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Regard critique · Justice sociale

Form'anim : l'éducation permanente au service des primo-arrivants

A Seraing, l’asbl Form’anim développe divers projets pour favoriser l’intégration des primo-arrivants, entre autres, à travers des activités d’éducationpermanente.

22-02-2011 Alter Échos n° 310

Etablie à Seraing, l’asbl Form’anim1 développe divers projets pour favoriser l’intégration des primo-arrivants. Cours de français, alphabétisation,éducation permanente, insertion sociale, formation font partie des outils pour favoriser cette intégration qui touche parfois aussi des primo-arrivants âgés.

Basée à Seraing, Form’anim a été créée en 1997. « Au départ, il y avait la volonté de différentes structures, toutesactives dans la lutte contre l’exclusion sociale, de disposer de plus de moyens pour être plus forts », raconte Michèle Simon, directrice de l’asbl. On y comptait alors troisassociations d’éducation permanente, deux établissements scolaires techniques et professionnels, ainsi que deux services sociaux associatifs. En se mettant ensemble, lesdifférents partenaires voulaient accentuer les synergies, parce qu’ils travaillaient avec les mêmes publics. C’est alors qu’est lancée la vaste campagne de régularisationde 2000… Le CA de Form’anim décide de centrer son action sur les primo-arrivants. Et depuis, l’asbl n’a pas cessé son combat. Soutenue à ses débuts par la Fondation RoiBaudouin, l’asbl a développé ses activités et sollicité les pouvoirs subsidiants. Depuis 2006, Form’anim est agréée comme Service d’insertion sociale (SIS)par la Région wallonne et reconnue comme association d’éducation permanente par la Communauté française.

L’action de Form’anim couvre Seraing et les communes périphériques. « Il y a aussi les gens qui viennent s’établir et qui s’adressent à notre service Un toitpour toi. Ce sont des personnes qui viennent des centres d’accueil de la Croix-Rouge. Le parc locatif de Seraing reste encore abordable financièrement, même si les logements ne sont pas »top ». Quelque 800 personnes font appel à ses services. « Certaines viennent deux à quatre fois sur l’année, d’autres tous les jours, commente Michèle Simon. Cesont surtout des Russes et des Congolais, mais nous travaillons avec 52 nationalités. »

Une éducation permanente multifacettes

L’approche éducation permanente se pratique au travers de diverses activités qui favorisent « l’émancipation sociale et culturelle, la lutte contrel’exclusion, l’engagement collectif en solidarité avec d’autres et la participation active dans les projets menés ». Elle se fait, par exemple, via destables de conversation, où l’on développe l’apprentissage du français… Il y a aussi un atelier-théâtre, mené en partenariat avec le Théâtre dela Renaissance (théâtre-action), qui travaille sur les récits de vie. La problématique de l’alphabétisation, la maîtrise des technologies de l’information etde la communication et l’approche critique d’Internet se font par le biais de l’Espace informatique. A cela s’ajoutent des ateliers de « vie sociale » qui portent sur tout cequi a trait à la vie en société. D’autres activités sont plus ponctuelles, comme le Marché du monde au mois de novembre, qui vise à sensibiliser le grandpublic aux migrations et aux primo-arrivants. « Le but est de favoriser l’ouverture et la connaissance réciproque », insiste notre interlocutrice.

L’ensemble des activités de Form’anim vise surtout un public d’adultes (25 à 40 ans). Depuis trois ans l’asbl a ouvert une halte-accueil pour permettre aux parents de participer auxactivités. « Ils n’ont pas accès aux crèches, parce qu’ils ne travaillent pas. Cette halte-accueil doit aussi permettre aux mamans seules de pouvoir sortir de chezelles pour rencontrer d’autres personnes. »

Les primo-arrivants âgés constituent moins de 10 % du public de Form’anim. « Ils sont plutôt en demande de cours de français. Cela dépend aussi deleur état de santé et de leur caractère. Certains ont besoin d’avoir des activités, pour ne pas rester chez eux. Mais une fois qu’ils ont leurs repères dans lequartier, qu’ils savent communiquer avec le médecin en français, ça leur suffit », constate Michèle Simon. « Ils font aussi des demandes via lapermanence sociale pour les aider dans des démarches administratives concernant leurs parcours (suivi de la procédure de demande d’asile) ou la procédure de régularisationsi leur demande d’asile capote… Tout dépend en fait depuis combien de temps ils sont là. »

Mise en appétit

Dans des numéros récents et dans les prochains, Alter Echos insiste sur la thématique « exil et vieillissement ». A dessein ! Nous préparons pour le printemps2011, avec l’asbl Convivial, un événement sur les questions que se posent et que nous posent les migrants arrivés ici alors qu’ils sont déjà dans la secondemoitié de leur vie, les « primo-arrivants âgés ».

Plus de détails sur cette dynamique sur : www.migrantsages2011.be

1. Form’anim :
– adresse : rue du Papillon, 42 à 4100 Seraing
– tél. : 04 338 16 35
– site : www.formanim.be

Baudouin Massart

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