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Des initiatives pour prévenir les dangers du crédit

Le 26 novembre dernier, Journée internationale sans achats lancée par l’association canadienne Adbusters, les Équipes populaires1 ont organisé pour ladeuxième année consécutive, leur « Journée sans crédit ». Avec pour slogan : « Crédit facile…N’avalez pas n’importe quoi». Leur cible : les ouvertures de crédit proposées par les grandes surfaces et les sociétés de vente par correspondance. En effet, malgré uneréglementation assez stricte, il semble que les ouvertures de crédit passent au travers des mailles du filet et soient octroyées de manière plutôtlégère: pour preuve, le nombre de ce type de contrats, qui ne cesse d’augmenter, et, dans le même temps, la progression des défaillances de paiement qui s’yrapportent. Le 29 novembre, c’était au tour du Centre d’appui aux services de médiation de dettes de la région de Bruxelles-Capitale2 de lancer une campagne deprévention du surendettement sur le réseau de la Stib.

08-12-2005 Alter Échos n° 199

Le 26 novembre dernier, Journée internationale sans achats lancée par l’association canadienne Adbusters, les Équipes populaires1 ont organisé pour ladeuxième année consécutive, leur « Journée sans crédit ». Avec pour slogan : « Crédit facile…N’avalez pas n’importe quoi». Leur cible : les ouvertures de crédit proposées par les grandes surfaces et les sociétés de vente par correspondance. En effet, malgré uneréglementation assez stricte, il semble que les ouvertures de crédit passent au travers des mailles du filet et soient octroyées de manière plutôtlégère: pour preuve, le nombre de ce type de contrats, qui ne cesse d’augmenter, et, dans le même temps, la progression des défaillances de paiement qui s’yrapportent. Le 29 novembre, c’était au tour du Centre d’appui aux services de médiation de dettes de la région de Bruxelles-Capitale2 de lancer une campagne deprévention du surendettement sur le réseau de la Stib.

Pour les Équipes populaires, il est urgent d’informer la population sur le coût important que représente une ouverture de crédit, ainsi que sur les dangersqu’elle représente. En effet, si le consommateur peut puiser à sa guise dans une réserve d’argent mis à sa disposition, cette facilité se payetrès cher. De 16 à 19 % d’intérêts selon que la somme prêtée est supérieure ou inférieure à 1.250 euros. Quand on pense que cescartes permettent l’achat de nourriture ou de vêtements, soit des biens de première nécessité, à de tels taux, cela laisse plutôt songeur.

Par ailleurs, les ouvertures de crédit sont souvent octroyées pour une durée indéterminée. Et de profonds changements peuvent s’être produits entrele moment où le consommateur se voit octroyer le crédit et le moment où il en fera usage. Enfin, une grande liberté est laissée à l’utilisateur entermes de remboursement : la plupart du temps, le remboursement en capital prévu est minime, ce qui permet aux prêteurs de contourner l’obligation de zérotage (soitl’obligation pour le prêteur d’indiquer une date où la totalité de la somme doit être remboursée), ce qui peut entraîner un effet boule de neigegonflant le montant de la dette.

C’est pour tenter d’expliquer au grand public ces mécanismes certes un peu complexes auxquels les candidats emprunteurs sont peu sensibilisés que les Équipespopulaires étaient présentes le 26 novembre dernier sur les marchés de Bruxelles et de Wallonie. L’an dernier, leur choix s’était porté sur les grandessurfaces, ce qui ne fut pas du goût de leurs gérants… Cette journée fut suivie d’une série de conférences-débat en novembre et décembrepermettant de poursuivre la réflexion. Plusieurs outils pédagogiques ont été utilisés lors de ces animations, comme un jeu-quiz, un petit dépliant didactiquereprenant des informations sur le crédit et sur les services pouvant aider en cas de problèmes. D’autres outils, tels qu’un film vidéo, un dossier pédagogiqueou encore un cahier d’animation, figurent parmi les instruments de prévention développés par les Équipes populaires.

L’an prochain, cette manifestation pourrait être l’occasion de réunir toute une série d’acteurs de terrain pour permettre une mobilisationgénérale sur les dangers du crédit.

De la pub contre les risques du crédit, ça change !

De son côté, le Centre d’appui aux services de médiation de dettes de la région de Bruxelles-Capitale, qui est un organe de l’asbl Grepa (Groupe deréflexion et d’échange des praticiens de l’aide juridique), a lancé le 29 novembre dernier une campagne de prévention du surendettement sur le réseau de laStib. Grâce à un subside de la Cocom (Commission communautaire commune) entièrement dédié à la prévention du surendettement et au soutien de la Stib,deux affiches « Crédits faciles ? Ne mordez pas » et « Surendetté ? Décrochez ! » seront présentes sur les quais et dans les rames de métroet de tram bruxellois jusqu’au 20 février 2006.

Cette campagne a pour objectif de sensibiliser le public bruxellois sur les risques liés au crédit à la consommation ainsi que d’informer les personnes surendettées del’existence et des missions des services de médiation de dettes de la Région bruxelloise. En effet, sans vouloir stigmatiser le crédit, il faut constaterqu’aujourd’hui le crédit est devenu banal, « facile » et de plus en plus fréquemment utilisé sans que le consommateur en évalue correctement lesconséquences. À l’approche des fêtes de fin d’année, on assiste d’ailleurs à une recrudescence des publicités pour le crédit àla consommation. Informer de l’existence de services pouvant apporter de l’aide en cas de problèmes financiers est également une nécessité car, trop souventencore, les personnes en difficultés arrivent très tardivement avec une série de dettes accumulées, des avis d’huissiers,…

Dès lors, un numéro vert, le 0800.16680, indiqué sur les affiches, permettra, pendant toute la durée de la campagne, d’informer les personnes confrontéesà des problèmes de surendettement de l’aide que peut leur apporter un service de médiation de dettes et de les orienter vers le service de médiation de dettescompétent le plus proche dans la Région de Bruxelles-Capitale. En outre, six brochures (en français et néerlandais) traitant de la problématique serontégalement distribuées gratuitement aux services sociaux et à toute personne qui en fera la demande.

1. Équipes populaires, rue de Gembloux 48 à 5002 Saint-Servais – tél. : 081 73 40 86 – fax : 081 74 28 33courriel : equipes.populaire@e-p.be
2. Centre d’appui aux services de médiation de dettes de la Région de Bruxelles-Capitale, rue du Magasin, 2, bte 2à 1000 Bruxelles – tél. : 02 217 88 06 – fax : 02 217 88 07 – courriel : info@grepa.be – Personne de contact : Anne Defossez(Directrice).

Nathalie Cobbaut

Nathalie Cobbaut

Rédactrice en chef Échos du crédit et de l'endettement

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