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JobPass et financement au menu de l'assemblée sectorielle de l'Interfédé

C’est devant près de 500 personnes que s’est tenue à la Marlagne, l’assemblée sectorielle de « l’Interfédé »1. Au menu des discussions, cesont principalement deux sujets – et leurs différentes déclinaisons – qui ont retenu l’attention : le Diisp (Dispositif intégré d’insertionsocioprofessionnelle) ; et le décret EFT et OISP, qui rentrera en vigueur en janvier prochain (plus de trois ans et demi après son vote).

06-11-2007 Alter Échos n° 239

C’est devant près de 500 personnes que s’est tenue à la Marlagne, l’assemblée sectorielle de « l’Interfédé »1. Au menu des discussions, cesont principalement deux sujets – et leurs différentes déclinaisons – qui ont retenu l’attention : le Diisp (Dispositif intégré d’insertionsocioprofessionnelle) ; et le décret EFT et OISP, qui rentrera en vigueur en janvier prochain (plus de trois ans et demi après son vote).

Dans le cadre des discussions autour du Diisp, un atelier était notamment organisé sur la question de la centralisation et de la transmission des données, et plusparticulièrement sur le JobPass, ce projet de carte à puce (prévu par le Contrat d’avenir pour les Wallonnes et les Wallons) officiellement défini comme un «passeport électronique individualisé (qui) permet non seulement d’identifier rapidement et de manière univoque le particulier, mais permet aussi d’optimiser les fluxd’échanges multidirectionnels existants au sein du Forem, ainsi qu’entre le Forem, ses différents partenaires et le public ».
Une expérience pilote est tentée à grande échelle dans les treize régions de Mons-Borinage où plus de 31 000 JobPass ont déjà étéenvoyés.

JobPass… ou ça casse

Au cours de l’atelier, de très fortes réticences se sont marquées quant aux dérives possibles d’un tel outil de centralisation. Pour s’en prémunir, deux despropositions qui ont émergé sont de procéder à une évaluation véritable, et non pas cosmétique de l’expérience montoise, avant deprocéder à une éventuelle généralisation, mais aussi de former un groupe de travail chargé de réfléchir à l’élaboration d’un codede déontologie pour les travailleurs de l’insertion. Sur un plan très pratique, c’est aussi la question de la compatibilité avec les dispositifs flamands et bruxellois similairesqui a été posée2. Si la plupart des critiques ont porté sur les modalités de mise en œuvre du projet, certaines remettent en question son objectifmême. Ainsi, Jean Blairon, directeur de RTA s’interroge sur le concept de traçabilité « quand on sait que beaucoup des stagiaires qui ont réussi à s’en sortiront eu besoin d’une part d’ombre ».

Posé dans le cadre du Jobpass et du respect de la vie privée, ce besoin de travailler sur la déontologie et le secret professionnel s’est aussi exprimé sur un plan plusgénéral, de la part des travailleurs du secteur, qui se sentent de plus en plus souvent mal à l’aise dans le rôle ambigu que leur ferait jouer l’État socialactif.

L’après-midi, Basilio Napoli, directeur de Forem Conseil, s’est dit très ouvert sur la question et a assuré ne pas vouloir « faire un débat sans fin sur quelquechose, le JobPass, qui n’est qu’un moyen » tout en précisant qu’il n’y avait pas d’urgence et que la mise en œuvre allait encore prendre beaucoup de temps. Reste qu’à bonnesource, Alter Échos a pu apprendre que le matériel nécessaire à cette mise en œuvre avait déjà été commandé par le Forempour l’ensemble de la Région.

Toutes les heures reconnues seront financées

Concernant le nouveau décret EFT-OISP, et surtout son financement, le nouveau ministre wallon de la Formation, Marc Tarabella (PS), s’est voulu rassurant3. À la veille desdiscussions autour de la confection du budget 2008, il s’est engagé à ce que l’ensemble des heures agréées dans le cadre du décret soient financées au tarifnégocié (10 ou 12 euros selon les filières).

1. L’Interfédération des organismes de formation et d’insertion Wallonie-Bruxelles, rassemble cinq fédérations actives dans le secteur :
Acfi, AID, Aleap, Caips et Lire et écrire Wallonie. Contact :
– adresse : rue Marie-Henriette, 19/21 à 5000 Namur
– tél. : 081 74 32 00
– courriel : secretariat@interfede.be
– site : www.interfede.be

2. Notons en tout cas qu’à Bruxelles, la « traçabilité » du demandeur d’emploi n’est pas liée à une carte qu’il porte avec lui, mais bien àl’interconnexion, au sein du RPE (Réseau des plates-formes pour l’emploi, des différents opérateurs – qui y encodent les informations jugées pertinentes sur leparcours de la personne) des CPAS, missions locales, ASBL, agences locales pour l’emploi, organismes de formation….
3. Cabinet, rue des Brigades d’Irlande, 4 à 5100 Jambes – tél. : 081 32 34 11 – courriel : marc.tarabella@gov.wallonie.be.

Edgar Szoc

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