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Regard critique · Justice sociale

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"La police carolo cherche des képis, de préférence "allochtones""

22-10-2001 Alter Échos n° 107

Le 26 septembre, la police communale de Charleroi organisait à l’hôtel de police un après-midi spécial consacré au recrutement. Cette opération portesouvertes avait pour but d’accueillir des candidats éventuels à une carrière dans la police, elle était organisée en collaboration avec la Mirec, Missionrégionale pour l’emploi à Charleroi, et le ministère de l’Intérieur qui ont lancé une préformation destinée aux assistants policiers allochtones1. Lebut était de faire découvrir les multiples facettes du métier de policier. C’est que la désaffection gagne les corps de police ces dernières années,notamment à Charleroi : « Malgré un salaire somme toute attractif : 44.397 FB net par mois pour un aspirant célibataire, il manque 85 inspecteurs de police et une quinzained’auxiliaires dans l’effectif carolorégien, regrette Francine Biot, commissaire en chef de la police de Charleroi.
La Mirec dans le coup à Charleroi
Pourquoi y a-t-il si peu de policiers ? Profession souvent mal rémunérée, horaires difficiles et risques font du métier d’agent de police un job très peuprisé chez les demandeurs d’emploi. Le manque d’engouement que suscite la carrière de policier est-il également dû à la difficulté des tests d’entrée ?On constate en tout cas que seulement 10% des candidats policiers réussissent tous les tests imposés pour devenir agent. Un candidat sur dix entre donc en fonction dans la police. Pourpallier ces problèmes de recrutement, notamment de candidats allochtones, plusieurs projets ont donc été mis en œuvre par le ministère de l’Intérieur encollaboration avec les polices fédérales et locales, ainsi que plusieurs organisations favorisant l’intégration sociale (Mirec, Ipsma, Forem, Cric,…), le toutfinancé par le FIPI (le Fonds d’impulsion de l’immigration). Ainsi la Mirec prépare les candidats aux examens de recrutement. Avant la préformation, un test est organisé,appelé « diagnostic », il permet de se mesurer à l’épreuve2 portant sur les connaissances linguistiques et sur les aptitudes cognitives. Le « diagnostic » consiste notamment àrédiger un rapport sur la base d’une vidéo. Celui-ci permet de mesurer le niveau des candidats. La préformation s’adresse le plus souvent à des personnes sans emploi quisuivent une « remise à niveau » de quatre à cinq mois et continuent à percevoir leurs indemnités de chômage ainsi qu’une petite allocation complémentaire (40FB/heure + remboursement des frais de déplacement).
La quasi-totalité d’entre eux réussissent le parcours et sont ainsi prêts à affronter les épreuves et la formation qui les attendent. S’ils ne franchissent pas cetteultime étape, ils disposent néanmoins d’un bagage complémentaire qui, souvent leur permet de se réorienter vers d’autres secteurs d’activités. « À Charleroi,17 personnes ont fréquenté la dernière session de cours, 7 sont incorporées au corps de police, les autres sont encore en attente des résultats du test depsychologie », précise Céline Pelletier, coordinatrice du projet pour la Mirec.
Attention particulière aux candidats allochtones
Ces cours ne sont pas octroyés qu’aux Belges « de souche » mais également aux candidats « allochtones » encore trop peu nombreux dans nos forces de police. Le Cric (Centre régionald’intégration de Charleroi) diffuse donc un maximum d’informations sur ce sujet dans son réseau associatif et auprès des communautés étrangères(mosquées, commerce,…) et dispense un module de sensibilisation à l’interculturalité au cours de la préformation. « En 2000-2001, 885 diagnostics ontété réalisés en Wallonie dont 274 par ües allochtones. La majorité des candidats réussissent le test et se présentent alors avec plus deconfiance à l’épreuve réelle », précise Marie-Françoise Dejemeppe, coordinatrice wallonne auprès du ministère de l’Intérieur et de la Policegénérale du Royaume (Affaires générales – Cellule multiculturalisme). Ceux qui échouent souhaitent le plus souvent suivre une préformation. En 2000, 76jeunes dont 27 allochtones ayant suivi une préformation sont effectivement entrés dans une école de police. Le pourcentage de réussite de ces jeunes (66%) est sensiblementplus élevé que le pourcentage normal de réussite aux épreuves de sélection. »
1 Contacts :pour le diagnostic au CEFIG : 02 503 18 13, pour la préformation à la Mirec : 071 20 82 23, responsable : Céline Pelletier. Pour des infos sur le métier depolicier : police fédérale : 0800 99 505 ou http://www.jobpol.be
2 L’examen d’entrée à la police consiste en premier lieu en une évaluation des connaissances. Ensuite, les candidats poursuivent avec un test psychologique pour conclure par unbilan médical, un examen devant jury et un test de maturité.

catherinem

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