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"Le gouvernement a approuvé le rapport sur les discriminations vis-à-vis des diabétiques"

27-08-2001 Alter Échos n° 103

C’est dû à l’évolution de nos habitudes alimentaires, le diabète touche de plus en plus de monde. Et le phénomène est répandu dans de nombreux pays.En Belgique, un groupe de travail a déposé en juillet sur la table du gouvernement fédéral un rapport dénonçant les discriminations quotidiennes dont sontvictimes les diabétiques. Des discriminations qui s’exercent surtout sur le marché de l’emploi. Non, les diabétiques ne sont pas moins efficaces au travail, ou plus souventabsents, quelles que soient lesýcontraintes imposées par leur maladie, avec laquelle ils ont appris à composer. Mais les préjugés sont tenaces, et lesdiscriminations encore courantes. L’exemple du joueur de football Pär Zetterberg n’a toujours pas convaincu certains employeurs de la capacité des diabétiques àrésister à la fatigue et à l’effort physique. L’armée, par exemple, ou la SNCB excluent d’office les diabétiques, vu les risques de malaise. Pourtant,aujourd’hui, les traitements garantissent une vie normale, à quelques détails près : un test pour mesurer le taux de glycémie dans le sang 20 minutes avant chaque repas,du sucre toujours à portée de main, et la piqûre d’insuline trois à cinq fois par jour, voire simplement des médicaments, le contrôle doit êtrepermanent.
Pour les experts, cette exclusion peut sans doute se justifier pour certaines fonctions mais pas pour toutes ni pour tous les diabétiques. Notons à cet égard que le ministre dela défense nationale André Flahaut est sur le point de rédiger un nouvel arrêté royal corrigeant cela.
Inclure la discrimination des diabétiques dans le projet de loi Mahoux
Les experts estiment donc qu’il faut inclure la question de la discrimination à l’embauche des diabétiques – et avec eux de tous les malades chroniques – commeune discrimination en tant que telle, dans la loi anti-discrimination (loi Mahoux) actuellement en discussion au Parlement. Ils pensent aussi qu’il faudrait désigner dans les entreprisesun local « service des urgences » où les manipulations (injections d’insuline, la mesure du taux de glucose dans le sang) peuvent s’effectuer, de même qu’il faudraitprévoir « une personne de confiance pour les problèmes liés aux affections chroniques » comme, par exemple, le médecin du travail.
Réunies par le ministère des Affaires sociales1, plusieurs associations ont émis des recommandations que le gouvernement s’est engagé à adopter. Parmi elles, desremèdes aussi aux discriminations sociales. « Dans le domaine de l’accès aux soins de santé, précise le docteur Georges Krzentowski, préside$t de l’Association belgedu diabète2, un groupe de travail au sein de l’Inami est en train de travailler et a fait neuf propositions précises dans le domaine du dépistage, de la formation, del’éducation, du remboursement de la diététique qui n’ont pas encore été appliquées, mais qui j’espère le seront l’an prochain. »
Autre recommandation : objectiver le risque couvert par les assurances, qui en profitent parfois pour imposer d’importantes surprimes. Enfin, les 400.000 diabétiques que compte notre payspourront peut-être bientôt prétendre au permis de conduire professionnel. Le rapport du groupe de travail a été approuvé par le gouvernement fin juillet et leministre des Affaires sociales, Frank Vandenbroucke, a invité les différentes administrations à débusquer dans leurs réglementations tout ce qui pourrait conduireà une discrimination envers les diabétiques.
1 Ministère des Affaires sociales, rue de la Loi 62 à 1040 Bruxelles, tél. : 02 238 28 11.
2 Association belge du diabète, chaussée de Waterloo 935 à 1180 Bruxelles, e-mail : abd.diabet@swing.be, tél. : 02/374 31 95 ou 02/374 81 74. Signalons quel’Association belge du diabète organise le premier salon du diabète le 29 septembre 2001, à Bruxelles.

catherinem

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