Dans le cadre de la mise en œuvre de son « Plan de printemps », le gouvernement prépare une loi « autorisant la mise de travailleurs difficiles à placer à dispositiond’utilisateurs en vue de leur réinsertion sur le marché du travail et organisant un intérim d’insertion ». Le 16 mai, les partenaires sociaux ont remis un avis négatif surce texte; deux avis même puisque patrons et syndicats y exposent des positions diamétralement opposées.1
Le banc patronal plaide pour l’organisation de groupements d’employeurs et pour les contrats d’intérim à durée indéterminée, mais il refuse que l’insertion soitleur fonction principale. Le groupement d’employeurs doit être accessible à toutes les catégories de travailleurs pour ne pas rester lettre morte. Il doit aussi être plusflexible : pas de norme de durée de contrat ni de durée du travail, pas d’obligation de formation.
Pour l’intérim d’insertion, la position patronale est similaire : il faut développer « l’intérim bis » à la hollandaise, c.-à-d. ne pas réserver le contratd’intérim à durée indéterminée aux seuls chômeurs difficiles à placer. On se félicite toutefois du coup d’accélérateur que leprojet gouvernemental pourrait donner aux quelques expériences en cours qui visent le rapprochement de l’intérim et de l’insertion.
Le refus syndical est tout aussi net : il se justifie par la crainte de voir ces dispositifs, autant que les diverses mesures d’activation des allocations de chômage, évoluer vers dessystèmes contraignants pour les allocataires sociaux et tirer vers le bas les normes en vigueur sur le marché du travail (« effet d’éviction de l’emploi normal »). Ces mesures etces expériences sont à évaluer, y compris du point de vue de leur coût pour la Sécurité sociale. Le projet gouvernemental doit être suspendu tant quen’est pas réglée la question de la régulation du marché du placement des demandeurs d’emploi aux niveaux régionaux, et que le Conseil national du travail n’a pasachevé les travaux sur les groupements d’employeurs en général qu’il a entrepris en concertation avec le gouvernement dans le cadre des accords interprofessionnels 99-2000.
1 Avis n°1.309 du Conseil national du travail. CNT : av. de la Joyeuse Entrée 17-21 à 1040 Bruxelles, tél. : 02 233 88 64, fax : 02 233 88 59, e-mail : raindorf@cnt-nar.be ;site web : http://www.cnt-nar.be
Archives
"CNT : blocage sur l'intérim d'insertion et le groupement d'employeurs"
Alter Échos
29-05-2000
Alter Échos n° 76
Alter Échos
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