Le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme1 présentait ce 25 avril son désormais traditionnel rapport annuel. Plus d’une plainte surcinq (22,13%) sur le total des plaintes enregistrées par le CECLR en 2000 concernait les services publics. Elles s’expliquent par les difficultés qu’ont rencontréesauprès de certaines administrations communales des sans papiers en quête de régularisation ou des immigrés voulant acquérir la nationalité belge.
Selon son rapport annuel, le Centre pour l’égalité des chances a enregistré 1.000 plaintes pour racisme l’an dernier ; le nombre de plaintes déposées ennéerlandais a baissé : 459 en 2000 contre 521 en 1999. Côté francophone, elles augmentent : 474 contre 357 en 1999. La diminution des plaintes néerlandophones semarque vis-à-vis de l’enseignement et des forces de l’ordre. Mais les plaintes enregistrées en français contre les forces de l’ordre sont elles en augmentation(32 en 1999 à 42 en 2000). Le CLCR n’a pu fournir d’explications par rapport à ces constats pour le moins paradoxaux.
Les plaintes liées à la propagande raciste ont quant à elles explosé : 102 en 2000 contre 40 en 1999. Cela s’explique par les élections communales et par laconvention qui permet au Centre de donner à La Poste un avis sur les tracts qui lui sont transmis.
Depuis plusieurs années, le Centre évoque aussi les questions relatives aux discriminations directes et indirectes qui traversent le marché de l’emploi. En 2000, il arelevé 104 plaintes (dont 51 en français) contre 116 en 1999. Soit une diminution de 13% à 10,75% du total des plaintes. Le CECLR souligne entre autres le peud’accessibilité de la fonction publique aux personnes issues de l’immigration. « L’obstacle de la nationalité n’est pas le seul à devoir êtredépassé, les personnes de nationalité belge d’origine étrangère (marocaine et turque notamment) restent encore très peu, voire trop peu, nombreusesà accéder à la fonction publique. »
Autre phénomène mis en lumière : l’ethnostratification du marché de l’emploi. L’étude du marché du travail met, en effet, enévidence les différences entre les Belges, les Belges d’origine étrangère et les personnes de nationalité étrangère qui s’articulent enfonction du sexe, de l’âge, des secteurs professionnels (l’enseignement et la fonction publique sont considérés comme excluants), des régimes d’emploi (letemps plein est réservé aux Belges autochtones, particulièrement aux hommes et le temps partiel est surtout réservé aux personnes issues de l’immigration,particulièrement aux femmes marocaines et turques), du statut (ouvrier, employé, fonctionnaire) et du salaire. « Force est de constater que les inégalités de traitemententre les catégories de personnes retenues sont importantes et que l’accès à la nationalité belge règle peu en la matière », observe le CECLR. Faceà ces discriminations à l’emploi, le Centre attend avec impatience que la loi en préparation permette de les traquer en inversant la charge de la preuve.
Des changements en perspective…
Depuis 1993, le Centre était placé sous la direction d’un CA de 17 membres et d’un directeur et son adjoint2. Il était centré sur la lutte contre le racisme etil travaillait avec une équipe qui traitait les plaintes portant sur le racisme et la discrimination, une équipe qui se penchait sur la formation, et une troisième équipequi stimulait la politique en matière d’intégration. L’on trouvait en outre une équipe qui tentait de stimuler la lutte contre la traite des êtres humains, etune cinquième, – bien que très autonome – équipe qui organisait le dialogue avec les associations s’occupant de précarité et avait lapauvreté à son ordre du jour. Avec ce rapport 2000, s’achève donc pour le CECLR une période de sept années. Il est en effet prévu dans un futur procheun sérieux élargissement des compétences du Centre. Celui-ci concernera surtout deux domaines : les plaintes concernant les discriminations non-raciales et la créationd’un observatoire des migrations. Concernant les liens entre la Cellule pauvreté et le Centre, il se maintient pour l’instant à tout le moins, un lien logistique. JohanLeman, actuel directeur du Centre, a en effet, confirmé que la cellule pauvreté accompagnerait le CECLR lors de son déménagement futur.
1. CECLR, rue de la loi, 155 (Résidence Palace 8e étage) à 1040 Bruxelles, tél. : 02 233 06 11, fax : 02 233 07 04,ligne verte : 0800 14912,e-mail : centre@antiracisme.be,site : http://www.antiracisme.be
2. Voir à ce propos notre télex en page 33.
Archives
"Le CECLR publie son rapport 2000 : plaintes contre les discriminations à l'emploi en légère diminuti"
catherinem
07-05-2001
Alter Échos n° 97
catherinem
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