conseil des ministres de l’Union européenne adoptait les lignes directrices pour les politiques de l’emploi des États membres en 20011. Ce document faitpartie du nouveau paquet emploi que viennent compléter le rapport 2000, déjà finalisé, et les recommandations aux États membres, en voie de réalisation.Dopée par le sommet de Lisbonne, la société de la connaissance reçoit un traitement de faveur particulier parmi les lignes directrices. Et un grand défi estproposé pour la décennie en cours. Les États membres devraient envisager de fixer des objectifs nationaux d’augmentation du taux d’emploi en lien avec les objectifseuropéens visant à atteindre d’ici à 2010 un taux d’emploi total de 70 % et un taux d’emploi supérieur à 60 % pour les femmes.
Agir au niveau local
Une nouveauté se dégage par rapport au paquet précédent. Le rôle de l’action locale et régionale pour l’emploi comme moteur du second pilier « Espritd’entreprise et création d’emplois ». Son importance est ainsi soulignée au côté de la stratégie européenne coordonnée pour l’emploi, initiée parle processus de Luxembourg et des plans d’action nationaux2. Il est vrai que le potentiel de création d’emploi à ce niveau est prometteur.
Le Conseil invite ainsi tous les acteurs à l’échelon régional et local, y compris les partenaires sociaux, à se mobiliser en identifiant le potentiel de créationd’emploi au niveau local et en renforçant les partenariats dans cette optique. Tout en approuvant cette idée, la Confédération européenne des syndicatsconsidère qu’elle doit concerner aussi de manière égale les trois autres piliers des lignes directrices pour l’emploi, c’est-à-dire la capacité d’insertionsocioprofessionnelle, la modernisation de l’organisation du travail et la promotion de l’égalité des chances3.
Le rôle de l’économie sociale est par ailleurs mis en exergue quant à sa capacité de création d’emploi, en particulier pour la fourniture de biens et servicesliés aux besoins non encore satisfaits par le marché. Les États membres sont donc invités à réduire les obstacles qui empêchent le développementdu troisième secteur
Prolonger la vie active
Le Conseil engage les États membres à apporter de profonds changements dans les attitudes sociales qui prévalent à l’égard des travailleurs âgés. Danscet esprit, il s’agit de développer des politiques destinées à prolonger la vie active dans le but d’améliorer la capacité des travailleurs âgés et lesmesures d’incitation à leur intention afin qu’ils restent le plus longtemps possible dans la population active. Un accès suffisant à l’éducation et à la formation,des formules de travail souples et une révision des systèmes d’imposition et d’allocation doivent contribuer à cet objectif. Un chemin que la Belgique tarde à empruntermalgré les (supposées) pénuries de main-d’œuvre…
1 Journal officiel des CE, L22/18, 24.1.2001.
2 Résolution du Conseil extraordinaire de Luxembourg des 20 et 21 novembre 1997, JO C 30 du 28.1.1998, p. 1.
3 Communication de la Commission : « Agir au niveau local pour l’emploi » (COM(2000) 196 final, adopté le 7 avril 2000, Commentaires de la CES, novembre 2000.

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