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Espaces-rencontre bruxellois : le décret de reconnaissance bientôt voté

Il existe aujourd’hui deux services espace-rencontre à Bruxelles. Le Parlement francophone s’apprête à voter un décret encadrant leurs missions. Celui-ci estpassé en deuxième lecture au Collège et le texte a été voté en Commission des Affaires sociales.

19-11-2007 Alter Échos n° 240

Il existe aujourd’hui deux services espace-rencontre à Bruxelles. Le Parlement francophone s’apprête à voter un décret encadrant leurs missions. Celui-ci estpassé en deuxième lecture au Collège et le texte a été voté en Commission des Affaires sociales.

Cela fait maintenant dix ans que les espaces-rencontres bruxellois offrent gratuitement leurs services à chacun, quelle que soit son appartenance sociale, culturelle ou religieuse. Aunombre de deux à Bruxelles (il en existe aussi en Wallonie1), les asbl Le Patio2 et Espace-rencontre Bruxelles3 s’adressent aux familles en situation derupture, de divorce ou de séparation et concentrent leur action sur le bien-être de l’enfant qui se trouve alors pris au cœur d’un conflit. Les situations peuvent en effet parfoisdevenir très difficiles et les relations gravement s’envenimer, à tel point que les parents n’arrivent plus à trouver un accord quant à la garde de leur enfant. C’estalors l’enfant le premier qui en pâtit. C’est à ce moment-là que les espaces-rencontres prennent le relais, temporairement, en offrant un lieu rassurant et cadré.

Là, le parent visiteur – c’est-à-dire celui qui ne vit plus avec son enfant – peut bénéficier d’un accompagnement favorisant le maintien ou la reprise decontact avec son enfant. Cela signifie aussi que le parent hébergeant peut confier quelques heures son enfant à son ex-conjoint dans un endroit neutre où il sait son enfant ensécurité, entouré de professionnels. En outre, tous les membres de la famille – que ce soit le parent hébergeant, le parent visiteur ou l’enfant lui-même– ont l’occasion d’être écoutés, de formuler leurs craintes, leurs angoisses, leurs désirs. Ils peuvent toujours trouver au sein des espaces-rencontre une oreilleattentive et non jugeante auprès de psychologues ou d’assistants sociaux.

« Nonante pour cent des familles que nous entretenons sont orientées chez nous sur la base d’une décision judiciaire. En 2005-2006, notre service a été sollicitépar 233 familles et a organisé des rencontres pour 111 d’entre elles »4, déclare Anne De Greef, coordinatrice de l’Espace-rencontre Bruxelles asbl.

Le décret

“En premier lieu, cette base légale va protéger le terme ‘espace-rencontre’, il s’agira dès lors d’une sorte de ‘label’, souligne Émir Kir (PS),ministre en charge de l’Action sociale et de la Famille à la Commission communautaire française (Cocof)5. Ainsi, ses missions, ses pratiques et son code déontologiqueseront clairement définis et balisés. C’est important, pour que chaque espace-rencontre soit tenu à la même exigence et que chacun puisse trouver la mêmequalité de service, quel que soit l’espace-rencontre vers lequel il décide de se tourner. »

“Garantir le droit aux relations personnelles, c’est permettre à l’enfant de se situer dans son histoire et par rapport à ses origines, poursuit Émir Kir. Dans ce cadre,il nous a semblé primordial d’établir la gratuité des services offerts par les espaces-rencontre. Il ne s’agit en aucun cas d’une déresponsabilisation du parent mais biende permettre l’accès à ces services à tous et ce, sans discrimination. La réalité de terrain démontre que le lien parent-enfant est d’autant plusdifficilement maintenu que le niveau économique et social est faible. En ce qui concerne le personnel, nous avons posé deux exigences : la première a trait à lacomposition des équipes (nous souhaitons qu’elles soient composées de personnel qualifié) et la seconde à leur formation (nous avons voulu garantir une formation continuede ce personnel). En effet, il est très important pour les travailleurs de veiller à s’octroyer des moments de recul, de réflexion et de ressourcement, car ils sontconfrontés à des situations de plus en plus complexes.”

Enfin, d’un point de vue financier, le décret garantit aux espaces-rencontre qu’ils recevront des subsides pendant cinq ans, après quoi ils pourront réitérer leurdemande d’agrément.

Toutes ces mesures entreront en application dès le premier semestre 2008, lorsque les arrêtés d’application auront été adoptés. En effet, le projet dedécret est passé en première lecture au Collège en juin dernier, et la deuxième lecture a eu lieu fin septembre. Le projet de décret a étéadopté à l’unanimité en Commission des Affaires sociales du Parlement francophone bruxellois ce 13 novembre. Il devrait être voté en séanceplénière en principe fin novembre.

1. Pour en savoir plus sur les espaces-rencontre en Wallonie, lire en ligne ou télécharger le cahier Labiso n°40-41 : « L »asbl Espace-rencontres » Hainaut sur www.labiso.be
2. Le Patio asbl :
– adresse : chaussée de Wavre, 249 A à 1050 Bruxelles
– tél. : 02 539 29 59.
3. Espace-rencontre Bruxelles asbl :
– adresse : chaussée Saint-Pierre, 258a à 1040 Bruxelles
– tél. et fax : 02 742 22 64.
4. In La Libre Belgique du 12/10/07
5. Cabinet Émir Kir :
– adresse : Botanic Building, bd Saint-Lazare, 10 à 1210 Bruxelles
– tél. : 02 506 34 11
– site : www.emirkir.be

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