«Il n’y a pas de mal à se faire du bien !» C’est ainsi qu’on pourrait résumer la philosophie du «Groupe des quatre jeudi (sic)» 1 qui vient juste de soufflersa première bougie. Au départ, l’envie pour Benjamin Lalieux, animateur à l’Espace Malibran à Ixelles (mouvance du Mouvement ouvrier chrétien) et ancienchômeur de longue durée, de regrouper des «sans-emploi» de différents horizons pour se rencontrer, discuter, partager des loisirs. «L’idée de s’adresserprioritairement aux personnes en situation de chômage a semblé toute naturelle, explique Benjamin Lalieux. Les chômeurs vivent plus que d’autres l’isolement, la frustration dumanque de projet ‘réaliste’. Les relations sont rendues plus difficiles par le manque d’argent. Un p’tit ciné, un p’tit resto, une balade dans les Ardennes avec des copains,deviennent des choses problématiques. D’où l’importance de créer un lieu où on pourrait renverser la vapeur. C’est-à-dire recadrer la notion de chômage entant que période, certes douloureuse sur certains plans, mais aussi riche de nouvelles potentialités, non seulement professionnelles mais aussi relationnelles. Avec une ouverture et uneplace aux personnes ayant un emploi ne fut-ce que parce que les travailleurs d’aujourd’hui, seront peut-être les chômeurs de demain et inversement…»
De cette envie est née l’idée de créer à Ixelles, une «maison de jeunes pour adultes», une «maison de quartier», voire une «maison dupeuple». Au cours du mois de mai, premières distributions de tracts au bureau de pointage d’Ixelles, dans les Aldi, Dial, Free Clinic, etc. Invitation est faite à desséances d’accueil et d’information auxquelles chacun est prié d’amener ses envies et ses idées, dans les domaines des loisirs, de la culture, de l’éducation permanente, del’action collective. Des 15 personnes qui ont participé à une de ces séances, la moitié ont accroché au projet. Depuis, le groupe s’est étoffé, il estcomposé à présent de six hommes et huit femmes. Les réunions du jeudi (d’où le nom du groupe, qui évoque aussi l’école buissonnière, lesvacances éternelles), sont passées ensuite au mardi après-midi. Une fois par semaine, ceux qui le veulent se retrouvent pour faire du sport en salle.
«Dès le départ, explique Benjamin Lalieux, il était très clair pour le groupe que nous n’aurions aucune activité politique même si revendiquer le droitaux loisirs pour les chômeurs en est une. Il y a un ras-le-bol très net par rapport aux actions citoyennes et aucune envie de s’exposer».
Une équipe qui se cherche encore mais qui est fermement décidée à continuer la route ensemble. Bien qu’indépendante de toute structure, elle bénéficiedes locaux des Équipes populaires. Fonctionnant sur le bénévolat et sur fonds propre, le groupe a introduit une demande de subsides auprès de la Cocof.
1 Groupe des quatre jeudi, Benjamin Lalieux, Espace Malibran, rue Malibran, 49 à 1050 Bruxelles, tél. : 02/648 61 39.
Archives
« Le « Groupe des quatre jeudi », des chômeurs qui se font du bien »
Alter Échos
10-05-1999
Alter Échos n° 52
Alter Échos
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