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Regard critique · Justice sociale

 » C’est notre histoire …  » du contrat de quartier Matongé-Blyckaerts

Un inventaire des ressources du contrat de quartier Matongé-Blyckaerts1 (Ixelles) a été réalisé avec les moyens du bord, la bonne volonté etl’inventivité des trois personnes engagées par l’asbl Viaduc2. Créée elle aussi dans le cadre du contrat de quartier, l’asbl a pour mission de » favoriser le dialogue, la rencontre et la production de liens sociaux interculturels dans le quartier « . L’inventaire, lui, s’est donné comme vocation de contribuer à cetobjectif en favorisant les rencontres et les échanges entre habitants, experts, fonctionnaires et politiques.

03-11-2006 Alter Échos n° 218

Un inventaire des ressources du contrat de quartier Matongé-Blyckaerts1 (Ixelles) a été réalisé avec les moyens du bord, la bonne volonté etl’inventivité des trois personnes engagées par l’asbl Viaduc2. Créée elle aussi dans le cadre du contrat de quartier, l’asbl a pour mission de » favoriser le dialogue, la rencontre et la production de liens sociaux interculturels dans le quartier « . L’inventaire, lui, s’est donné comme vocation de contribuer à cetobjectif en favorisant les rencontres et les échanges entre habitants, experts, fonctionnaires et politiques.

Balade impressionnante et rendu impressionniste

 » Nous n’avions qu’un an pour réaliser cet inventaire à la demande du comité de pilotage du contrat de quartier « , rappelle Catherine François,coordinatrice de Viaduc et coauteure de l’ouvrage.  » Face au peu de disponibilité des acteurs locaux, investis par ailleurs dans la Commission locale de développementintégré (CLDI), et face à la tentation de certaines associations locales de réfléchir longuement à la méthodologie à adopter, il a falluplonger. Ce qui donne un ouvrage forcément subjectif et partiel mais qui reflète la balade que nous – travailleurs  » sociaux  » [ndlr] – avons effectuée en compagnie de lacentaine d’habitants côtoyés pour l’occasion. « 

En effet, voulu comme la trace laissée par une  » balade dans la ville « , l’inventaire ne va pas au bout de son intention formelle. Si les photographies de Bernard De Keyzer offrentune véritable promenade visuelle de belle qualité à travers tout le livret, les autres chapitres cloisonnent plus classiquement les différentes contributions. Le chapitreconsacré aux paroles d’habitants, sans doute le plus riche et le plus original, permet néanmoins de donner chair aux conclusions de l’ouvrage, deux chapitres plus loin. Unchapitre est aussi utilement consacré à répertorier les ressources du quartier : écoles, associations, espaces culturels, services etc. Tiré à 500exemplaires, l’inventaire a été distribué auprès de tous les acteurs du quartier.

Des conclusions politiques

Parmi les conclusions de l’ouvrage, les auteures affirment  » qu’on ne pourra pas engendrer la revitalisation d’un quartier sans engendrer un meilleur accès au logement. « (p. 114) D’autant que la revitalisation peut renforcer sa  » gentrification  » ( » embourgeoisement « ) : les loyers partent à la hausse et les habitants aux revenus modestes … sontchassés vers la périphérie.

Autre constat, plus empirique que les autres ( » Il n’a pas été possible d’obtenir la moindre statistique sur la situation du commerce dans Matongé, mêmeauprès du Town Center Manager  » déplore Catherine François) : le secteur du petit commerce de Matongé ne bénéficie pas de l’attractivitéculturelle et commerciale suscitée par la proximité des quartiers commerçants voisins (avenue Louise, boulevard de Waterloo).

Les auteures plaident en conséquence pour la mise en place d’un outil permanent de recueil de données. Elles plaident également pour la pérennisation des espacesde discussion et de concertation ouverts dans le cadre des contrats de quartier (la CLDI mais aussi les espaces de rencontres plus informels), pour  » sortir d’une logique d’assistanat(…) et former les habitants (…) afin qu’ils deviennent des citoyens actifs et revendicatifs sur la scène locale.  » (p. 110)

Enfin, du point de vue associatif, la démarche ayant révélé une grande variété de services offerts à la population mais aussi une grandeinégalité de moyens (financiers) entre elles, les auteures plaident pour une multiplication des formules de collaboration entre ces associations. Sans chercher pour autant àobtenir une représentativité de celles-ci.

La balle à la commune et aux habitants

Selon Catherine François,  » la commune et la concertation sociale d’Ixelles ont là une carte à jouer. Elles devraient aussi élargir le diagnostic afin de prendreen compte les potentialités offertes par les quartiers voisins. Le découpage dû au contrat de quartier ne permet pas toujours de les prendre en compte. « 

Et la coordinatrice de conclure :  » Contrairement à de nombreux autres contrats de quartier, ici, la commune d’Ixelles a les moyens et la volonté politique de pérenniserles initiatives de revitalisation sociale développées, au-delà des quatre ans que dure le programme « . Fin de l’année 2006, l’asbl Viaduc sera mise enliquidation. Mais le personnel et les services qui s’y sont déployés seront maintenus : halte-garderie, espace de concertation pour les associations, centre de ressources pourpromouvoir des projets dans le quartier… Avec l’espoir qu’y naîtront des collaborations que l’inventaire aura rendues possible. La balle est dans le camp des habitants.

1. Disponible sur demande à l’asbl Viaduc – tél. : 02 644 99 93 – fax : 02 644 15 34 – courriel : info@asblviaduc.be
2. Site : http://www.asblviaduc.be

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