Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Archives

Création de trois logements durables à Houmont

Située en Province de Luxembourg, la commune de Sainte-Ode compte, depuis peu, trois logements durables sur son territoire. Ils sont le fruit d’un projet initié parl’asbl  » Le 210-La Moisson1 « , installée dans l’entité de Houmont. Cette asbl héberge des sans-abri et agit avec eux également comme centre de formation(jardinage, travaux forestiers ou à la ferme, travaux de rénovation de bâtiments). A travers ces différentes activités, l’idée d’un projetd’auto-construction en bois cordé a pris corps :  » construire son logement, tout en utilisant une formation polyvalente allant de l’abattage des arbres jusqu’àl’utilisation, la construction à l’aide de bois.  » Il s’est traduit par la construction de deux maisons accolées l’une à l’autre sur un terrainvoisin de la maison d’accueil. La première se découpe en un logement de 5 chambres, tandis que la seconde se compose de deux logements de 1 et 3 chambres.

29-09-2004 Alter Échos n° 170

Située en Province de Luxembourg, la commune de Sainte-Ode compte, depuis peu, trois logements durables sur son territoire. Ils sont le fruit d’un projet initié parl’asbl  » Le 210-La Moisson1 « , installée dans l’entité de Houmont. Cette asbl héberge des sans-abri et agit avec eux également comme centre de formation(jardinage, travaux forestiers ou à la ferme, travaux de rénovation de bâtiments). A travers ces différentes activités, l’idée d’un projetd’auto-construction en bois cordé a pris corps :  » construire son logement, tout en utilisant une formation polyvalente allant de l’abattage des arbres jusqu’àl’utilisation, la construction à l’aide de bois.  » Il s’est traduit par la construction de deux maisons accolées l’une à l’autre sur un terrainvoisin de la maison d’accueil. La première se découpe en un logement de 5 chambres, tandis que la seconde se compose de deux logements de 1 et 3 chambres.

Montage du projet

La difficulté pour l’asbl était de financer le coût des matériaux.  » A cette fin, elle s’est adressée au Fonds du logement wallon (FLW) pourcontracter un emprunt, explique Jeannette Waucquez, architecte du projet travaillant au FLW2. Mais ce dernier ne prête qu’à des personnes privées, pas à des asbl. LeFonds a donc proposé d’acheter le terrain et d’intervenir via les aides locatives. Il a toutefois posé comme condition que le logement accueille aussi des famillesnombreuses.  » L’architecte était aussi intéressée par l’optique du développement durable :  » J’avais à ma disposition une main d’oeuvreprête à travailler avec du bois cordé ainsi que le bois cordé via une filière bois. Nous avions besoin de cet apport de main-d’oeuvre, car sinon iln’aurait pas été possible de réaliser le projet dans le cadre du budget du FLW. On a donc scindé les projets pour identifier clairement ‘qui fait quoi’.Ensuite, l’asbl voulait également faire du lagunage3 pour épurer les eaux usées de manière écologique.  » L’asbl s’est occupé de ces aspectsd’économie d’énergie, tandis que le Fonds s’est chargé de l’étude et du financement de la construction. Les travaux de gros oeuvre etd’équipement du corps de logis ont été confiés à des entreprises4.

Concernant l’isolation, l’architecte a veillé également à réduire les coûts. Il était inutile d’avoir des châssis résistantau froid et aux intempéries, là où cela n’était pas nécessaire. C’est par exemple le cas des façades qui sont  » en deux temps « :côté sud, une buanderie fait office de tampon entre la façade et la cuisine : il y a dès lors moins de déperdition de chaleur.

La bonne cohabitation, élément du logement durable

La maison composée de deux logements est habitée par un maçon qui a participé au chantier et une famille nombreuse. L’autre est occupé par une famillenombreuse arrivée par petite annonce, plutôt que par adhésion au projet. Idéalement, l’accompagnement de cette famille aurait dû être pris en charge autravers d’un partenariat avec la Fondation pour les générations futures. Malheureusement, celui-ci n’a pu être concrétisé au grand regret de ClaireJoachim, directrice du  » 210 « . Selon elle,  » c’est un leurre de se dire que les gens peuvent se débrouiller dans ce type de projet. Il faut un animateur social pour suivre les familles.C’est indispensable. L’approche développement durable doit se faire dans un souci de solidarité entre ceux qui cohabitent. « 

Mis à part cela, Claire Joachim reste partante pour ce type de projet.  » Avec le temps, nous sommes de plus en plus sollicités pour loger des familles nombreuses endifficultés. Il faut s’inscrire dans cette dynamique et construire pour ces familles.  » L’asbl a d’ailleurs entrepris des démarches pour se faire reconnaîtrecomme agence immobilière sociale (AIS).

1. Asbl – Le 210-La Moisson, Houmont 24 à 6680 Sainte-Ode – tél. : 061 26 64 47 – fax : 061 26 70 72
2. Fonds du logement wallon, rue de Brabant 1 à 6000 Charleroi – tél. : 071 20 77 11 – fax : 071 20 77 56 – site : http://www.flw.be
3. Technique d’épuration extensive des eaux usées. Pour plus d’informations, voir par exemple : http://www.ciger.be/inasep/chap5/rep57.shtml
4. Cela concerne également l’installation de chauffage avec deux poêles en pierre de lave, de capteurs solaires pour le chauffe-eau et la citerne d’eau de pluie.

Baudouin Massart

Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, notamment ceux en lien avec le Covid-19, pour le partage, pour l'intérêt qu'ils représentent pour la collectivité, et pour répondre à notre mission d'éducation permanente. Mais produire une information critique de qualité a un coût. Soutenez-nous ! Abonnez-vous ! Et parlez-en autour de vous.
Profitez de notre offre découverte 19€ pour 3 mois (accès web aux contenus/archives en ligne + édition papier)