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Regard critique · Justice sociale

Aide au logement pour les personnes séropositives

L’association Lhiving offre une assistance psychosociale à des personnes défavorisées atteintes du virus du sida. Elle œuvre à leur insertion par le logement.

16-03-2012 Alter Échos n° 334

L’association Lhiving1 offre une assistance psychosociale à des personnes défavorisées atteintes du virus du sida. Elle œuvre à l’insertionpar le logement en aidant à la recherche d’un habitat adapté et abordable en Région bruxelloise.

L’objectif de l’asbl Lhiving est d’améliorer la santé et le bien-être général des demandeurs d’aide séropositifs et de leurentourage, afin qu’ils puissent devenir indépendants et participer à la société. L’asbl les accompagne « sur mesure » dans leur recherchede logement.

Selon Frank Vanbiervliet, accompagnateur familial, 80 % des bénéficiaires de l’association sont d’origine africaine. Le reste du public de Lhiving regroupe despersonnes d’origine belge ou d’Europe de l’Est. Parmi le public étranger, l’on retrouve notamment des demandeurs d’asile et réfugiés sans-papiers.Un grand nombre de personnes d’origine étrangère n’ont pas accès au dépistage, au traitement ou à un suivi spécialisé. Les demandeursd’aide sont essentiellement des femmes (environ 60 % contre 40 % d’hommes.) Certaines ont subi des violences sexuelles dans leur pays. Pour la majorité desbénéficiaires de l’association, un travail à temps plein n’est pas envisageable. Ils sont généralement autonomes, mais cumulent les difficultéset sont très vulnérables. Même si à l’heure actuelle, quand la maladie est diagnostiquée relativement tôt et le traitement correctement suivi, celle-cise stabilise. Les personnes séropositives peuvent travailler et avoir une vie de qualité. Leur espérance de vie se voit également allongée.

Accompagner selon les besoins

Habiter dans un logement agréable est essentiel. « Quand une personne vit dans un habitat convenable et qui lui convient, elle devient plus proactive, assure mieux certainsrôles et devient plus apte à gérer sa réinsertion dans la société. L’accompagnement “logement”, qui avait jusqu’ici pris toutl’espace, laisse la place à d’autres discussions sur, par exemple, la réinsertion professionnelle ou le désir de retrouver un nouveau partenaire » expliqueFrank Vanbiervliet.

Lhiving offre un accompagnement en trois structures de travail. L’Antenne répond aux questions, conseille et oriente les personnes qui ont besoin d’une aide ponctuelle et nond’un accompagnement intensif. Lors des entretiens individuels, si les questions paraissent trop complexes, un accompagnement intégral ambulatoire ou semi-résidentiel peutêtre envisagé.

Les logements d’intégration en milieu semi-résidentiel sont réservés aux personnes les plus fragiles (sans-abri, personne atteinte de troubles psychiatriques,personne seule). Dix-huit logements temporaires, situés dans le même immeuble que l’asbl, sont à leur disposition. Les locataires y vivent de manière autonome maissont intensivement suivis. Ils s’engagent via un contrat d’accompagnement et sont tenus d’assister aux ateliers « logement » organisés cinq fois par an,où sont abordés des thèmes tels que la recherche de logement et son entretien.

L’accompagnement intensif en ambulatoire concerne les personnes à la recherche d’un logement soit social, soit sur le marché privé. « Sur lemarché privé, en plus du manque criant de logements de qualité à un prix abordable, viennent s’ajouter de nombreuses discriminations vis-à-vis des personnesbénéficiant du revenu d’intégration et celles de nationalité étrangère. » L’association a également conclu des accords decollaboration avec les sociétés immobilières de service public (SISP) via des conventions. Malheureusement, seul un petit nombre de logements sont concernés.

Les personnes s’adressent à Lhiving de manière proactive. À cause des moyens limités de l’association, Frank regrette de ne pas pouvoir aller à larencontre de ceux qui vivent dans la rue. « Il y a de nombreuses personnes que nous ne savons pas atteindre. Elles sont déstructurées et aujourd’hui, il nous estimpossible d’établir un contact avec elles. »

En 2003, Louis arrive seul en Belgique, laissant sa femme et sa fille au Burundi. Il est séropositif, sa femme décédera quelques années plus tard.Très vite, l’amie chez qui il loge lui parle de Lhiving. L’association l’aide à régulariser sa situation, à bénéficier d’une aidesociale et à trouver un logement adapté. Louis n’est pas âgé, il n’a que 47 ans, mais les personnes atteintes du virus du sida se plaignent plus tôt demaux liés à la vieillesse, notamment de douleurs articulaires. Louis a mal aux jambes, les derniers étages sont donc écartés. Il vit aujourd’hui àSaint-Gilles au premier étage d’une maison sociale.

1. Lhiving asbl :
– adresse : quai du Batelage, 11 boîte 122 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 201 14 19
– site : www.lhiving.be

Nathalie San Gil Coello

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