«L’argent liquide, c’est ma seule solution pour subvenir à mes besoins. Malheureusement depuis quelque temps et avec l’arrivée du Covid-19, on se rend compte que c’est plus difficile de l’utiliser.» Au cours d’une réunion de la Coordination des sans-papiers, deux phrases suffisent à Tarik, 40 ans, sans-papiers et présent sur le sol belge depuis sept ans, pour résumer la situation: l’argent liquide a de mauvais jours devant lui, celles et ceux qui l’utilisent régulièrement s’inquiètent et notamment les personnes dépendantes du cash: «Il y a d’abord les personnes à qui on refuse l’ouverture d’un compte bancaire parce qu’elles ne peuvent pas prouver leur identité ou parce que les banques les jugent financièrement non attractives: de nombreux sans-papiers, des sans-domicile, des migrants, des réfugiés, explique Anne Fily, économiste en charge de l’inclusion financière à l’asbl Financité. Il faut également penser aux ‘interdits bancaires’, qui ne peuvent utiliser que du liquide pour cause de surendettement, et d’autres qui l’utilisent pour mieux gérer leur argent.»
«En comparaison avec la même période en 2019, de début mars à fin août 2020, les Belges se sont rendus 43% moins souvent au distributeur de billets et y ont prélevé un montant 36% moindre.» Charlotte de Montpellier, ING
Le cash, un outil également essentiel pour les personnes en difficulté face au numérique et à la digi...
Economie
Argent liquide sous pression : l’inclusion financière en danger
Depuis quelques années, l’utilisation du cash se réduit dans notre société. La crise du Covid-19 et la peur du billet contaminé ont eu pour effet d’accélérer la tendance. Un mouvement qui inquiète les défenseurs des espèces mais surtout ceux qui en dépendent, redoutant «l’exclusion financière».
Robin Lemoine
14-10-2020
Alter Échos n° 487

© Flickrcc César De La Hoz

Robin Lemoine
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