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La Politique des grandes villes en sursis

Nous vous l’annoncions déjà dans l’Alter Échos n°233, les premiers préavis conservatoires tombent pour les emplois financés par laPolitique des grandes villes. En effet, cette politique, mise en place par Charles Picqué lorsqu’il était au gouvernement fédéral, a aujourd’hui du plomb dansl’aile, faute de gouvernement… Christian Dupont1 a toutefois proposé de prolonger les subsides d’un an. Un sursis en guise de bouffée d’air qui,s’il résout dans l’immédiat l’inquiétude des communes concernées, n’efface pas l’incertitude à long terme.

21-09-2007 Alter Échos n° 236

Nous vous l’annoncions déjà dans l’Alter Échos n°233, les premiers préavis conservatoires tombent pour les emplois financés par laPolitique des grandes villes. En effet, cette politique, mise en place par Charles Picqué lorsqu’il était au gouvernement fédéral, a aujourd’hui du plomb dansl’aile, faute de gouvernement… Christian Dupont1 a toutefois proposé de prolonger les subsides d’un an. Un sursis en guise de bouffée d’air qui,s’il résout dans l’immédiat l’inquiétude des communes concernées, n’efface pas l’incertitude à long terme.

Lancée en 1999, la Politique des grandes villes vise à améliorer les conditions d’existences des habitants dans les zones urbaines les plus défavorisées. Cettepolitique fédérale bénéficie à quinze villes et communes, dont certains quartiers présentent des caractéristiques communes de pauvreté :Anderlecht, Anvers, Bruxelles, Charleroi, Forest, Gand, La Louvière, Liège, Molenbeek, Mons, Ostende, Schaerbeek, Seraing, Saint-Gilles et Saint-Josse. Des contrats « logements» sont venus s’ajouter à ce dispositif, et couvrent en plus Saint-Nicolas-Waes et Malines.

Depuis 2005, les « contrats de ville » ont été dotés d’un rythme pluriannuel, afin de permettre aux villes et communes de mettre en place des projets à plusgrande échelle. Quinze contrats ont ainsi été conclus pour la période 2005-2007, dotés d’un budget de plus de 128 millions d’euros. Les contrats en cours arriverontdonc à terme à la fin de cette année. La loi prévoit le renouvellement de contrats triannuels, mais cela nécessite une négociation politique quant au contenudes nouvelles conventions, qui ne peut être menée en affaires courantes.

Or, en plus des initiatives mises sur pied et des nombreux logements créés ou rénovés dans le cadre de cette politique, plus de 1 000 emplois dépendentaujourd’hui de cette politique fédérale. Ce sont des emplois de proximité qui répondent aux besoins des habitants. À défaut d’une décision rapide, lescommunes ne recevront plus les fonds pour payer ces 1 000 postes de travail : faute de personnel, il deviendra impossible pour les villes et communes de faire fonctionner les projets pour lesquelsdes investissements importants ont été consentis : maisons de quartier, antennes de prévention, etc.

Un sursis d’un an

Plusieurs communes se préparent donc à envoyer préventivement des préavis de licenciement à partir du 1er octobre. Les personnes menacées : lesstewards, les gardiens de parc, les agents de prévention. Pas tous toutefois, car tout dépend du mode de subvention. Pour exemple, plusieurs centaines d’emplois à Bruxelles.Jusqu’à présent, les réactions des communes sont restées individuelles.

Le problème concernant plusieurs villes du pays dépasse le champ communautaire. Le CD&V semble cependant vouloir faire l’impasse : apparemment la manne profiterait plus au Sudqu’au Nord. En outre, dans le cadre des négociations « orange-bleu », ces subsides devraient être sacrifiés. Quant au gouvernement actuel, en affaires courantes, il ne peut prendrede décisions à terme. Le ministre sortant en charge de la Politique des grandes villes, Christian Dupont (PS), a proposé au gouvernement fédéral, en affairescourantes, de prolonger d’un an, l’ensemble des contrats de la Politique des grandes villes de sorte que les villes et communes puissent poursuivre leurs projets en attendant que soient connues lesorientations du futur gouvernement en la matière. Le gouvernement a statué ce 21 septembre, le prolongement ne sera que de six mois.

« Saluée à la fois par les partenaires de terrain et les observateurs extérieurs, cette politique ne peut, selon Christian Dupont, faire l’objet d’un marchandage surl’autel des négociations fédérales, aux dépens des milliers de citoyens qui en bénéficient. » De son côté, Charles Picqué (PS),actuel ministre-président de la Région de Bruxelles-Capitale et promoteur de cette politique des grandes villes lorsqu’il était ministre au fédéral réagit,il est interrogé par notre confrère François Robert du Soir : « Pas question que la Région pallie la faiblesse financière fédéraleà moins d’une redistribution des compétences. » L’attitude fédérale actuelle est significative du repli sur soi des deux communautés. Les mesuresconservatoires des communes sont logiques. Mais je n’ai pas l’intention de laisser cet héritage dilapidé sur l’autel des querelles communautaires. »

1. Cabinet Dupont :
– adresse : rue de la Loi, 51 à 1040 Bruxelles
– tél. : 02 790 57 11
– courriel : christian.dupont@p-o.be
– site : http://www.christiandupont.be

catherinem

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