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Migrations

Faire payer les centres par les étrangers

Terrible dilemme pour Théo Francken: comment payer les cent nouvelles places en centres fermés qu’il veut ouvrir au cours de cette législature? Le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration a décidé de faire payer les coûts de construction des centres fermés par ceux qui sont susceptibles de les utiliser: les étrangers eux-mêmes.

© Flickrcc mediActivista

Terrible dilemme pour Théo Francken: comment payer les cent nouvelles places en centres fermés qu’il veut ouvrir au cours de cette législature? Le Secrétaire d’État N-VA veut en effet doper les expulsions de sans-papiers et de demandeurs d’asile déboutés. Pour «stocker» ces étrangers, il faut plus de places en centres fermés. Il y en a 600 (480 actuellement en raison des travaux de rénovation à Vottem et Merksplas) et Théo Francken envie les deux mille places de détention aux Pays-Bas. Mais construire un minimum de cent nouvelles places, augmenter de manière significative les rapatriements forcés par avion, cela reste une dépense importante pour un secrétaire d’État contraint lui aussi de faire des économies dans son secteur.

Théo Francken a donc décidé de faire payer les coûts de construction des centres fermés par ceux qui sont susceptibles de les utiliser: les étrangers eux-mêmes. Depuis le début de ce mois de mars, une série de procédures sont devenues payantes: 160 euros pour une personne qui demande le regroupement familial, 215 euros pour les travailleurs migrants et pour les régularisations (article neuf bis). Par personne pas par dossier. Impayable pour la plupart des sans-papiers qui font une demande de régularisation pour motif humanitaire. Théo Francken espère cependant recueillir ainsi neuf millions d’euros au bénéfice de «ses» nouvelles places dont le coût de construction était estimé, il y a trois ans, à plus de 607.000 euros. Il restera de quoi payer les vols pour les retours forcés.

Pour en savoir plus, lisez notre prochain Alter Échos. On y parlera du retour des enfants dans les centres fermés, de la politique d’arrestation et d’expulsion des sans-papiers, et du Sefor (sensibilisation follow-up and return), projet de l’Office des Étrangers visant à favoriser le retour des migrants…

Martine Vandemeulebroucke

Martine Vandemeulebroucke

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