La Cocof (Commission communautaire française) agrée et/ou subventionne divers opérateurs sociaux en Région bruxelloise. Dans le cadre, indicatif, du volet dit social duPlan régional de développement et suite au travail de description de l’offre sociale entrepris ces dernières années, elle a confié à la DRISU(Délégation régionale interministérielle aux solidarités urbaines) la mission de réaliser une cartographie de l’offre sociale 1.
Cette cartographie se présente, d’une part, comme «un outil descriptif d’une partie de l’offre sociale en Région bruxelloise» (une vision géographique de celle-ci)et, d’autre part, comme «un outil d’information utile à la recherche de synergies ou à la mise en place de réseaux opérationnels entre opérateurs»,principalement ceux qui pratiquent l’accueil. Elle devrait aider à évaluer dans quelle mesure ces différents opérateurs «peuvent constituer des ressources poursoutenir le développement local dans un certain nombre de territoires intra-urbains». Les trois clés de répartition principales sont l’aide aux personnes, la santéet l’intégration sociale et professionnelle.
Si cette cartographie comporte des avantages, elle n’est pas exempte d’inconvénients. Côté avantages, elle permet de «repérer les concentrations, les dispersions,l’homogénéité ou l’hétérogénéité sociale des milieux dans lesquels se déroulent les actions. Elle permet aussi d’évaluer laproximité géographique des opérateurs par rapport aux publics visés et à la quantité de services offerts». En résumé, elle est «unoutil descriptif de la plus ou moins bonne correspondance territoriale entre l’offre de services sociaux et les populations auxquelles elle s’adresse».
Côté inconvénients, certains pensent que «les politiques urbaines pèchent actuellement par trop d’excès ou d’attention pour la «localité» audétriment d’une perspective qui articule davantage le local et le global». Certains services s’adressent aussi à des populations (les personnes handicapées, par exemple)qui échappent à toute classification territoriale. Les pratiques d’accès aux services dépassent souvent les logiques territoriales et rendent inopérante lacartographie : désir d’anonymat de l’usager qui fréquentera alors un service situé hors de son quartier; existence de réseaux entre les services qui favorisent lamobilité des usagers; frontières de type institutionnel (non-géographique).
D’autres mises en garde sont émises dans cet ouvrage : les opérateurs néerlandophones et le secteur des services privés ne sont pas repris, il existe despossibilités d’erreurs dues à l’exhaustivité, un même opérateur peut apparaître plusieurs fois sur les cartes si ses activités sont multiples, etc.
Enfin, «les commentaires des cartes thématiques privilégient la notion de «demande». Les indicateurs de cette demande sont, ici, principalement ceux de typesocio-économique et ceux de type démographique.
En conclusion, 780 opérateurs ont été répertoriés : 252 agissent dans le domaine de l’aide aux personnes, 113 dans celui de la santé et 415 dans le domainede l’insertion sociale et professionnelle. Leur action se situe surtout dans la partie Est, Sud-Est de la Région.
La répartition géographique semble obéir à plusieurs logiques : logique structurelle, liée au contexte urbano-historique; logiques institutionnelles et politiquesfavorisant certaines localisations plutôt que d’autres; logiques d’acteurs publics ou privés.
La question finale soulevée est donc : «le territoire est-il un déterminant de l’accès à l’offre sociale et, par conséquent, de la satisfaction des besoins?». A partir de là s’ouvrent d’autres champs d’investigation:
n «la rencontre entre l’offre et la demande dans des zones inégalement pourvues en services»;
n «la comparaison des moyens dont disposent les opérateurs dans ces zones, la comparaison des projets, l’anticipation des opérateurs»;
n «les potentialités en matière de réseaux, de partenariat dans ces zones, les territoires d’attraction (géographiques et institutionnels) des acteurs»;
n «l’analyse des caractéristiques des usagers, de leur provenance géographique, des stratégies de mobilité qu’ils développent en matière d’accèsaux services».
1 Rue Marché aux Poulets 7 à 1000 Bruxelles, tél. : 02/505 14 96, fax : 02/505 14 07. Cet outil est en fait le fruit d’une collaboration entre le Centre de Recherche Urbaine(Institut de sociologie de l’ULB), de la COOPARCH-R.U., bureau d’architectes et urbanistes et des différents services de la Cocof.
Archives
« Cartographie bruxelloise des opérateurs sociaux »
Alter Échos
01-03-1999
Alter Échos n° 47
Alter Échos
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