Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Label Rec'Up : la seconde main au premier plan

Dix entreprises d’économie sociale actives dans le réemploi ont adopté le label Rec’Up qui uniformise leur approche commerciale sans gommer les spécificités dechacun.

25-09-2009 Alter Échos n° 281

Dix entreprises d’économie sociale actives dans le réemploi ont adopté le label Rec’Up qui uniformise leur approche commerciale sans gommer les spécificités dechacun.

Longtemps réservé à un public plutôt défavorisé, l’achat d’objets de seconde main – où plutôt de réemploi comme le définitRessources1, la fédération des entreprises d’économie sociale du recyclage et de la récupération en Wallonie et à Bruxelles – pourrait devenir unacte quotidien pour tout un chacun.

Avec dix entreprises d’économie sociale qui ont reçu le label Rec’Up 2, la professionnalisation commerciale du secteur est en marche. Site Internet mettant en valeurl’offre, promotion sur le point de vente ou encore groupe de promotion sur les réseaux sociaux : autant d’outils qui se mettent en place pour et par des acteurs qui se définissent avanttout comme générateurs de plus-value sociale.

C’est que, pour Ressources, l’ouverture de ses magasins à un public plus large est devenu une nécessité économique. Avec une finalité inchangée, la miseen valeur des vêtements, des appareils électroménagers et autres objets de la vie quotidienne veut faciliter les ventes.
« Au sein même du réseau, les pratiques informelles qui sont appliquées depuis de nombreuses années demandaient à être revues et améliorées,confie Nathalie Mathieu la responsable communication de Ressources. En les formalisant, nous voulons permettre aux produits en tant que tels d’être mis en avant alors que ceux-cin’étaient considérés jusqu’à présent que comme des moyens pour financer des objectifs sociaux. »

Le changement serait déjà perceptible selon Nathalie Mathieu : les nouvelles têtes aperçues dans les boutiques et le nombre de clients en hausse dans les points de venteimpliqués sont pour elle des signes de l’attrait commercial recherché.

Cette « vision » de la vente qui émerge n’entraîne pas trop d’augmentation des coûts pour les opérateurs du réemploi. Outre ce qui est requis par les outils depromotion dans le magasin de chaque structure participante, l’investissement est aussi à consentir en termes de personnel. Un responsable est ainsi dédié au label Rec’Up au seinde chaque entreprise labellisée. Le reste des coûts de communication (site web, ligne graphique commune, etc.) étant pris en charge par un subside de 80 000 eurosaccordé à la fédération Ressources par le groupe financier coopératif Cera. Autre incitent de taille : un arrêté du Gouvernement wallon « Ressourceries »octroie, pour sa part, une prime unique de 10 000 euros par point de vente qui entre dans une démarche qualité telle que Rec’Up.

Crédibilité garantie

Pour ces entreprises d’économie sociale, s’inscrire dans les procédures du label Rec’Up réclame surtout de repenser les modes d’organisation et de s’adapter aux quelque 120normes communes aux points de vente. Pour lui garantir son indépendance, le label est contrôlé par un comité composé de représentants régionaux wallonset bruxellois ainsi que du Mouvement wallon de la Qualité3.

Rec’Up s’adapte néanmoins aux réalités rencontrées par les opérateurs locaux. « Nous exigeons que les produits soient en bon état, qu’ils soient propres etrévisés si nécessaire, poursuit Nathalie Mathieu. Les heures d’ouverture ont aussi été étendues, y compris en soirée, pour s’ouvrir à d’autresclients… même si dans certains cas, cela s’est révélé contre-productif comme à La Poudrière. On ne force pas les choses quand ça n’est pasnécessaire. Nos membres ne nous ont pas attendu pour mettre des choses en place en termes commerciaux. »

À l’instar des produits, les travailleurs peuvent aussi bénéficier du coup de projecteur que leur secteur veut se donner. Selon Nathalie Mathieu, les impliquer dans un projetnovateur qui améliore les modes de fonctionnement internes rejaillit directement sur leur perception des choses et sur leur motivation. Redorer l’image de marque du secteur participe aussi dela (re)valorisation tant recherchée par le secteur pour ses travailleurs.

1. Ressources :
– adresse : av. Cardinal Mercier, 53 à 5000 Namur
– tél. : 081 71 15 81
– courriel : info@res-sources.be
– site : www.res-sources.be
2. label Rec’Up :
– site : www.rec-up.be
3. Mouvement wallon de la Qualité :
– adresse : rue Camille Hubert, 2 à 5032 Gembloux
– tél. : 081 63 49 09
– courriel : info@mwq.be
– site : www.mwq.be

Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, notamment ceux en lien avec le Covid-19, pour le partage, pour l'intérêt qu'ils représentent pour la collectivité, et pour répondre à notre mission d'éducation permanente. Mais produire une information critique de qualité a un coût. Soutenez-nous ! Abonnez-vous ! Et parlez-en autour de vous.
Profitez de notre offre découverte 19€ pour 3 mois (accès web aux contenus/archives en ligne + édition papier)