Philippeville a tenté depuis deux ans de pratiquer la réquisition d’immeubles abandonnés. Aujourd’hui, la Commune 1 préfère la procédure de“convention à l’amiable” avec les propriétaires. Certains continuent cependant à porter l’affaire devant le Juge de Paix.
“A l’heure actuelle, déclare une des représentantes de la Commune, un jugement est toujours en cours et ne devrait pas se débloquer avant septembre 99. Sinon, sur leterritoire, il n’y a quasi plus de maisons vides, mises à part celles qui entraîneraient des coûts de rénovation trop importants. Nous gérons trois maisons etcollaborons énormément avec l’AIS (Agence immobilière sociale) locale. C’est d’ailleurs vers elle que nous orientons les gens lorsqu’ils ont repéré une maison videqui les intéresse. L’AIS prend elle-même contact avec les propriétaires”.
Et l’opération fait tâche d’huile. “De nombreuses communes nous ont contactés d’un peu partout, et même des associations de logement en Flandre. Cependant, nousn’avons pas entendu dire qu’une autre commune se soit lancée dans cette voie. Sans doute, les gens travaillent-ils plutôt avec les AIS.”
Le Syndicat national des propriétaires (SNP) 2 est d’ailleurs partisan de cette solution. Tout récemment, Olivier Hamal, Vice-Président du SNP, écrivait :“Même dans des situations de crise de logement, d’autres solutions plus consensuelles [que la réquisition] doivent être privilégiées et nous pensons plusparticulièrement au système des agences immobilières sociales, que nous soutenons”. A propos des personnes relogées grâce aux “réquisitions”réalisées à Philippeville, Olivier Hamal, “sans contester la précarité de leur situation”, remarquait “qu’elles ne pouvaient êtreassimilées à des sans-abri au sens strict du terme”. D’où sa crainte : “Le droit de réquisition ne doit pas devenir le moyen pour certaines communes et CPAS dedévelopper un secteur du logement social bis”.
Les deux parties semblent néanmoins d’accord sur un point : l’intérêt du rôle des AIS dans la “réquisition” ou la “convention àl’amiable” en ce qui concerne les immeubles abandonnés.
1 Place d’Armes 12 à 5600 Philippeville, tél. : 071/66 00 67.
2 Le Cri, Février 1999, SNP, rue du Lombard 76 à 1000 Bruxelles, tél. : 02/512 62 87.
Archives
« La « réquisition » d’immeubles mieux gérée par les AIS ? »
Alter Échos
29-03-1999
Alter Échos n° 49
Alter Échos
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