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Regard critique · Justice sociale

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Le Serv a réalisé une étude sur les entreprises socialement responsables en Flandre

Soucieuses d’écologie, de développement durable et d’équité dans les rapports entre le Nord et le Sud, elles ont suffisamment le vent en poupe pour que le Serv(conseil social et économique de Flandre) leur consacre un rapport et une journée d’études.

19-10-2007 Alter Échos n° 238

Soucieuses d’écologie, de développement durable et d’équité dans les rapports entre le Nord et le Sud, elles ont suffisamment le vent en poupe pour que le Serv(conseil social et économique de Flandre) leur consacre un rapport et une journée d’études.

Pour Dirk Le Roy et Ans Rossy, les auteurs de l’étude commanditée par le Serv1, une entreprise socialement responsable, c’est avant tout une entreprise qui,volontairement, tient compte de l’impact social et environnemental de ses activités bien au-delà de ce qui lui est imposé par la loi. Un schéma de fonctionnement quiimplique automatiquement les fournisseurs, les clients, le personnel, l’environnement immédiat et surtout les produits, avec la notion clef de durabilité. Exemple : une entreprisea commencé à proposer des dalles de tapis plain en leasing plutôt que de les vendre. Comme elle récupère les dalles à la fin du contrat deleasing, elle s’est mise à chercher une matière première qui permette à ces dalles d’être réutilisables à 100 %. Contre-exemple :une entreprise s’est rendu compte que dans certains pays, passer une commande urgente pouvait avoir pour conséquence le fait que des enfants soient engagés commemain-d’œuvre supplémentaire pour terminer dans les délais.

En Flandre, le terme « Responsabilité sociale des entreprises» (RSE en français, MVO en néerlandais) est utilisé depuis 2000. En Europe, les pays du Nordsont en avance en la matière, et ceux du Sud plus à la traîne. La Région flamande occupe environ le milieu du classement. Du fait de la loi sur le développementdurable votée cette année, la Belgique se trouve pourtant à la pointe en matière législative mais ceci ne se manifeste pas directement au niveau de la dynamique desentreprises. Sur le terrain, il y a une série de sociétés qui se préoccupent de RSE mais aussi tout un groupe qui ne fait rien. Et très peu pensent RSE de Aà Z. Les entreprises qui travaillent pour les consommateurs finaux tendent à en faire plus que celles qui ont d’autres entreprises comme clients. Et celles qui agissent dans cesens communiquent de manière fort peu efficace sur le sujet, alors que la communication est un élément clef pour motiver tous les maillons de la chaîne.

Enfin, les PME sont souvent trop submergées par la gestion quotidienne pour se préoccuper de RSE. Dans ce cas, il est important que quelqu’un soit désignéresponsable de cet aspect des choses, en plus du chef d’entreprise lui-même. Pour promouvoir la RSE, l’accent est souvent mis sur les aspects win-win. Ainsi, dans uneentreprise, entre 4 et 12% des matières premières finissent en déchets. Mais les économies d’énergie et la satisfaction du personnel peuvent égalementreprésenter des gains de productivité.

Aussi un intérêt économique…

L’étude montre aussi que les PME soucieuses de RSE tendent à être plus innovantes que les autres, ce qui leur ouvre de nouveaux marchés. À l’inverse,le manque d’intérêt pour la RSE peut coûter des marchés aux entreprises. Ainsi, soulignent les auteurs, pour les grands chantiers liés àl’organisation de la coupe de football en Afrique du sud en 2010, aucune entreprise belge n’a été retenue lors des adjudications : aucune ne répondait à la loisud-africaine sur le Black Empowerment, laquelle impose une certaine politique de diversité ethnique au niveau de l’embauche.

Faudrait-il légiférer en matière d’entrepreneuriat responsable ? L’expérience montre que lorsqu’un grand nombre d’entreprises a adopté uncertain code de conduite et que seule une minorité d’entreprises fait encore de la résistance, une demande émergera en ce sens, au nom de la « concurrencedéloyale » exercée par les firmes récalcitrantes. Cette année, les journées entreprises flamandes (c’était le week-end des 6 et 7 octobre)étaient placées sous le signe de la RSE et les prix décernés dans ce cadre également. Le premier prix est allé à Ecover, le fabricant de produitsécologiques de nettoyage établi à Malle, en Campine depuis 1980, qui a construit la première usine écologique au monde en 1992 et qui choisit tous ces fournisseursselon des critères « sociaux, éthiques et écologiques ».

Le prix de la PME est allé à Asap Photographic Services, un laboratoire photo de Wilrijk (Anvers) qui utilise l’eau de pluie, l’énergie solaire et économisel’énergie à tous niveaux mais applique également pour ses six employés un système d’horaires flexibles avec semaine de quatre jours. Enfin, parmid’autres initiatives on peut citer celle de la ville d’Anvers qui a désigné un responsable RSE en la personne de Brecht Lootens. Au programme : discrimination positive auniveau de la politique du personnel, achat de produits écologiques et/ou issus du commerce équitable.

1. Pour télécharger le rapport :
http://www.maatschappelijkverantwoordondernemen.be/…/Rapport.html

Pierre Gilissen

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