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Regard critique · Justice sociale

À l’occasion de la présentation de son budget pour l’exercice 2001, le Centre public d’aide sociale de la ville de Tournai1 a publié un bilan de ses activités durant lalégislature écoulée, soit de 1995 à 2000.
Concernant le minimex et l’aide sociale tout d’abord, les auteurs de ce document relèvent que « si, statistiquement, la pauvreté ne semble pas avoir augmenté durant ces vingtdernières années, (elle) a changé de visage. Les causes n’étant pas les mêmes, les populations ont changé aussi et les pauvres d’aujourd’hui ne sont pas lesmêmes pauvres qu’hier ».
Un des aspects les plus frappants de cette évolution est le rajeunissement des bénéficiaires du minimex : un tiers des minimexés tournaisiens ont entre 18 et 25 ans. Unautre trait marquant de cette évolution est l’éclatement des cellules familiales : 75% des minimexés tournaisiens sont isolés avec ou sans enfants. « Par ailleurs,reconnaît le document, si les politiques d’aide sociale assurent un minimum, ce minimum ne suffit plus à faire sortir les pauvres de leur condition. » Si bien que « de plus en plus depersonnes s’installent (…) dans le système, involontairement, faute d’autre issue. »
Pour parer aux situations les plus dramatiques, le CPAS de Tournai a dû multiplier les aides en intervenant dans le payement des loyers afin d’éviter les expulsions, dans le paiement descautions locatives pour faciliter l’accès au logement, dans le coût des repas scolaires et des frais médicaux et pharmaceutiques, etc.
En matière de logement, face au nombre croissant de personnes qui s’adressent à ses services pour des problèmes relatifs au logement, le CPAS de Tournai a acquis,rénové et mis à la disposition des faibles revenus une cinquantaine de logements au cours des cinq dernières années. D’autre part, « la généralisationde l’enquête sociale a permis d’examiner sur la base de critères objectifs les demandes de nos candidats locataires et leur participation aux frais de gestion. Quant aux chargeslocatives (gaz, eau, électricité…), elles ont été rajustées en fonction des consommations réelles. »
Mais c’est, semble-t-il, dans le domaine de l’insertion socioprofessionnelle que le centre public d’aide sociale de Tournai peut à juste titre se targuer d’avoir été le plusdynamique puisque, affirme le président, Ghislain Dubus, durant ces six dernières années, pas moins de 425 personnes ont retrouvé le chemin du travail grâce àl’action du centre. » Comment ? Par le biais de l’article 60 §7 tout d’abord, qui a permis de former et d’engager, au sein des services du centre lui-même et de l’administration communaleprincipalement, des aides sanitaires, des employés administratifs ainsi que des jardiniers. Par le biais de l’article 61 ensuite, qui a permis de former des éducateurs, des ouvriers enjardinage, en arboriculture ainsi qu’en travaux de rénovation dans le secteur du bâtiment. « 75% de nos stagiaires ont obtenu de leur employeur un contrat de travail à duréeindéterminée au terme de leur apprentissage », assure Ghislain Dubus. « Ce taux de réussite particulièrement encourageant nous incite évidemment à poursuivrerésolument dans cette direction », affirment les responsables du CPAS. Et ce même si, reconnaissent ces derniers, cette politique volontariste a ses limites qui tiennent en particulierà la sélectivité de plus en plus grande du marché de l’emploi et au fait que, pour un certain nombre d¾ minimexés, il ne s’agit pas d’abord derésoudre un problème d’emploi mais de trouver des solutions à des difficultés beaucoup plus larges : assuétude, problèmes psychologiques, familiaux… »Pour eux, avant de parler d’insertion professionnelle, il faut parler d’intégration sociale. »
1 CPAS de Tournai, bd Lalaing 41 à 7500 Tournai, tél. : 069 33 14 60, fax : 069 33 14 59.

Agence Alter

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