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Les CPAS bruxellois s’arc-boutent sur leurs missions sociales face aux plans d’assainissement

À l’heure où les différents CPAS bruxellois concoctent leur budget pour la rentrée, la conférence des 19 présidents des CPAS bruxellois tire lasonnette d’alarme. « Il nous a paru important d’attirer l’attention sur la pression que la Région exerce sur les communes en difficultés financières, afinque leur CPAS participe à l’effort d’assainissement », a expliqué Yvan Mayeur, président du CPAS de Bruxelles-Ville et président de la conférencedes CPAS, lors d’une conférence de presse organisée le 17 juin dernier.

28-07-2005 Alter Échos n° 145

À l’heure où les différents CPAS bruxellois concoctent leur budget pour la rentrée, la conférence des 19 présidents des CPAS bruxellois tire lasonnette d’alarme. « Il nous a paru important d’attirer l’attention sur la pression que la Région exerce sur les communes en difficultés financières, afinque leur CPAS participe à l’effort d’assainissement », a expliqué Yvan Mayeur, président du CPAS de Bruxelles-Ville et président de la conférencedes CPAS, lors d’une conférence de presse organisée le 17 juin dernier.

Entouré d’Anne Herscovici, présidente Écolo du CPAS d’Ixelles, et de Godeliva Fafchamps, présidente MR du CPAS de Koekelberg, Yvan Mayeur a clairementpointé du doigt la tutelle régionale qui exerce la tutelle sur les communes « dont les responsables ne connaissent strictement rien aux CPAS » (sic). Et de citer latentation de certains bourgmestres à diminuer la dotation communale aux CPAS, sous prétexte que ceux-ci bénéficient de nouvelles recettes de la part dufédéral. « On entend même poindre par-ci par-là des discours du type “que les CPAS se limitent à ses missions techniques” », ajoute,courroucé, Yvan Mayeur.

« Il faut savoir de quoi on parle ! Tout d’abord, l’argent reçu du fédéral ne peut en aucun cas aller dans l’escarcelle de la commune, il s’agitde subsides qui doivent être affectés à nos nouvelles missions de médiation de dette pour ce qui concerne, par exemple, l’argent reçu du Fonds énergie;quant aux 250 euros par ouverture de dossier, ils doivent être employés pour compenser les charges administratives que nécessite le supplément de dossiers qu’a induitla réforme du minimex et pour engager du personnel supplémentaire pour la remise au travail. Tout subside qui doit être affecté à l’intérieur du CPASmais qui ne permet en aucun cas aux communes de diminuer leur dotation au CPAS. C’est en quelque sorte de l’argent “immunisé”. » « Si on nous prive de cesaides, comment allons-nous répondre aux obligations qui nous sont imposées ? Déjà que nous ne disposons pas d’assez de personnel ! », surenchérit madameFafchamps, présidente du CPAS de Koekelberg.

La tutelle régionale ne comprend pas nos missions

Le problème, insiste les trois présidents de CPAS, c’est que la tutelle régionale ne comprend pas que ces nouveaux moyens donnés par le fédéral auxCPAS ne doivent pas servir pour alléger l’aide que les communes donnent à leur CPAS. « C’est faire porter de plus un choix d’assainissement sur le dos des plusfaibles. Il y a là un discours pseudo-technique qui cache mal un discours politique qui en clair signifie “en période d’assainissement, sabrons d’abord dans le social!” C’est effectivement un choix politique mais alors à eux à assumer devant la population ! » Le trio ne s’arrête pas là et remet égalementen cause la définition même de « missions légales ». « Ils veulent qu’on s’en tienne à nos missions légales ? Que fait-on des 25maisons de repos gérées par les 19 CPAS bruxellois, on les ferme ? Elles ne font pas partie de nos missions stricto sensu ! Va-t-on supprimer les aides à domicile, les servicesde repas-chaud, les dispensaires, les haltes-garderies, les magasins de seconde main, etc. ? Il faut savoir ce que l’on veut ! »

La situation catastrophique de Schaerbeek, l’annonce de l’arrivée d’un commissaire de gouvernement régional et les dernières déclarations en lamatière du bourgmestre de Schaerbeek, Bernard Clairfayt, FDF, vis-à-vis du CPAS de la ville, ne sont évidemment pas étrangères à l’énervementdes présidents de CPAS. Le CPAS de Saint-Gilles a également eu difficile à faire comprendre aux fonctionnaires de la tutelle que l’argent dévolu à certainesmissions du CPAS ne pouvait passer dans l’escarcelle communale. « Il ne faut toutefois pas qu’on se trompe de discours, précise Yvan Mayeur, nous sommes solidaires descommunes dans les efforts d’assainissement à faire mais il faut bien distinguer les choses. Le fonctionnement et la gestion du CPAS d’une part et là, à chacun deprendre ses responsabilités en matière d’assainissement. Et par ailleurs, les missions sociales au bénéfice des citoyens de la commune. Il ne faudrait pas queSchaerbeek serve de banc d’essai et que l’on crée une jurisprudence qui désignerait des missions superflues qui pourraient tout simplement être supprimées, nousne lâcherons pas nos missions sociales, nous disons : no pasarán ! »

1. Conférence des présidents et secrétaires de CPAS de la Région de Bruxelles-Capitale, secrétariat : R. Glineur – CPAS de Bruxelles, rue Haute 298Aà 1000 Bruxelles, tél. : 02 543 60 22, fax : 02 543 61 27, e-mail : pres.1000@cpasbru.irisnet.be

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