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Le RPE : nouveau réseau informatique entre l'Orbem et ses partenaires

Simplifier, harmoniser, mutualiser. Tels sont les buts que l’Orbem1 s’est fixés en développant le RPE2 (Réseau des plates-formes locales pourl’emploi). Désormais fonctionnel, le réseau faisait l’objet, ce 16 décembre, d’une présentation à la presse, par Benoît Cerexhe, ministrebruxellois de l’Économie et de l’Emploi, Eddy Courthéoux, directeur de l’Orbem, et l’équipe des concepteurs.

11-01-2005 Alter Échos n° 179

Simplifier, harmoniser, mutualiser. Tels sont les buts que l’Orbem1 s’est fixés en développant le RPE2 (Réseau des plates-formes locales pourl’emploi). Désormais fonctionnel, le réseau faisait l’objet, ce 16 décembre, d’une présentation à la presse, par Benoît Cerexhe, ministrebruxellois de l’Économie et de l’Emploi, Eddy Courthéoux, directeur de l’Orbem, et l’équipe des concepteurs.

Le réseau informatique rassemble actuellement les neuf missions locales et leurs antennes, tous les partenaires de recherche active d’emploi (RAE), le VDAB et l’ensemble des 14partenaires néerlandophones, 17 CPAS sur 19, et 67 % des opérateurs de formation (30 sur 45). D’ici à la fin mars, l’ensemble des 130 partenaires actuels del’Orbem devrait être connecté à ce réseau qui a pour vocation de s’étendre encore à de nouveaux partenariats publics et privés.

Pourrait par exemple être envisagée une collaboration avec Extranet Interim, autre réseau informatique qui permet, lui, une diffusion privilégiée d’offresd’emploi et de profils de chercheurs d’emploi entre les agences d’intérim, l’Orbem et ses partenaires. Encore en phase expérimentale, ce projet devra êtreévalué avant d’être éventuellement intégré au RPE – avec, pour les agences d’intérim, un statut différent de celui despartenaires actuels.

Le RPE fournit une série de données ayant trait aux demandeurs d’emplois, aux employeurs et aux offres d’emploi. Dans la gestion quotidienne de cette base dedonnées (aussi appelée New Ibis), chaque utilisateur verra l’éventail de ses possibilités d’intervention restreint selon deux axes. Tout d’abord, iln’aura la possibilité d’effectuer des opérations prédéfinies que sur les demandeurs d’emploi qu’il aide (avec l’accord expresse de cesderniers). De plus, tous les utilisateurs du RPE n’auront donc pas accès à toutes les fonctionnalités du réseau. Afin de sensibiliser les utilisateurs de la base dedonnées à ces contraintes et possibilités du système, une formation technique et déontologique a été prévue ; elle s’étale sur 2,5ou 5 jours, selon que l’opérateur soit spécialisé dans la formation ou bien généraliste (mission locale et CPAS).

Pas d’accès pour l’Onem

Lors de la conférence de presse de présentation, Eddy Courthéoux a tenu à démentir catégoriquement les rumeurs3 selon lesquelles la base dedonnées serait consultable par l’Onem. L’inquiétude était en effet forte, dans les milieux de l’insertion, que la combinaison du RPE et du CPP (Contrat deprojet professionnel, qui constitue le volet d’accompagnement du Plan d’activation du chômage) ne transforme ces opérateurs d’insertion en vérificateursmasqués. Pour répondre à ces inquiétudes, l’Orbem précise que la sécurité des données est assurée par plusieurs filtres desécurité constituant un système à authentification forte : tous les utilisateurs se voient attribuer, non seulement le « traditionnel » mot de passe, maisaussi un token, petit générateur de mots de passe variables dans le temps. Les agents et facilitateurs de l’Onem n’en disposeront bien évidemment pas. C’estdonc toujours via la Banque Carrefour de la Sécurité sociale que les transferts de données se feront depuis l’Orbem vers l’Onem.

De plus, les informations qui vont circuler dans ce réseau ne sont pas nouvelles quant à leur nature et étaient déjà transmises par les opérateursà l’Orbem, en vertu de la convention de partenariat. Elles continueront à l’être, mais en temps réel désormais.

Le réseau devrait donc assurer un gain de temps et d’énergie pour le demandeur d’emploi en réduisant les pertes d’informations et les redites : il ne sera eneffet plus nécessaire de répéter son parcours professionnel à chaque nouvel intervenant. De même, une série d’opérations pourront êtredécentralisées (inscription à l’Orbem) ou même devenir superflues (plus besoin de fournir une attestation d’inscription à l’Orbem à unorganisme de formation puisque ce dernier aura accès au réseau et pourra vérifier l’information de lui-même).

Des effets indirects

Par ailleurs, la démarche de mise en réseau des différents partenaires aurait eu certains effets induits en termes de transparence et d’harmonisation des pratiques. Eneffet, lors des réunions préparatoires en ateliers, il est apparu que les acteurs concernés ne mettaient pas nécessairement les mêmes pratiques derrière lesmêmes mots (« remotivation » ou « dynamisation », par exemple)… ou, au contraire, qu’ils donnaient des noms différents à des pratiquesidentiques. Il a donc fallu, pour les besoins du système informatique, remettre à plat le lexique et les pratiques afin d’accroître la lisibilité et lacohérence des encodages.

Dans un futur proche, il se pourrait également que la plus-value informationnelle et statistique engendrée par le réseau fasse apparaître de façon encore pluscriante le déficit en termes d’offre de formation par la Région bruxelloise – surtout si la signature de nombreux CPP devait entraîner une forte hausse de la demandeen la matière (cf. dépêche à ce sujet dans ce numéro).

1. Orbem, bd Anspach 65 à 1000 Bruxelles –
tél. : 02 505 14 11 – fax : 02 511 30 52 –
courriel : info@orbem.be – site : www.orbem.be
2. Signalons que RPE et Réseau Corail font l’objet du dossier du mois du magazine L’insertion, n°55, décembre 2004, téléchargeable sur www.febisp.be

3. Contrairement à ce qu’Alter Echos avait écrit dans son n°176.

Edgar Szoc

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