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Flandre : Parcours d’intégration dépourvu de moyens

Alors que du côté francophone, fin août, un premier texte organisant un parcours d’intégration pour les primo-arrivants a vu le jour (sous la plume desdéputés bruxellois MR Françoise Schepmans et Serge de Paroul), au nord du pays, c’est dès le 1er octobre que le nouveau décret sur l’intégrationrentrera en vigueur. Ce décret prévoit que chaque primo-arrivant en Flandre devra désormais suivre un parcours type d’intégration : il y a donc dans lalégislation flamande un caractère obligatoire qui n’est pas prévu dans la proposition faite à la Cocof.1

28-07-2005 Alter Échos n° 149

Alors que du côté francophone, fin août, un premier texte organisant un parcours d’intégration pour les primo-arrivants a vu le jour (sous la plume desdéputés bruxellois MR Françoise Schepmans et Serge de Paroul), au nord du pays, c’est dès le 1er octobre que le nouveau décret sur l’intégrationrentrera en vigueur. Ce décret prévoit que chaque primo-arrivant en Flandre devra désormais suivre un parcours type d’intégration : il y a donc dans lalégislation flamande un caractère obligatoire qui n’est pas prévu dans la proposition faite à la Cocof.1

Le 5 septembre, deux organisations, le Vlaams Minderhedencentrum (VMC – Centre flamand pour les minorités) et la Platform Nieuwkomers (PN – Plate-forme nouveaux arrivants) sontmontés au créneau. Selon les propres chiffres de l’administration régionale, sur les 17 000 nouveaux arrivants (entrés en Flandre depuis octobre 2002), seuls 3 700suivent un parcours d’intégration. Parmi eux, 700 sont pris en charge par des communes, les 3 000 autres l’étant par la Région flamande. Il faudrait donc au bas motquintupler le budget pour arriver à satisfaire tout le monde. Or, à ce jour, le secteur n’a toujours reçu aucune garantie quant à l’octroi de moyenssupplémentaires et les listes d’attente pour les cours de néerlandais s’allongent.

Cours de néerlandais : goulot d’étranglement

Selon Bart Somers, ministre-président de la Région flamande (VLD), « il existe en Flandre 50 000 places dans des cours de néerlandais comme seconde langue, donclargement assez pour satisfaire tout le monde. Il n’est donc pas nécessaire d’augmenter considérablement les budgets existants. Il faut surtout optimiserl’organisation de l’offre en la matière ». Mais Bart Somers reconnaît qu’il y a un goulot d’étranglement au niveau des bureaux d’accueil. Illeur faudrait non seulement plus de moyens budgétaires mais aussi davantage de personnel et de meilleures infrastructures. En outre, le parcours ne concerne pas uniquementl’apprentissage de la langue néerlandaise. Des cours d’initiation aux institutions belges devraient également être prévus. Mais le ministre-présidentestime que ces leçons pourraient être données dans le cadre des cours de langues et qu’il n’est pas nécessaire de créer une structureséparée pour cela. Il espère aussi toujours pouvoir offrir un parcours d’intégration à chaque nouvel arrivant pour fin 2004, conformément à lapromesse qui avait été faite par son prédécesseur Patrick Dewael (VLD).

Sur le terrain, certains sont plus sceptiques. Ainsi, Hans Bonte, échevin des Affaires sociales à Vilvorde (SP. A), pense qu’il y a une contradiction flagrante entre lecôté contraignant du décret d’une part et l’insuffisance de l’offre sur le terrain d’autre part : pour lui, cette situation va avant toutgénérer beaucoup de frustrations. Il considère qu’il y a bien une pénurie chronique au niveau des cours de néerlandais, certainement en ce qui concerne ceuxqui s’adressent à la frange la moins scolarisée du public. La Ville, qui a pourtant une politique proactive en la matière, n’arrive à satisfaire que 20 % desdemandes, et chaque nouveau cycle qui se met en place affiche complet au bout de quelques jours. Enfin, il n’y a pas que les nouveaux arrivants à être concernés. ÀVilvorde, il y a aussi de nombreux immigrés qui sont là depuis des années, notamment des mères de famille, qui ne savent ni lire, ni écrire, et qui ne parlenttoujours pas un mot de néerlandais.

Ajoutons aussi que fin 2002, les débats sur cette politique du gouvernement flamand avaient été vifs. Les principes généraux de cette politique étaientpeu remis en question. Et les réserves, notamment d’Agalev, s’étaient apaisées face à la perspective de moyens supplémentaires pour développerl’offre de formations.

D’après De Morgen et De Standaard

1. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition.

Pierre Gilissen

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